Porté à la tête de l’Agence nationale chargée de la promotion des investissements et des grands travaux (Apix), depuis le 24 avril dernier, Diène Farba Sarr lève, dans l’entretien exclusif qu’il nous a accordé, un coin du voile de mystère qui entoure ladite boîte. L’auteur de «Macky Sall, un combat pour la République», souligne, entre autres révélations, que «le volume moyen d'investissements agréés dépasse 1 milliard F Cfa par jour».
Deux mois après votre prise de service, comment trouvez-vous la maison Apix ?
L’Apix que j'ai trouvée est une structure dynamique ayant un rôle transversal et de ses multiples ramifications avec des projets et programmes en cours dans le cadre de ses missions liées à la promotion de l’investissement et des Grands travaux. Elle joue un rôle important de locomotive dans la conception, la maîtrise d’ouvrage et la réalisation de projets d’envergure et se positionne comme centre d’expertise pour le partenariat public et privé. Il n’en demeure pas moins que l’élection de son Excellence Monsieur Macky Sall, comme Président de la République, apporte de nouvelles exigences non-négociables en matière de gouvernance. Cela nous oblige à gérer ces projets d'une manière certes rapide, mais surtout transparente et efficiente grâce à des mécanismes de suivi, d’exécution et de contrôle.
Vous n’avez pas répondu à la question par rapport à l’état des lieux…
L’Apix est dotée de ressources humaines de qualité exceptionnelle qui travaillent essentiellement à l'atteinte de ses objectifs. Cependant, au niveau organisationnel, il y a des améliorations à faire c’est d'ailleurs pour cela que j’ai entrepris dès ma prise de fonction de revoir l’organigramme en vue de rendre l’Apix plus équilibrée et plus performante dans la réalisation des missions qui lui sont assignées.
N’est-ce pas paradoxal qu’une agence de cette envergure ne puisse pas avoir un organigramme efficient ?
Vous savez, un organigramme est par définition évolutif et doit régulièrement être adapté aux missions, objectifs et autres défis du moment de même que l'environnement dans lequel on évolue. Aussi, les organigrammes doivent respecter des standards à l’image des normes Afnor en France. À titre d’exemple, j’ai constaté qu’il y avait beaucoup de Directions, il fallait donc en supprimer certaines pour avoir une meilleure efficacité opérationnelle. Il s'agit donc pour moi tout juste d'une démarche d'optimisation continue.
Est-ce que ça ne va pas créer des frictions dans la boîte, étant entendu que l’enthousiasme au travail est un facteur de performance ?
Vous savez, moi, je suis un adepte de la théorie des organisations, et cela depuis Fayol, Taylor, Elton Mayo, Mac Gregor, en passant par l'école des relations humaines, jusqu’au management moderne. Je me suis largement inspiré des modèles développés par ces penseurs de l’organisation du travail. Cette culture organisationnelle acquise dans mes prémices universitaires m’a permis, aujourd’hui, de tenir compte des aspects sociaux dans mes prises de décisions managériales, à la lumière de ma pratique et de mon expérience personnelle du domaine.
C'est d'ailleurs à ce titre que la réorganisation en cours à l'Apix se fait dans une démarche participative qui permet de prendre en compte certaines préoccupations du personnel.
Donc, les humeurs passent après ?
Le style de management ouvert que je prône repose sur le respect des ressources humaines qui, pour moi, représente l’élément essentiel pour asseoir un dispositif de performance durable. Maintenant, des humeurs, tout le monde en a, mais ce qui est important, c'est qu'on se concentre sur nos objectifs et qu'on les réalise.
L’Apix a toujours fait fantasmer les Sénégalais. Dans leur entendement, c’est une structure qui mène grand train. Qu’en est-il réellement ?
