"Le rap doit être considéré comme une profession à part entière et bénéficier d’une plus grande attention des pouvoirs publics sénégalais, en termes notamment d’investissements culturels", a plaidé l'artiste rappeur sénégalais, Matador.
"Ce que l'on attend des autorités étatiques, c'est qu'ils nous prennent au sérieux. Le rap et le hip-hop doivent être considérés comme des professions à part entière, pour qu’on ait des droits au même titre que les médecins ou les avocats", a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l'APS.
"A de nombreuses reprises, des rappeurs et des acteurs du hip-hop ont en vain essayé d’amener les pouvoirs publics à mieux appréhender la meilleure manière de ‘’transformer’’ ces acteurs culturels en acteurs économiques", a soutenu Matador.
"J'ai malheureusement l'impression qu'ils n'y croient pas et qu'ils ne sont pas prêts à investir dans la culture. Pourtant, nous avons nous aussi notre mot à dire dans la société", a relevé Matador, membre fondateur du groupe BMG44.
L'artiste a indiqué que l’Etat doit pouvoir, par exemple, subventionner les nombreux centres culturels dakarois qui manquent quasiment de programme, selon ses propres termes. Il a précisé que par ce biais, il s’agit de mettre des espaces d’expression à la disposition des jeunes artistes qui pourraient également se faire encadrer à l’occasion par des agents culturels de l'Etat.
"La majeure partie des jeunes, évoluant dans le hip-hop, viennent des quartiers défavorisés. Ces jeunes-là ne vont pas continuer à faire du rap par amour, car ils ont aussi besoin de survivre, de se prendre en charge et d'avoir une famille", a souligné Matador, s’étonnant de ce que, contrairement aux artistes du hip-hop, les écrivains et autres plasticiens bénéficient régulièrement de subventions publiques pour leurs activités.
"Ce que le gouvernement ne sait pas, c'est que le milieu du hip-hop est très vaste. Il n'y a pas que le rap, il y a aussi des infographistes, des monteurs vidéo, des ingénieurs en son ou en lumière, autant de métiers qui ne sont pas valorisés au Sénégal, car la formation dans ces domaines n'existe pas’", a-t-il dit.
"Suivant la même logique, les pouvoirs publics auront beaucoup à gagner dans la création de réseaux de distribution de produits culturels dans les 14 régions du pays, dans la mesure, cette initiative pourrait contribuer à lutter efficacement contre la contrefaçon et le chômage", a souligné le rappeur.
De même, les autorités pourraient inciter les sponsors, "surtout les opérateurs téléphoniques, à investir dans le milieu du hip-hop, au lieu de se limiter à la lutte, sachant que leurs produits sont consommés à 80 % par les jeunes'', a t-il encore plaidé.
Président de l'association culturelle Africulturban, Matador compte présenter samedi, au public sénégalais, son deuxième album solo intitulé "Vox Populi" (La voix du peuple), une production mâtinée de sonorités pop et funk, dans laquelle il rend aussi hommage au mouvement hip-hop.
1 Commentaires
Beurkkkkkkkkkkkkk
En Novembre, 2012 (21:36 PM)Autrement je ne vois pas en quoi les autorités devraient s'attarder sur le rap qu'est ce qu'il crée comme emplois et les pauvresles jeunes qui n'ont pas de boulot,la chereté de la vie...ils sont vraiment ouf ces gens
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