Le président burundais Pierre Nkurunziza a accusé le Rwanda de l’espionner et a ordonné l'expulsion d'un Rwandais, notamment le PDG d’Econet, deuxième plus grand opérateur de télécommunication au Burundi.
Anthony Masozera a été, dimanche dernier, accusé d'espionnage et immédiatement expulsé du pays, un acte qui va provoquer une autre mésentente entre Bujumbura et Kigali après la déclaration de Paul Kagame demandant au président burundais, fortement ces derniers après sa décision de briguer un troisième mandat et la validation de sa candidature par la cour constitutionnelle, de "prendre ses responsabilités".
La décision de Nkurunziza d'expulser Masozera n'est pas surprenante compte tenu du fait que les tensions entre les deux pays ont connu une ébullition depuis le début, il y a trois semaines, de la crise préélectorale au Burundi qui a causé le déplacement de plus de 10.000 réfugiés vers le Rwanda.
Kigali ne s'est pas encore prononcé sur cette allégation d'espionnage.
La réaction du président Nkurunziza serait liée à sa déception face au manque apparent de soutien de son homologue rwandais, Paul Kagame qui a publiquement critiqué sa troisième candidature présidentielle qui a déclenché des protestations violentes dans le pays depuis des semaines.
La candidature de Nkurunziza a été acceptée la semaine dernière pour briguer un troisième mandat après avoir promis de ne pas rester au pouvoir pour un quatrième mandat.
Jusqu'à présent, le bilan des manifestations tenues à travers le Burundi contre un troisième mandat de Nkurunziza, fait état de 18 personnes tuées par les forces gouvernementales.
Les manifestations ont repris dimanche avec le responsable des groupes de la société civile, Pacifique Nininahazwe mettant en garde que la résistance se poursuivra jusqu'à ce Nkurunziza respecte la volonté du peuple.
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