Après s'être mis d'accord sur le retrait des forces gouvernementales et rebelles des « zones urbaines » du Soudan du Sud vendredi, les deux parties pourraient s'entendre sur un accord de partage du pouvoir. C'est ce qui ressort des discussions qui se sont tenues samedi 7 juillet à Kampala, la capitale ougandaise.
La proposition phare de l'accord qui est en discussion à Kampala depuis samedi évoque quatre vice-présidents pour diriger le Soudan du Sud. Le chef rebelle Riek Machar pourrait ainsi retrouver son poste de vice-président, en plus des deux autres qui sont déjà nommés. La 4e vice-présidence serait, elle, attribuée à une femme issue de l'opposition.
Cet accord a été accepté samedi par le gouvernement de Salva Kiir, selon l'AFP. Le mouvement d'opposition de Riek Machar lui serait encore en train de « l'étudier » avant de « de donner sa position finale » à l'issue d'une nouvelle séance de négociations ce dimanche.
Ces négociations politiques surviennent en tout cas alors que les Nations unies avaient donné jusqu'à fin juin aux parties en conflit pour parvenir à « un accord politique viable », sous peine de sanctions.
Vendredi, gouvernement et rebelles du Soudan du Sud, ont par ailleurs convenu de libérer les villes de la présence de leurs forces armées, gouvernementales comme rebelles. Ils ont également convenu d'un calendrier pour unifier et réorganiser l'armée du Soudan du Sud.
Des discussions qui font suite au cessez-le-feu permanent signé le 27 juin dernier entre président Salva Kiir et son grand rival Riek Machar. Après plusieurs échecs, cette dynamique relance les espoirs de paix dans ce pays ravagé par la guerre depuis 2013.
« Le seul partage du pouvoir ne suffira pas »
Une nouvelle séance de négociations a débuté, ce dimanche 8 juillet, à Khartoum, au Soudan. Joint par RFI, Jérôme Tubiana, chercheur français, spécialiste du Soudan et du Tchad, estime que le seul partage du pouvoir ne suffira pas à mettre fin à la guerre que se livrent les deux dirigeants sud-soudanais, depuis 2013.
« Déjà jusqu’en 2013, au moment où la guerre entre les deux hommes mais aussi entre leurs communautés et leurs partisans politiques a commencé, Salva Kiir était le président et Riek Machar était le vice-président. Il a deux ans, quand il y avait eu un premier accord de paix, on était revenu à ce statu quo antérieur et puis là, de nouveau, on tente d’y revenir. Cela ne résoudra évidemment pas le problème de fond, d’autant plus que depuis 2013, beaucoup de gens sont morts ou ont été déplacés ou bien ont eu des situations extrêmement difficiles », a-t-il précisé.
« Aussi bien les civils sur le terrain, dans les zones de conflits et même certains des combattants, à la base, appellent parfois à de la vengeance mais aussi parfois à de la justice. Beaucoup parmi les bases ethniques aussi bien de Salva Kiir que de Riek Machar ont souvent suggéré qu’il n’y aurait pas de résolution du problème si les deux hommes n’étaient pas écartés de la future politique du Soudan du Sud. Mais pour l’instant, on a plutôt l’impression d’un nouveau petit arrangement entre les leaders qui laissent de côté les problèmes de fond et les revendications des populations à la base », a ajouté Jérôme Tubiana.
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