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Suivi Scolaire Des Enfants : Quand Les Parents Jettent L’éponge

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Suivi Scolaire Des Enfants : Quand Les Parents Jettent L’éponge
Les parents d’élèves ont-ils démissionné de l’école ? Une telle question se pose avec acuité au regard de la fonction parentale dans les écoles et établissements publics comme privés, qui constitue désormais un vrai problème, au grand dam des élèves. Leurs enseignements-apprentissages semblent préoccuper de moins en moins leurs parents qui, à l’occasion, se déplacent dans les écoles ou établissements scolaires pour suivre les études de leurs progénitures. Deux motifs en sont l’explication : les inscriptions et renvois d’élèves. Plutôt aux abonnés absents lors des assemblées générales ou autres rencontres, ils sont loin de jouer pleinement le rôle qui leur est dévolu. L’aide aux devoirs pour favoriser la scolarité des enfants quasi absente. Face à la recrudescence des grèves et l’inertie des parents d’élèves devant une telle situation, les élèves ont décidé de prendre leur destin en main en occupant la rue, pour exiger la reprise des cours. Sud Quotidien pose le débat relatif au processus de participation et d’implication des parents à l’école. 
 
SUIVI POST INSCRIPTION : Les parents d’élèves aux abonnés absents
 
Ils sont membres et même partie intégrante des conseils de gestion des établissements. Pourtant, une fois les inscriptions terminées, peu de parents d’élèves assurent le suivi scolaire de leurs enfants. Après quelques visites effectuées dans différentes écoles, les responsables donnent leurs points de vue.
 
Se retrouvant parfois autour de regroupements à l’image de l’Association des parents d’élèves (APE), les parents semblent de plus en plus cantonner leur implication dans la vie scolaire de leurs enfants à l’organisation matérielle, financière et environnementale de l’école, dé- laissant ainsi leur rôle principal. Mahmoudou Diouf, directeur des études du lycée Assenar de Niary Tally , en fait d’ailleurs le constat, puisque précise-t-il : «Il y a des parents qui ne s’occupent juste que de l’inscription de leurs enfants à l’école, le reste, ils ne s’en soucient pas». Et d’ajouter : «Certains d’entre eux ne demandent même pas le reçu de paiement de leurs enfants. Surtout nous qui sommes dans le Privé, on ne sait pas si c’est une confiance aveugle ou non». Et Mr Diouf de renchérir : «Il y a des parents qui viennent et quand ils sont informés du non paiement de la scolarité de leurs enfants, ils n’en reviennent pas…». A Grand Dakar, au Cem Badara Mbaye Kaba, le principal, Mamadou Diallo, abonde dans le même sens : «Véritablement, le suivi manque». Et d’ajouter : «les parents doivent se rapprocher des écoles, de l’administration pour prendre les nouvelles de leurs enfants, surtout pour ce qui relève des absences, parce qu’il y a des enfants qui quittent leurs maisons, sous prétexte qu’ils vont à l’école, mais vaquent à d’autres occupations. Les parents eux pensent qu’ils y sont, alors qu’ils font l’école buissonnière…». Il déplore par ailleurs le fait que parfois, lorsqu’ils son convoqués, « ils ne viennent pas, ou bien ils envoient un oncle ou une tante». Un tel comportement revêt aujourd’hui un aspect d’autant plus préoccupant qu’il est beaucoup question d’enlèvements d’enfants dans les réseaux sociaux et les médias traditionnels. En effet, même s’ils ne se préoccupent pas de ce que font leurs enfants à l’école, ils devraient alors veiller à aller de les chercher à la descente.
 
L’EXCEPTION QUI CONFIRME LA REGLE
 
Il est 13 h. A l’école élémentaire de la Route des puits (Grand Dakar), la cloche sonne. Les élèves sortent des classes. Ici, on a trouvé déjà sur place, quelques parents venus récupérer leurs enfants. Le directeur de l’école, Mamadou Mbengue qui constate un comportement nouveau tente une explication. «Depuis quelques semaines, les parents viennent prendre leurs enfants, peutêtre c’est à cause dudit enlè- vement, mais j’ai constaté vraiment que les parents commencent à se soucier encore plus de leurs enfants à l’école», fera-t-il remarquer. 
 
