Le coordonnateur général de la Triennale 2017 de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), Mamadou Ndoye, a invité mercredi à Diamniadio (30 km de Dakar), le système éducatif africain à intégrer le passé endogène du continent.
«Valoriser le passé, c’est une question devenue vitale. La jeunesse africaine se jette à l’océan. Elle ne croit pas à l’Afrique en ce qui concerne son avenir, il faut changer cela. Nous devons montrer aux jeunes ce que l’Afrique a fait pour le monde. Nous devons leur montrer le patrimoine endogène de l’Afrique, ce que l’école laisse de côté. Nous devons intégrer les langues porteuses de ce patrimoine dans le système éducatif pour que les jeunes commencent à reprendre espoir. C’est une question devenue vitale», a dit M. Ndoye, ancien ministre de l’Education du Sénégal et ancien Secrétaire exécutif de l’ADEA.
Il présentait le contexte de la Triennale 2017 de l’ADEA, rencontre délocalisée au Sénégal après avoir été initialement prévue au Maroc du 14 au 17 mars 2017.
Le thème porte sur «"Revitaliser l'éducation dans la perspective du programme universel 2030 et de l'Agenda 2063 pour l'Afrique».
Pour revitaliser l’éducation, Mamadou Ndoye a affirmé que l’Afrique a besoin d’une «nouvelle culture (scolaire) de tous les acteurs», estimant que la «culture (scolaire) actuelle n’est pas une culture de la réussite pour tous».
«Notre culture n’est pas une culture de la qualité pour tous, notre culture aujourd’hui c’est comment sélectionner les meilleurs pour les amener au plus haut possible. Cette culture doit changer. Notre culture d’aujourd’hui n’est pas l’égalité. Car, l’égalité des chances c’est respecter les capacités et le mode d’apprentissage de chacun. Chacun a ses frontières, ses approches. Il faut offrir des opportunités d’apprentissage à chacun pour que chacun puisse réussir», a-t-il indiqué.
Poursuivant, l’ancien ministre sénégalais de l’Education a plaidé pour la recontextualisation de l’éducation qui n’est pas seulement des standards et des modèles internationaux, «mais d’abord la capacité d’un peuple à transmettre son savoir et son savoir-faire aux jeunes générations, la capacité de la société à se reproduire et à pousser son évolution de l’avant».
«Alors, a-t-il suggéré, remettons nos systèmes éducatifs dans leur contexte. Quels sont les besoins de nos sociétés ? Quelles sont les problématiques auxquelles nos sociétés sont confrontées ? Il faut y répondre avec les ressources dont nous disposons. Vous ne pouvez pas être un pays pauvre et avoir une école riche. Si vous avez un pays pauvre, vous aurez une école pauvre. C’est cette école pauvre qui pourra être l’école de tous. Nous devons repenser l’ensemble de nos modèles et de nos coûts à partir de nos réalités et de nos ressources».
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