Fantasmer ? Le mot est trop fort, je pense. Ou bien, s'il y a de quoi fantasmer à l'Apix, ce serait plutôt dans le cadre du travail alors, parce que la mission à la tête de l'Apix est pour moi un sacerdoce qui ne permet pas de dormir d'un sommeil tranquille, c'est du feu continu. Cependant, je me réjouis que l’Apix suscite autant d'intérêts, c’est simplement dû à notre positionnement au niveau de la Présidence et à la nature de nos activités qui exigent de la visibilité et de la célérité afin de réaliser nos missions. Vous savez, la promotion de l'investissement nécessite la mise en place d'outils et de supports de communication pour vendre la destination Sénégal partout à travers le monde, et c'est cela qui nous rend visible et suscite autant d'intérêt. Nous sommes là pour générer des investissements porteurs de croissance et d'emplois pour le plus grand bien des Sénégalais à l'image de nos pays concurrents qui ont tous des structures semblables à l'Apix.
L’Apix est là pour réduire les délais et pour améliorer le climat des affaires. Qu’est-ce que vous avez fait ?
L'amélioration de l'environnement des affaires est un ingrédient essentiel de notre stratégie d'attraction d'investissements au Sénégal. C'est dans ce cadre que l'Apix assure le secrétariat permanent des groupes de travail du Conseil présidentiel de l'investissement (Cpi), qui est l'organe qui impulse au plus haut niveau les réformes attendues par le secteur privé national et international. Nous effectuons, donc, le travail de suivi nécessaire à ce niveau avec un plan d'actions précis validé par les plus hautes autorités qui nous permet de relever progressivement le niveau de notre environnement des affaires pour en faire un environnement des affaires de classe internationale. Et ce, en concertation avec le secteur privé.
Mais, techniquement, à quels genres de problèmes l’Apix est confronté dans le cadre de l’amélioration du climat des affaires ?
De manière pratique, le premier niveau de contraintes auxquelles nous faisons face vient de l'activité de réforme des pays concurrents. En effet, l'appréciation de l'amélioration de l'environnement des affaires se fait comparativement aux pays concurrents. Donc, nous pouvons réaliser des réformes sans qu’elles ne soient suffisamment compétitives du fait de l'activité concomitante de réforme de tel ou tel autre pays concurrent. Le deuxième niveau de contraintes tient à la nécessité de réformer, tout en respectant les équilibres macroéconomiques et financiers de notre pays. C'est d'ailleurs ce qui engendre des lenteurs dans l'exécution de certaines réformes. Enfin, le troisième niveau de contraintes découle des difficultés d'acceptation et d'appropriation des réformes par les agents de l'Etat en charge de leur exécution. Mais pour cela, nous avons mis en place une stratégie d'appropriation nationale des réformes qui inclut des actions de sensibilisation. Mais il faut reconnaître que depuis plusieurs années par manque de volonté, certains membres du gouvernement peinent à réaliser les réformes qui leur incombent. Certaines directives sont jusque-là en souffrance, et si elles étaient appliquées réellement, il y aurait une nette amélioration du climat des affaires. Ce sont, donc, des mesures qu’il faudra prendre, à court terme, pour parachever toute la politique du Sénégal en matière d’amélioration du climat des affaires. Elles sont de divers ordres comme la délivrance des actes administratifs liés au développement des investissements à un coût réduit, la délivrance
du permis de construire, le transfert de propriété, le paiement des taxes, le traitement des contentieux économiques, la finalisation des réformes qui facilitent l’accès au financement des toutes les catégories de Pme principales pourvoyeuses d’emplois. Il s’agit en outre de la promotion des bureaux d’informations privés sur le crédit, de la vulgarisation du crédit bail, de l’achèvement de la Banque nationale de développement des Pme. Dans le même ordre d’idées, le gouvernement doit conduire des mesures structurelles comme la réforme du foncier, de la législation du travail, du développement de la justice commerciale et la résolution de question de la fourniture de l’électricité. La mise en oeuvre de cette kyrielle de mesures de réformes permettra d’améliorer la note du Sénégal dans les classements internationaux de l’environnement des affaires comme le «Doing Business». Il faut aussi dire que le Sénégal ne possède pas tous les instruments économiques pour booster véritablement
