Les Etats africains invités à ratifier le Protocole de Nagoya

Les Etats africains doivent massivement ratifier le Protocole de Nagoya (Japon) afin de tirer profit de la valorisation de leurs ressources génétiques par les grandes firmes internationales, a déclaré, jeudi à Fatick, le Colonel Samuel Diémé, point focal du Projet ‘’Accès et partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques’’ (APA).

‘’Les pays africains ont intérêt à ratifier le protocole, parce que si vous voyez la répartition des ressources valorisées au niveau mondial, aussi bien pour les besoins des industries pharmaceutiques que cosmétiques ou autres, vous verrez que toutes ces ressources proviennent de pays en voie de développement’’, a-t-il dit.

Il a exprimé ce point de vue lors d’un atelier décentralisé sur le Projet Accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation. 

Pour lui, il ne fait guère de doute que ce sont les pays africains qui ont ‘’le plus avantage à ce que le protocole entre en jeu’’.

Une entrée en vigueur de ce protocole, après ratification, permettrait aux populations africaines d’avoir des entrées, des profits par rapport à la valorisation de leurs ressources génétiques par les grandes firmes de pays développés, a-t-il indiqué.

Le Protocole de Nagoya, adopté en 2010 dans cette ville japonaise, à laquelle il doit son nom, est une émanation de la Convention sur la diversité biologique, adoptée à Rio de Janeiro, en 1992.

Cette dernière convention avait trois objectifs : la conservation de la diversité biologique, l’utilisation durable des ressources et le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources. 

Le Protocole de Nagoya vise les moyens d’une mise en œuvre du troisième point de la convention : ‘’le partage des avantages’’, a précisé M. Diémé. 

Il a indiqué que l’entrée en jeu de ce protocole n’est pas encore d’actualité, car’’ le rythme de ratification est très lent’’.

‘’Sur les 50 Etats attendus dans le cadre de cette ratification pour sa mise en œuvre, seuls 25 l’ont ratifié au niveau mondial et seulement huit au niveau africain, depuis le 2 février 2011, date l’ouverture du protocole au siège des Nations unies’’, a-t-il expliqué.

‘’Le Sénégal, a-t-il souligné, pays africain, a signé le protocole le 26 janvier 2012, mais ne l’a pas encore ratifié, et nous sommes maintenant dans le processus qui va mener notre pays vers sa ratification ’’.

‘’Dans ce processus, a-t-il précisé, il sera question de mettre en place des mesures administratives et législatives pour un partage équitable des bénéfices tirés de l’utilisation de nos ressources, sensibiliser les décideurs sur les enjeux et l’importance qu’il y a de le ratifier.’’

Et d’ajouter : ‘’En outre, nous aurions souhaité que le ministre de l’Environnement puisse porter le dossier auprès de ses pairs africains pour que les Etats africains le ratifient en masse.’’ 

‘’Nous sommes plus de 50 Etats africains. Il suffit que les pays le ratifient pour qu’il entre en vigueur au bénéfice des pays africains’’, a-t-il dit.

L’atelier a été présidé par l’adjoint au gouverneur de Fatick, Amadou Diop, en présence de plusieurs acteurs locaux.