DIOURBEL / CONDITIONS D’ETUDES DES ELEVES A L’ECOLE :  Peu de parents se soucient du devenir de leurs enfants
 
Les enseignements-apprentissages des élèves préoccupent de moins en moins les parents d’élèves, préférant se déplacer occasionnellement dans les écoles ou établissements scolaires pour suivre les études de leurs enfants. Ils s’y rendent plutôt lorsque ces derniers sont renvoyés. Les parents d’élèves ne jouent donc pas réellement leur rôle dans les écoles et établissements scolaires. A cela, d’aucuns avancent des explications. Pour Mamadou Gaye, Président de l’Union régionale des Associations des parents d’élèves et étudiants de Diourbel, si les parents ne jouent pas pleinement le rôle qui leur est dévolu, c’est à cause de la contrainte majeure liée à la cherté de la vie, aux conditions de chômage difficiles. Il relève que dans leur grande majorité, les parents d’élèves sont aux abonnés absents à l’occasion des assemblées générales. Sur 1000 élèves, dira-t-il, 50 parents d’élèves sont présents aux réunions dans l’élé- mentaire. Ce qui constitue un manque de conscience et c’est souvent déplorable. Maître d’application à l’école Ibrahima Thioye dans la commune de Diourbel Mamadou Ndiaye souligne pour sa part que : « les parents désertent les écoles et ne se préoccupent de leurs enfants. Ils ne se déplacent même pas pour suivre les enseignements-apprentissages de leurs enfants. Ils ne sont pas fréquents dans les écoles et les enfants sont laissés à euxmêmes». . Ce dernier déclare : « les parents ne viennent à l’école que lorsque leur enfant est renvoyé pour un motif quelconque. Ils ne se déplacent même pas pour les réunions convoquées par les directeurs d’école, le comité de gestion Cge ou les assemblées ». Toutefois, signale-t-il, « ils se déplacent aux lendemains des compositions ». 
 
MBOUR : PARTICIPATION DES ACTEURS DU SYSTEME EDUCATIF A LA VIE DE L’ECOLE : Des réussites dans la gestion et des couacs dans l’encadrement
 
La participation de l’ensemble des acteurs du système éducatif à la vie de l’école a enregistré des réussites à travers la gestion, mais enregistre des couacs dans l’encadrement des élèves. Aussi, l’implication des parents d’élèves dans la vie de l’école sénégalaise constitue t-elle une des innovations de taille constatées ces dernières années. Toutefois, cela ne s’est pas fait sans conflits.
 