sa croissance plombée par la non-adaptation de son cadre réglementaire aux mannes financières qui nous parviennent quotidiennement à l’Apix. Par exemple, beaucoup d’investisseurs sont intéressés à réaliser des projets de grande envergure au Sénégal dans les domaines du chemin de fer, de l’agriculture, de l’énergie, de l’agrobusiness, mais ils se heurtent à des problèmes d’interprétation entre les lois qui régissent la commande publique et les lois BOT. Les lois de la commande publique régissent les dépenses d’investissement et de consommation prévues dans le budget de l’Etat. Or, la loi BOT permet à l’Etat à travers un privé de réaliser des projets structurants qu’il ne pourrait réaliser avec ses propres ressources. C’est pour cela qu’il faut que le Sénégal s’adapte aux évolutions en matière de mobilisation de financement privé pour lancer des projets plus novateurs pour un Sénégal plus prospère et équilibré. D’ailleurs, les pays comme la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Burkina
Faso et le Cap-Vert sont en train de saisir les opportunités qu’offrent ces modes de financement pour attirer des investisseurs privés dans leur pays. Et paradoxalement, l’expérience sénégalaise capitalisée en matière de Partenariat public privé, à travers le projet autoroute, est demandée par des organisations opérant en Côte d’Ivoire, en Ouganda, aux Comores, en Guinée, etc…L’Apix vient de signer des Conventions avec certains parmi eux pour vendre son savoir-faire, car en réalité, ce qui se passe au Sénégal est un BOT particulier qui prend en compte la dimension sociale.
Toujours dans le cadre des réformes nécessaires à l’amélioration du monde des affaires, il y a les problèmes de la corruption. Quand il y a des rapports de Aid Transparency, les investisseurs s’inquiètent. Est-ce que vous prenez en compte cette dimension ?
Vous savez, la corruption est un phénomène mondial, et le Sénégal ne fait pas exception. Cependant, il faut se réjouir du fait que les nouvelles autorités en charge de notre pays ont compris son effet néfaste sur l'économie, les investissements et la croissance. Ils ont fait de cette question une priorité et un dispositif a été mis en place avec des mécanismes et organes de prévention et aussi de lutte contre la corruption. Ce dispositif permettra, sans aucun doute, de rassurer davantage les investisseurs, parce que garant de plus de transparence.
Peut-on savoir le flux d’investissements ?
Il faut faire la différence entre les investissements agréés qui sont gérés par l'Apix et les investissements privés qui sont inclus dans la formation brute de capital fixe. De 23% en 2000, la formation brute de capital fixe a avoisiné les 30% du Pib entre 2005 et 2010.
DIENE FARBA SARR, DIRECTEUR GENERAL DE L’APIX : «Les investissements directs étrangers sont passés d'une moyenne de 70 Milliards F Cfa à 177 milliards F Cfa»
Est-ce qu’on peut avoir des chiffres indicatifs ?
Le niveau des investissements privés a presque doublé en dix (10) ans, passant de 596 milliards de F Cfa en 2000 à 1075 milliards de F Cfa en 2011. Ces investissements privés incluent la quotepart des Investissements directs étrangers (Ide) qui est passée de 58 milliards F Cfa en 2000 à 190 milliards F Cfa en 2011. Cette évolution est due en grande partie au secteur du bâtiment et des travaux publics, des Tic et Téléservices, de l'Agrobusiness et des autres services. Il faut aussi remarquer que, d’après le Rapport national sur la compétitivité du Sénégal de 2011, la part des investissements dans le Pib a été plus élevée au Sénégal qu’en Côte d’Ivoire, en Afrique du Sud, au Ghana et en Malaisie sur la période 2005-2010.
On nous avait présenté l’autoroute à péage comme un modèle parfait de BOT dans lequel l’Etat n’injecterait aucun franc, et qu’au terme de la concession, l’exploitant transférerait totalement l’infrastructure au Sénégal, après être rentré dans ses fonds. Mais on s’est rendu compte que l’Etat a finalement investi. Que s’estil passé ?
