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International

Carlos Ghosn remplacé par Thierry Bolloré à la tête de Renault (provisoirement)

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Thierry Bolloré prononçant un discours après un accord commercial conclu en Iran en 2017.

Le conseil d'administration de Renault a confié mardi soir "à titre provisoire" la direction exécutive du groupe à Thierry Bolloré, qui disposera des "mêmes pouvoirs" que Carlos Ghosn, actuellement en garde à vue au Japon.

"M. Ghosn, temporairement empêché, demeure Président-Directeur général", a souligné dans un communiqué le constructeur automobile français à l'issue d'une réunion extraordinaire de son conseil d'administration, convoquée après l'arrestation de Carlos Ghosn, soupçonné de malversations.

De même source, le conseil d'administration a demandé "à Nissan, sur le fondement des principes de transparence, de confiance et de respect mutuel de la Charte de l'Alliance, de lui transmettre l'ensemble des informations en sa possession dans le cadre des investigations internes dont M. Ghosn a fait l'objet".

En effet, "à ce stade, le Conseil n'est pas en mesure de se prononcer sur les éléments dont disposeraient Nissan et les autorités judiciaires japonaises à l'encontre de M. Ghosn", a précisé cette entité.

Le conseil a aussi indiqué qu'il se réunira(it) régulièrement, sous la présidence de l'administrateur référent" Philippe Lagayette, "pour préserver les intérêts de Renault et assurer la pérennité de l'Alliance" avec les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi.

Sans surprise

Cette nomination sans surprise épouse le souhait énoncé plus tôt mardi par le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire de mettre immédiatement en place un intérim à la tête du constructeur dont l'État détient 15% du capital.

Le parquet japonais reproche au Franco-libano-brésilien d'avoir "conspiré pour minimiser sa rétribution à cinq reprises entre juin 2011 et juin 2015", en ne déclarant que 4,9 milliards de yens (environ 37 millions d'euros) contre près de 10 milliards de yens sur la période.

Dans une conférence de presse d'une brutalité hors du commun, le président exécutif de Nissan Hiroto Saikawa a également mentionné lundi "de nombreuses autres malversations, telles que l'utilisation de biens de l'entreprise à des fins personnelles", qui auraient été découvertes après plusieurs mois d'enquête interne. Carlos Ghosn aurait en outre, selon la chaîne publique NHK, empoché des sommes déclarées au nom d'autres administrateurs.

La rémunération de ce patron aussi puissant que secret a déjà donné lieu à bien des polémiques, tandis que son train de vie a également pu susciter des commentaires, à l'image par exemple de sa réception de mariage en grande pompe au château de Versailles en 2016.

Carlos Ghosn touchait quelque 15 millions d'euros par an au titre de ses diverses fonctions, un montant particulièrement élevé pour un industriel européen ou japonais, bien que très éloigné des faramineux salaires versés par exemple dans la finance aux États-Unis.

Le groupe dans la tempête

Au-delà du sort personnel de Carlos Ghosn, c'est toute l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, dont il orchestrait le fragile équilibre, qui tangue à la suite de ce coup de tonnerre. L'affaire survient au moment où le PDG de l'ensemble aux 10,6 millions de véhicules travaillait, selon le Financial Times, à une fusion entre Renault et Nissan, une opération que le constructeur japonais rejetait et cherchait à bloquer de crainte qu'elle ne grave dans le marbre son statut de "second ordre" dans la structure, toujours selon le quotidien.

Carlos Ghosn voulait rendre les liens "irréversibles" entre Renault et Nissan, a commenté dans une note Kentaro Harada, analyste chez SMBC Nikko Securities. "Nous ne pouvons pas exclure la possibilité que l'alliance se retrouve affaiblie". "Cela va-t-il changer l'équilibre du pouvoir (entre les parties française et japonaise), c'est la principale question", souligne-t-il.

L'agence de notation Standard and Poor's a d'ailleurs annoncé mardi qu'elle envisageait de baisser la note de la dette à long terme de Nissan, en raison en particulier des doutes autour de ce mariage à trois. Mardi soir, le conseil d'administration de Renault a dit partager "le soutien exprimé par la direction de Nissan au développement de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, qui reste la priorité du Groupe".

De même, les gouvernements français et japonais ont réaffirmé mardi dans un communiqué commun leur "important soutien" à cette alliance. A Paris, le titre Renault a terminé mardi sur un recul de 1,19%, après avoir déjà dévissé de plus de 8% lundi. Les actions des constructeurs japonais ont souffert mardi à Tokyo, terminant en baisse de 5,45% pour Nissan et de 6,84% pour MMC.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Novembre, 2018 (12:58 PM)
    Attention a cette famille Bollere la.
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