S i nombre de dispositions mettent les parents d’élèves au cœur de la gestion des établissements, certains parmi eux s’arrogent des prérogatives autres, en s’impliquant dans des créneaux comme l’interpellation des maîtres sur leurs prestations et les évaluations. Un tour dans certains établissements scolaires nous a permis de comprendre les difficultés nées de la gestion ou de la répartition des fonds récoltés lors des inscriptions en début d’année scolaire. Des exigences de transparence font obligation de décider de manière collégiale de l’utilisation de ces fonds. Tel n’est pas toujours le cas, selon des parents d’élèves interrogés et qui pensent que ces fonds doivent revenir strictement à leurs associations, du reste représentées dans le comité de gestion. Au bout du compte dans les établissements où la compréhension des textes régissant le fonctionnement des comités de gestion est bien partagée, des choses extraordinaires ont été faites. Des parents participent aux réunions des comités de gestion et aux prises de décision. En collaboration avec le directeur d’école, des travaux sont réalisés comme la ré- habilitation du mur de l’école, la ré- paration de tables-bancs et la reprise de tableaux. L’exigence de transparence dans la gestion de ces fonds ou du matériel, conduit souvent des parents d’élèves à demander des comptes. Des cas de mauvaise gestion soulevés poussent les autorités de tutelle, académiques ou administratives, à prendre des mesures. Ils obligent ainsi les contrevenants à corriger des fautes dont ils sont responsables. C’’est le cas d’un directeur d’école contraint par des parents d’élèves à rembourser, sous la pression de ses supérieurs, des ordinateurs disparus. La présence des acteurs de l’éducation comme les parents se traduit aussi par un autre type d’accompagnement et de collaboration. Selon un maître, les parents qui s’occupent mieux de l’encadrement de leurs enfants ont les meilleurs résultats, car ils suivent leur progression et prennent des conseils profitables. Un instituteur loue aussi un fait important : Des parents accompagnent leurs enfants jusque dans la cour de l’école. Tel n’est pas toujours le cas. Beaucoup de parents d’élèves ne participent pas aux réunions convoquées et sont complètement coupées des réalités de l’élève, nous confie le président de leur association Selon lui, cela dénote tout l’attachement et la communion du parent d’élève qui conduit son fils à l’école et le ramène à la maison. Cette surveillance pour le pédagogue constitue un élément de taille. M. P.M.B, un habitué de cette pratique nous révèle avoir subi en bas âge, ce type d’encadrement qui lui a valu de réussir dans les études. « Mes rapports avec mes camarades s’arrêtent à l’école. Une fois à la maison, je m’occupe à faire des exercices ou apprendre mes leçons sous la supervision de mes parents. Ma réussite scolaire avait fini d’inspirer d’autres parents d’élèves qui voulaient imiter mon père ». Il se désole par conséquent des comportements de parents d’élèves qui ne viennent à l’école qu’à l’ouverture ou la fermeture des classes pour s’enquérir des résultats scolaires ou pour solliciter des recasements d’élèves exclus.
 
PRÉSENCE DES PARENTS DANS LES ÉCOLES : Le privé double le public
 
Si les établissements privés s’illustrent sur les bons résultats enregistrés aux examens et concours nationaux, il n’en demeure pas moins que les parents d’élèves y jouent un rôle déterminant, notamment dans le suivi scolaire de leurs progénitures. Les parents des écoles privées doublent ceux du public. Toujours est-il que les enseignants expriment leurs regrets quant à l’absence des parents.
 
La fréquentation des parents d’élèves dans les écoles est au cœur des débats actuels sur l’éducation. Si, pour certains, l’implication des parents dans le suivi de la scolarité de leurs enfants est une nécessité, pour d’autres, le rôle du parent se limite au paiement des frais d’inscriptions. Serigne Niang, professeur d’histoire et géographie au lycée de Blaise Diagne, déclare : « c’est très rare de voir un parent d’élève qui se déplace pour venir s’enquérir de la situation de son enfant au sein de cet établissement. Ceci est valable pour beaucoup d’établissements, surtout ici à Dakar ». Cette opinion est partagée par l’enseignant, Ibrahima Guadjigo de l’école Manguier II. Selon lui, « on voit des parents qu’en période de composition tandis que d’autres ne viennent qu’en début d’année pour inscrire leurs enfants ; et c’est fini ». Cette situation est déplorée par plusieurs acteurs de l’éducation. M. Niang du lycée de Blaise Diagne nous fait savoir que « certains parents considèrent les établissements comme des garderies de gros gaillards car beaucoup de parents profitent de l’école pour larguer leurs gosses sans suite ». La réalité doit être tout autre. Les parents d’élèves, indique M. Niang, « doivent afficher une surveillance scolaire stricte sur l’évolution de leurs enfants à l’école » . Et pour asséner ses vérités, le professeur raconte une anecdote : « il y a une année, à l’approche de l’examen du BAC, un parent d’élève s’est présenté ici pour prendre des nouvelles de son fils. Mais l’administration lui a fait comprendre que cet élève n’a jamais été inscrit au sein de l’établissement. Et selon le parent, il lui donnait chaque jour de l’argent ». Soulignant que la responsabilité pour une éducation de qualité est partagée, il note cependant que les parents, sont responsables en tout premier lieu. Dans ce cas de figure, M. Guadjira voit un handicap, notamment certains parents analphabètes qui ignorent leur rôle dans le suivi de la scolarité de leurs enfants. Niohor Diouf, directeur de l’école Diaraf Ibra Faye, va dans un autre sens en relevant que « les parents viennent souvent s’enquérir de l’état d’avancement de leurs enfants et certains même viennent chaque jour déposer ou récupérer leurs gamins ». Avant de donner des conseils : « un parent, même si les conditions ne sont pas réunies, même s’il est trop pris par son travail, doit passer, au moins une fois par mois, à l’établissement de son ou de ses enfants pour s’enquérir de la situation ». 
 
