Outrée par la décision brutale qui s'abat sur Bara Tall, la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), organisation patronale dont il est membre, n'entend pas rester sans réagir. Et c'est son président Mansour Cama qui le dit.
«Même si c'est une décision de justice, elle risque d'entraîner la disparition brutale d'un fleuron du secteur des Btp au Sénégal. Ayant parlé avec Bara Tall dès que j'ai entendu la nouvelle, j'ai adressé une lettre au Premier ministre qui doit atterrir sur sa table demain matin (aujourd'hui)». Une correspondance qui a pour objet, précise-t-il, d'«attirer son attention sur cette situation grave refoulant l'annonce qu'il avait faite d'une dénouement à l'amiable sous sa houlette et sur instruction du président de la République». Une position qui avait rassuré la Cnes, selon M. Cama.
La Cnes a saisi le Premier ministre et va se réunir pour statuer sur la question
Rappelant qu'au moment où des banques comptent vendre les biens de Bara Tall pour récupérer ce qu'il leur doit, «de l'argent, et des sommes importantes d’ailleurs sont dues à cette entreprise par des démembrements de l'Etat», Mansour Cama déplore un tel fait. «Si les sommes dues à cette entreprise lui étaient payées, il ne fait aucun doute qu'elle aurait payé ses créanciers». Deux éléments qu'il met en relation pour préciser que «ce qu'on attend du Premier ministre, c'est d'appliquer la solution à l'amiable dans les heures qui suivent pour la survie et la relance de cette entreprise». Jugeant «très grave» ce qui arrive à Bara Tall, le patron de la Cnes clame : «Ce qui est certain, c'est que si rien n'est fait, toutes les entreprises et tous les investisseurs vont prendre leurs distances avec le Sénégal, avec les risques économiques de liquidation qui pèsent sur eux».
En tout cas, souligne Mansour Cama, «dans le cadre des Btp, on s'interroge sur les motivations profondes de ce qui paraît une liquidation programmée». Et relativement à la question de la dette intérieure que l'Etat avait clamé haut et fort avoir intégralement payée, il exprime toute son incompréhension. «On ne peut pas payer l'intégralité de la dette et se voir réclamer ce qu'ils doivent à cette entreprise. Des solutions à l'amiable existent et elles doivent être trouvées. Si on sait qu'on doit à cette entreprise de l'argent, lui payer ce qu'on lui doit lui aurait permis de régler ses créances».
La Cnes qui n'entend point assister impuissante à l'enterrement d'une de ses membres, compte réunir son bureau pour s'accorder sur la conduite à tenir.
3 Commentaires
Detectiv
En Janvier, 2011 (16:34 PM)Feuze
En Janvier, 2011 (16:38 PM)Chic
En Janvier, 2011 (19:54 PM)Participer à la Discussion