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Les Italiens aux urnes pour un scrutin incertain

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Dans un bureau de vote à Milan, le 4 mars 2018 Miguel MEDINA / AFP

Les Italiens votent dimanche pour des élections législatives qui devraient voir une poussée des populistes et de la droite de Silvio Berlusconi, dans un contexte de tensions autour de l'économie et des migrants.

A la sortie des bureaux de vote, nombre d'électeurs se montraient amers, au terme d'une campagne aux accents parfois violents, dominée par les questions liées à l'immigration, l'insécurité ou la faiblesse de la reprise économique en Italie.

"Cette campagne a été complexe et assez sordide, y compris de la part du parti pour lequel j'ai voté", a résumé Mirko Canali, coiffeur de 24 ans, électeur du Parti démocrate (PD, centre gauche) du gouvernement sortant.

Les électeurs sont invités à voter jusqu'à 23H00 (22H00 GMT) pour désigner députés et sénateurs. Les premiers résultats ne sont pas attendus avant tard dans la nuit compte tenu de la complexité du système électoral.

A la mi-journée, le taux de participation était d'environ 19,4%. C'est 4 points de plus qu'en 2013, mais le scrutin avait alors été organisé sur deux jours. Dimanche, de longues files d'attente ont été signalées à travers le pays, en raison de l'affluence mais aussi d'une procédure de vote compliquée.

Durant la campagne, le ton est souvent monté, en particulier autour des migrants, comme cela avait été le cas lors de la campagne pour le Brexit en 2016 ou les législatives en Allemagne comme en Autriche en 2017.

En outre, les mouvements néofascistes ont multiplié les rassemblements publics, ce qui a provoqué des tensions avec les militants d'extrême gauche, en particulier après les coups de feu d'un militant d'extrême droite contre des Africains à Macerata (centre), en représailles à un fait divers sordide attribué à des Nigérians.

Mais si la coalition de droite/extrême droite est donnée en tête, elle est loin d'être certaine de pouvoir gouverner.

Selon les experts, le seuil pour obtenir la majorité des sièges est de 40 à 45%. Or les derniers sondages, datant d'il y a deux semaines, plaçaient la coalition en tête avec 37% des intentions de vote, dont 17% pour Forza Italia (FI), le parti de M. Berlusconi, et 13% pour la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite), devant le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste, 28%) et la coalition de centre gauche (27%).

'Instabilité permanente'

Dimanche, la presse italienne semblait déjà résignée à ce qu'aucune majorité ne se dessine.

"Le verdict contre l'Italie est toujours le même: le pays vit une instabilité permanente. L'ingouvernabilité est désormais une maladie endémique", se désolait Claudio Tito dans un éditorial dans La Repubblica.

Si la plupart des responsables politiques ont voté dans le calme, Silvio Berlusconi a eu la surprise de voir une militante Femen se dresser sur la table de son bureau de vote. "Berlusconi, tu es périmé", proclamait le message sur son torse nu.

"Je ne pouvais pas vraiment voir ce qui se passait, caché par la foule", a commenté le vieux milliardaire. "C'était une belle fille. J'ai une bonne blague mais je ne vous le dirai pas".

Inéligible depuis une condamnation pour fraude fiscale, M. Berlusconi, 81 ans, a choisi Antonio Tajani, président du Parlement européen, pour diriger le gouvernement en cas de victoire. Mais M. Salvini, fort d'une campagne tonitruante contre Bruxelles et les migrants, entend bien porter la Ligue devant FI et prendre lui-même les commandes.

Le chef du PD, Matteo Renzi, a appelé au "vote utile" contre cette union, brandissant aussi la menace d'une alliance post-électorale entre la Ligue et le M5S, qui officiellement s'en défendent. A Bruxelles en revanche, les responsables européens misent sur une alliance "europhile" entre MM. Renzi et Berlusconi.

Vendredi, le mouvement fondé par le comique Beppe Grillo en 2009, qui avait créé la surprise en raflant 25% des voix aux dernières législatives de 2013, a clôturé sa campagne en se disant certain de l'emporter.

Nouvelle ère pour le M5S

"Ce soir, c'est la fin de la période d'opposition et c'est le début de la période gouvernementale" du M5S, a assuré Luigi Di Maio, le jeune candidat du Mouvement au poste de chef du gouvernement.

Le M5S pourrait en effet devenir le premier parti du pays, mais il lui faudra probablement se résoudre à des alliances pour gouverner.

"J'ai voté communiste et j'ai été déçu. J'ai voté PD, pendant de nombreuses années, et maintenant j'en ai marre d'eux. Il faut un changement vraiment radical. Donnons leur chance à ces jeunes", a lancé Francesco, retraité à Pomigliano d'Arco, commune où M. Di Maio a voté près de Naples.

L'organisation du scrutin a aussi connu quelques difficultés en raison d'erreurs sur des bulletins. A Palerme (Sicile), il a fallu ré-imprimer 200.000 bulletins en urgence dans la nuit.



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