LES PARENTS PLUS PRESENTS DANS LE PRIVE 
 
Les avis sont partagés mais tous convergent vers l’idée selon laquelle, la vie professionnelle des parents fait que le suivi de leurs enfants à l’école pose des problèmes. Ce professeur d’anglais au Collège Sacré Cœur, Marlène d’Almeida, a fait savoir que « les parents qui se présentent pour pouvoir s’informer du travail de leurs enfants ont généralement les meilleurs élèves. Ce que nous avons remarqué, c’est que les seules fois où ils viennent, c’est quand ils sont convoqués par le directeur ou les préfets ». N’empêche, il se réjouit toutefois de leur présence à l’occasion de la rencontre annuelle où tous les parents sont convoqués. Le directeur l’école élémentaire Massaër Niane, Bernard Ndiaye, a laissé entendre que « les parents jouent un grand rôle au niveau de l’établissement, avec le comité de gestion ». Il signale toutefois que la présence des parents d’élèves se fait sentir en périodes de compositions ou de retraits des bulletins. 
 
ABDOULAYE FANE, PRÉSIDENT DE L’UNAPEES : « Les perturbations scolaires sont des facteurs de démotivation »
 
« Le constat est général et partagé par tous. Nous constatons véritablement que les parents d’élèves commencent à porter une certaine indifférence par rapport aux études de leurs enfants. Certains facteurs peuvent l’expliquer. La première chose est liée à la situation économique qui oblige les parents à batailler pour la prise en charge des besoins primaires de leurs foyers. Les études de leurs enfants aboutissent à un échec au bout du compte. L’autre facteur est constitué par les grèves répétitives des syndicats d’enseignants. Les perturbations scolaires sont devenues une règle. Ce sont des facteurs de démotivation qui ont amené les parents à se désintéresser de l’école ».


3 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2018 (12:45 PM)
    L'un a ete deja vendu. Il n'en reste plus qu'un

    **Deux terrains en face du Pôle de Diamniadio se trouvant dans la zone convoitée de Bargny. Prix très intéressants !!!

    Je ne suis pas courtier je suis le propriétaire, pas sérieux s'abstenir et les éternels intermédiaires.

    Merci pour une visite sans engagements au 7*8*2*8*7*1*6*3*0
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  2. Auteur

    Commençons Par Le Commencement

    En Mars, 2018 (14:03 PM)
    1*

    les parents analphabètes pour la plupart, font des enfants à la pelle, comme les lapins et si besoin est, les envoient dans les daaras mendier



    2*

    peut-on appeler écoles des bâtiments vétustes fait de tôle ondulée où le matériel le plus élémentaire manque et dont les enseignants sont soit incompétents , soit agresseurs sexuels, soit en grève et mal payés ?



    3*

    avec un budget de l'instruction pourtant colossal , rien n'est fait

    dans certaines régions, il n'y a pas d'école ou pas d'enseignants, les gamins font des kilomètres pour aller s'instruire.



    4*

    56% de la population est analphabète ( gens adultes s'entend)



    conclusion : la faute à pas de chance comme d'habitude !



    pas de souci, les enfants de politiciens et de la classe aisée envoient leurs enfants dans des écoles prestigieuses à l'étranger....cherchez l'erreur ????



     :thumbsdown:  :thumbsdown:  :thumbsdown:  :thumbsdown:  :frustre:  :frustre:  :frustre: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Mars, 2018 (15:41 PM)
    pour tous ces parents analphabètes et sans beaucoup de cervelle , que leurs enfants apprennent le Coran est largement suffisant ! tout le monde s 'en fout que le Sénégal soit dans les 30 dernier pays au monde !il faudra au mois 1000 ans pour atteindre l'émergence ....
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