Au Sénégal, c’est un tourbillon de polémiques qui s’empare des statistiques, telles que le taux de croissance, dès qu’elles sont rendues publiques. En effet, entre le pouvoir et l’opposition, chacun interprète le chiffre à sa manière. Parfois même, certains ne se privent pas de jeter le doute sur les statistiques. Une situation qui n’inquiète, pour le moment, pas le Directeur général de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd).
«Au Sénégal, on ne parle pas chiffres…»
«Tant que je suis là je n’ai pas peur de la polémique sur les chiffres. Pourvu que chaque année, on baisse le niveau de polémique, que les gens commencent à comprendre mieux. C’est un passage obligé», a déclaré Ababacar Sadikh Beye, ce mardi. Et le bon côté, dans ces polémiques, souligne-t-il, c’est qu’au moins, les statistiques sont au cœur des débats: «Je vais vous surprendre quelque part en vous disant que cela nous fait, plaisir. Cela veut dire qu’on parle du chiffre. Et d’une façon générale, au Sénégal, on ne parle pas de chiffres. Ce sont des débats et c’est le meilleur rhétoricien qui gagne les débats», estime M. Beye.
«Certains font dire aux chiffres ce qu’il n’ont pas dit»
En effet, le directeur général de l’Ansd explique qu’une partie du travail de son agence, c’est aussi de faire la promotion de la culture statistique. Et durant les premières étapes d’une telle mission, de telles polémiques ne sauraient manquer: «Quand on fait la promotion de la culture statistique, on va, dans un premier temps aller dans tous les sens. Donc le chiffre va être mal interprété, certains vont lui faire dire ce qu’il n’a pas dit, sans être très au fait du statut du chiffre».
«Chacun fait dire aux chiffres ce qu’il veut entendre»
Aussi, ajoute-t-il que l’Ansd ne travaille que sur le réel. C’est-à-dire, qu’elle regarde que ce qui s’est passé alors que d’autres structures, elles, «produisent le même chiffre, mais qui, sont Foward-Looking, elles prévoient et disent qu’à la fin de 2017, voici ce que le taux de croissance sera». «Donc, c’est bien de parler du chiffre. Pourvu qu’on accepte d’aller à la source de l’information. Mais chacun va faire dire au chiffre ce qu’il veut lui-même entendre», regrette-t-il.
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Enqueteur
En Février, 2017 (22:57 PM)Participer à la Discussion