En réalité, il y a plusieurs variantes de BOT. Il y a des BOT qui intègrent dans leur schéma de financement la participation de l’Etat et d’autres qui ne le nécessitent pas.Dans le premier cas, le financement de l’ouvrage est pris en charge par les deux parties dans des proportions qui sont définies en fonction des objectifs recherchés tant au niveau de l’allégement du budget de l’Etat, qu'au niveau de la tarification appliquée aux usagers. A titre d'exemple dans le cas de figure de l’autoroute le taux de rentabilité financière n’était pas un critère de choix d’investissement mais c’est plutôt le taux de rentabilité économique qui intègre la dimension sociale du projet qui était recherché dans son évaluation ex-ante.
Dans le deuxième cas, la réalisation de l’ouvrage est du seul ressort du privé. La participation de l’Etat étant seulement en nature. C’est un BOT classique sans subvention des tarifs appliqués à l’usager. Le projet d'autoroute à péage est donc bel et bien un BOT qui est une autre forme de Partenariat Public Privé. En effet, l'Etat du Sénégal a conclu un contrat de concession avec un opérateur chargé de développer cette infrastructure, de la gérer pendant une certaine durée puis de la rendre ensuite à l'Etat. Et pour rendre le coût d'utilisation de l'ouvrage supportable par les citoyens il a fallu que l'Etat subventionne le projet, ce qui nous fait basculer dans le cadre d'un Partenariat Public Privé.
L’autoroute à péage, c’était ça ?
Oui effectivement.
Mais dans ce cas de figure pendant la durée de la concession l’Etat ne prend pas un franc ?
Tout dépend du contrat de concession, en effet il peut y avoir un mécanisme de partage des revenus au bout de X années d'exploitation de l'ouvrage par le concessionnaire. Il y a donc possibilité que dans une concession des fonds soient bel et bien collectés par l'Etat dans le futur.
Quel rôle moteur l’APIX peut-il jouer au relèvement du taux de croissance ?
L'investissement permet de booster la production domestique. C'est pour cela que la politique d’attraction d'investissements est inscrite au coeur de la stratégie économique du pays en vue de donner aux entreprises nationales la possibilité de renforcer leur capacité (technique, financière et en ressources humaines) et d’atteindre les standards en matière de commerce international leur permettant d’intégrer l’économie Mondiale. L'APIX est l'élément central de cette politique en tant que locomotive de l’économie pour générer des investissements porteurs de croissance.
Mais on est en investissements trop théoriques…
Absolument pas ! Les réalisations sont là pour le prouver. A ce jour le volume moyen d'investissements agrées dépasse 1 Milliard F Cfa par jour et nous avons un dispositif de suivi qui permet d'évaluer le niveau de mise en oeuvre de chaque projet d'investissement. Aussi comme je vous l'ai indiqué plus haut le niveau de formation brute de capital fixe est la meilleure indication de l'activité d'investissement et il est en progression. Enfin, nous accompagnons, sur une base journalière, de nouveaux investisseurs qui s'implantent et créent des entreprises au Sénégal dans des domaines d'activité aussi variés que le tourisme, la santé, les nouvelles technologies et génèrent des emplois.
Mais il y a trop de capitaux troubles qui circulent à l’échelle internationale. Est-ce qu’il y a des mécanismes au niveau de l’APIX pour filtrer ces capitaux ?
L'APIX gère des régimes d'incitation à l'investissement mais pas de flux financiers, nous n'avons donc aucune emprise sur les capitaux des investisseurs, nous avons tout juste leurs prévisions d'investissement sur lesquelles nous nous basons pour leur délivrer leurs agréments.
Il n'en demeure pas moins que nous nous réjouissons du travail remarquable de la CENTIF et nous restons bien entendu à sa disposition pour communiquer toute information utile en cas de suspicion éventuelle sur un de nos prospects.
