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Politique

Burkina Faso : Ibou Sall, politologue : «Macky Sall a réagi à temps, mais…»

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Ibou Sané Crise Burkina Faso
«Je pense que les présidents Macky Sall et Yayi Boni (du Bénin) ont réagi à temps suite au coup de force du Général Gilbert Diendéré. N’eût été leur intervention, je pense que la situation aurait été plus grave, puis que le peuple allait continuer à manifester et les militaires putschistes auraient eu peut-être la prétention de tirer sur les foules. (…). Je pense que la promptitude avec laquelle le président Sall est venu intervenir sur ce dossier-là, montre qu’il y avait une volonté manifeste de ramener la paix sociale. Mais là où il y a un hic, c’est le fait qu’on ait voulu accepter l’amnistie des putschistes. C’est là où ça pose énormément de problèmes. Et si on n’a pas leur nombre exact, peut-être qu’il y aura la tentative de revenir. Et ça peut faire école dans certains pays africains où on peut se dire ‘’on va essayer aussi’’», a dit le Professeur Ibou Sané, sociologue-politique sur la médiation au Burkina Faso. 

 Pour Ibou Sané, le président de Transition a fait une grosse erreur. La preuve est selon lui que les autorités de ce pays devaient, dès le départ «désarmer complètement la garde rapprochée du Régiment de sécurité présidentielle (Rsp) de Blaise Compaoré à partir du moment où le peuple l’avait contraint à partir. C’est cela la plus grosse erreur du président de la Transition, Michel Kafando», soutient-il.

Dans les colonnes du quotidien L’Observateur, il s’est démarqué de la décision prise par les médiateurs Sall et Boni dans cette affaire pour un retour de la paix sociale. «L’Union africaine et la Cedeao devraient taper du poing sur la table, de manière définitive, pour que les militaires quittent le pouvoir et qu’ils sachent que leur mission, c’est la sécurité».

 D’ailleurs, il dit ne pas comprendre que dans une démocratie que les militaires veuillent jouer un rôle important. C’est inacceptable. Les militaires, ce sont les casernes. Ils doivent laisser la politique aux hommes politiques», tranche-t-il avant de poursuivre : «Les présidents Macky Sall et Yayi Boni doivent continuer à mettre l’accent sur la pression. Plus il y aura la pression sur le Général Diendéré et Cie, plus il y a de fortes chances que la situation change. On ne peut pas laisser impunie les putschistes. Il faut couper l’herbe sous leurs pieds, dès maintenant. Sinon, on va retenir de l’Afrique des coups d’Etat. Ce qui est dangereux pour l’avenir du continent. Le président Macky Sall doit aller jusqu’au bout du processus. 

A mon avis, il doit surveiller le processus jusqu’à ce qu’il y ait un règlement définitif de la crise. Il a amorcé un processus de médiation, il faut qu’il aille jusqu’au bout, pour que la paix revienne de manière définitive au Burkina Faso», souligne le sociologue-politique dans un entretien qu’il a accordé à ce quotidien.

Pour lui, il urge de «renforcer, jusqu’aux élections, les pouvoirs de Michel Kafando, président de la Transition. Car, les putschistes ne sont pas prêts à quitter le pouvoir, puisqu’ils trainent des casseroles, depuis l’affaire Sankara. Ce n’est pas pour rien qu’ils demandent l’amnistie. C’est pour se protéger», indique Pr Sané.


2 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Septembre, 2015 (10:07 AM)
    Dans un processus révolutionnaire , la nagociation Est une reculade ou au moins un frein.

    Laissez le peuple burkinabé parac
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  2. Auteur

    Birima Sobel

    En Septembre, 2015 (11:19 AM)
    Bien dit Professeur ! Voilà une analyse pertinente et assez correcte de la situation au Burkina et ils sont nombreux comme moi à partager l'avis du Professeur Sané. Ces putchistes ne doivent bénéficier d'aucune mesure d'amnistie après leur forfaiture qui a déjà coûté la vie à des gens juste épris de justice. Des mesures appropriées doivent être étudiées et mises en exécution pour un arrêt difinitif des coups d'état militaires qui gangrènent l'avancée du développement de l'Afrique à tous points de vue. Ce qui se passe au Burkina doit être disséqué de fond en comble avec un regard profond et critique sur les événements de 1987 qui ont coûté la vie à Thomas Sankara. Le régiment de la sécurité présidentielle doit être absolument démantelé et dissout et que ses hommes qui le composent redéployés dans les rangs de l'armée. Les principaux instigateurs du putch quant à eux devraient être mis aux arrêts et jugés.
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