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Theresa May confrontée à des démissions en cascade

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Démission en Cascade en Grande Bretagne

Le ministre britannique chargé du Brexit, Dominic Raab, a annoncé jeudi sur Twitter qu'il démissionnait à son tour du gouvernement de Theresa May, ne pouvant accepter le feu vert de cette dernière au projet d'accord sur le retrait du Royaume-Uni de l'UE. "En bonne conscience, je ne peux pas soutenir les termes proposés pour notre accord avec l'Union européenne", indique M. Raab. Depuis ce matin, trois ministres du cabinet May ont démissionné. Cette dernière s'exprime actuellement devant le Parlement. C'est la seconde défection à laquelle Mme May fait face depuis qu'elle a annoncé mercredi soir le feu vert de son gouvernement à l'accord technique intervenu entre négociateurs britanniques et européens sur le Brexit, après la défection du secrétaire d'Etat à l'Irlande du Nord Shailesh Vara. Dans sa lettre de démission, M. Raab explique que l'accord sur la frontière nord-irlandaise, avec ses modalités douanières, représente "une menace très réelle à l'intégrité du Royaume-Uni".

Il ne soutient pas l'idée d'un filet de sécurité ("backstop") qui ne soit pas temporaire. Par ce biais, "l'Union européenne tient un droit de veto sur notre capacité de sortie". "Faiblesse du Royaume-Uni" M. Raab dénonce les contraintes liées à l'union douanière et au marché unique. "Aucune nation démocratique ne doit signer pour être liée à un régime si large, imposé de l'extérieur sans aucun contrôle démocratique sur les législations à appliquer, ni de possibilité pour décider de sortir de cet arrangement".

Il met en garde également contre la faiblesse du Royaume-Uni au moment d'aborder les négociations sur le partenariat économique qui devra lier le pays à l'UE. Un accord qui suscite le scepticisme La tâche s'annonce rude: la Première ministre britannique Theresa May va s'employer à partir de jeudi à convaincre le Parlement d'accepter le projet d'accord sur le Brexit qui doit être entériné lors d'un sommet européen le 25 novembre à Bruxelles.

Cet accord suscite un grand scepticisme et une mutinerie dans le propre camp de Mme May, ce qui s'est traduit jeudi par une nouvelle démission, celle du secrétaire d'Etat pour l'Irlande du Nord, province britannique dont le sort est au coeur des ultimes discussions sur le retrait. Le Parti conservateur est très divisé, entre partisans d'un Brexit dur et europhiles. Mais Mme May a engrangé mercredi un succès en obtenant l'aval de son gouvernement, à l'issue d'une bataille de cinq heures, au projet d'accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne conclu la veille avec Bruxelles.

Présentation du texte jeudi

Le président du Conseil européen Donald Tusk a annoncé jeudi matin un calendrier serré jusqu'à la tenue d'un sommet le dimanche 25 novembre pour signer le texte. "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cet adieu soit le moins douloureux possible", a-t-il déclaré. Mme May doit présenter le texte jeudi lors d'une allocution devant la Chambre des Communes, qui se prononcera en décembre. En cas de vote négatif, elle devra revoir sa copie. Or, le compromis élaboré à l'issue d'âpres négociations entre Londres et Bruxelles ligue contre lui à la fois des partisans et des opposants du Brexit, qui craignent que le Royaume-Uni reste soumis aux règles de l'UE pendant des années, mais sans qu'il n'ait plus son mot à dire.

"Etat vassal"

La pierre d'achoppement se trouvait en Irlande, où il s'agissait d'éviter une "frontière dure" entre le Nord (province britannique) et le Sud (république indépendante membre de l'UE), afin de préserver l'accord de paix de 1998. Le nouveau texte de près de 600 pages prévoit un "filet de sécurité" au lieu d'une frontière physique sur l'île. Surtout, même destiné à ne s'appliquer qu'en dernier recours, il prévoit le maintien d'une union douanière entre le Royaume-Uni et l'UE, ainsi qu'un alignement réglementaire plus poussé pour l'Irlande du Nord pendant une période de transition, jusqu'à ce que les discussions sur la future relation commerciale entre les deux parties soient conclues.

"Nous allons rester, de fait, dans le marché unique" Cette solution permettra de reprendre le contrôle de "notre argent, nos lois et nos frontières, mettra fin à la liberté de mouvement, protégera les emplois, la sécurité et notre union", a affirmé Mme May mercredi soir devant la presse. Au contraire, "avec cet accord, nous allons rester dans l'union douanière, nous allons rester, de fait, dans le marché unique", a rétorqué un de ses principaux opposants au sein des Tories, Boris Johnson, sur le BBC.

L'ex-chef de la diplomatie pro-Brexit a même estimé que cela ferait du pays un "Etat vassal" de l'UE. Jacob Rees-Mogg, leader d'un influent groupe de plusieurs dizaines de députés "Brexiters" tendance dure, a lui aussi appelé ses collègues à rejeter l'accord. "Pas d'arnaque" Ce compromis "sape l'intégrité économique et constitutionnelle du Royaume-Uni" en accordant un traitement différent à l'Irlande du Nord, et n'est donc "pas acceptable", a mis en garde Arlene Foster, cheffe du parti nord-irlandais DUP, allié du Parti conservateur de Mme May et force d'appoint indispensable pour disposer d'une majorité absolue au Parlement composé de 650 députés.

Cette dernière est mince, et des députés prévoient qu'elle s'érode encore un peu plus, comme l'expérimenté Peter Bone selon qui la Première ministre risque de perdre le soutien de "nombreux députés conservateurs et de millions d'électeurs". Côté opposition, le patron du Parti travailliste Jeremy Corbyn, qui s'est entretenu avec Mme May mercredi, a indiqué qu'il était contre le texte. "Dévastateur pour l'Ecosse" L'accord suscite la réprobation également chez les anti-Brexit, qui ne peuvent se résoudre à quitter l'Union.

Et l'inégalité de traitement entre les différentes provinces britanniques a suscité l'ire de la Première ministre écossaise, l'europhile Nicola Sturgeon, jugeant "dévastateur" pour l'Écosse le projet d'accord, parce qu'il favoriserait l'Irlande du Nord. Mme May a déjà agité l'épouvantail d'une sortie sans accord, entraînant une catastrophe économique et un chaos juridique le 29 mars 2019, date du départ britannique. Et brandi la menace d'un "pas de Brexit du tout", destinée aux députés eurosceptiques, mais que certains europhiles ont saisie pour conforter leur demande d'un second référendum, comme le Parti vert et un petit mais croissant nombre de députés conservateurs.

Troisième défection

La ministre britannique du Travail et des Pensions Esther McVey a annoncé jeudi sur Twitter sa démission du gouvernement de Theresa May, après celle de deux autres membres dont le ministre du Brexit Dominic Raab. "L'accord que vous avez présenté au cabinet hier ne reflète pas le résultat du référendum" de juin 2016, où 52% de Britanniques s'étaient prononcés pour la sortie de l'UE, a écrit la ministre, qui avait elle-même voté pour la sortie de l'UE, dans sa lettre de démission publiée sur son compte Twitter.

Chute de la livre sterling

La livre sterling a brusquement décroché jeudi après l'annonce de la démission du ministre britannique du Brexit, Dominic Raab, perdant environ 1% face au dollar. Vers 10H15, une livre valait 1,2858 dollar, contre 1,2992 dollar mercredi soir vers 23H00. La devise retombe ainsi à son niveau de mardi, soit avant l'annonce du projet d'accord et l'aval donné mercredi soir par le gouvernement de Theresa May.



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