Est-ce qu’il vous est arrivé d’avoir identifié de l’argent sale ?
Non jamais. Je ne connais pas l'argent sale.
Pouvez-vous faire le point sur les différents investissements que l’APIX a canalisés au niveau de certains secteurs comme l’éducation, si l’on sait que beaucoup de Sénégalais pensaient qu’elle n’opérait que dans les Grands Travaux ?
Il est vrai que l'activité des Grands Travaux et leur visibilité a pu créer cette distorsion et pourtant le citoyen sénégalais est en contact permanent avec le produit des investissements canalisés par l'APIX sans le savoir... La liste est très longue, mais je peux vous donner quelques indications. Par exemple dans le secteur de la santé auquel vous faites référence la quasi-totalité des nouvelles cliniques privées ont été accompagnées par l'APIX dans des domaines de pointe comme l'imagerie médicale, la cardiologie, la prise en charge des diabétiques. D'autres investissements sont en cours dans des secteurs diversifiés comme l'agrobusiness, un parc aquatique, le traitement informatique de données, l'audiovisuel, etc.
Dans le domaine du traitement des eaux nous avons un projet important relatif à la désalinisation de l'eau de mer à Lompoul associé à une exploitation agricole de 1000 hectares avec un investissement global prévisionnel d'environ 200 milliards F Cfa.
Faites-nous le point sur les investissements étrangers et ceux qui sont en cours ?
L'évolution de l'environnement des affaires a encouragé la diversification des sources d'investissement au Sénégal, depuis quelques années.
A ce titre, les investissements directs étrangers (IDE) sont passés d'une moyenne de 70 Milliards F Cfa entre 2002 et 2004 à 177 milliards F Cfa entre 2005 et 2011. Avant l'an 2000 les IDE provenaient essentiellement de la France pour près de 90%, mais à ce jour la part de la France représente moins de 50% du total. Nous comptons actuellement beaucoup d'investissements en provenance des pays arabes, de la Malaisie, de la Chine, et même de certains pays Africains dans des secteurs comme l'énergie, l'Agriculture et l'Industrie.
Les nombreux voyages à l’étranger plombaient-ils le travail de l’APIX ?
La promotion de l'investissement nécessite certes des voyages, mais notre action ne peut se faire en marge de lignes directrices fixées par les plus hautes autorités qui veulent une utilisation rationnelle des ressources de l'Etat dans le cadre d'une gouvernance sobre et vertueuse. C'est pour cela que les déplacements seront réduits au strict nécessaire pour assurer les missions qui nous sont dévolues.
L’APIX gère la passation des marchés. Le Plan Takkal est pointé du doigt…
La mise en oeuvre de cette composante du Plan Takkal est antérieure à mon arrivée à la tête de l'APIX mais je peux vous dire que la passation des marchés de l'énergie est une passation correcte et transparente et c'est ce que j'ai constaté et qui est d'ailleurs confirmé par les bailleurs qui louent la crédibilité et le cadre transparent, au point de vue passation des marchés de l’APIX.
12 Commentaires
Biras
En Août, 2012 (17:25 PM)Good
En Août, 2012 (17:29 PM)Mister
En Août, 2012 (17:33 PM)Nt
En Août, 2012 (18:29 PM)Reply_author
En Juillet, 2023 (12:54 PM)Nyte
En Août, 2012 (19:40 PM)Gorgui Rek
En Août, 2012 (20:07 PM)Au moins il nous a montré le chemin de la reussite bah ouiii pour ceux qui aiment leur pays il peuvent reussir ici..
Zoumana Fall
En Août, 2012 (20:14 PM)Popaul
En Août, 2012 (01:50 AM)Ngor V
En Août, 2012 (16:09 PM)Leuk Le Lièvre
En Août, 2012 (22:19 PM)[email protected]
En Août, 2012 (23:57 PM)Robert222
En Août, 2012 (12:22 PM)Participer à la Discussion