La participation des citoyens aux
élections départementales et municipales de dimanche dernier est jugée
faible dans la plupart des circonscriptions électorales. Par exemple, le
taux de participation est estimé à 37,68 % pour le département de
Dakar.
Selon l’enseignant-chercheur Amadou Kah, "il y a une certaine
désaffection des électeurs", au regard de la faible participation
enregistrée aux dernières locales.
Il estime qu'il s’agit là d’"un phénomène d’autant plus inquiétant que
c’est une élection de proximité, un moment de renouvellement des
instances locales", ce qui devait "entraîner un taux de participation
intéressant".
"Je pense d’ailleurs que cette désaffection des Sénégalais pour les
scrutins de manière générale doit être regardée comme étant la
conséquence du manque de qualité de notre classe politique. Elle n’est
pas de qualité", a-t-il déclaré.
M. Kah signale qu’"il y a beaucoup de Sénégalais éclairés, qui ne se
retrouvent pas dans la manière de faire de nos hommes politiques".
Il relève les débats du genre : "Macky Sall a dit ceci, Idrissa Seck a
répondu par cela". "Ce ne sont pas des débats de profondeur. On a
l’impression que notre classe politique n’est pas destinée à une
profondeur d’existence. Il y a d’énormes soucis à ce niveau."
Le professeur Kah déclare qu’il n’est pas du même avis que ceux qui
pensent que "les revers" subis par le parti au pouvoir dans certaines
collectivités locales ne doivent pas avoir de conséquences "sur le
destin du chef de l’Etat", Macky Sall.
"On ne peut pas procéder à un découplage systématique entre une élection
locale et une élection présidentielle. A chaque fois que les gens ont
l'occasion d'exprimer un suffrage - que ce soit dans le cadre d’une
élection locale ou d’une élection présidentielle -, c’est un message
qu’ils envoient. Ce qui s’est passé doit être considéré comme un
avertissement", a-t-il affirmé.
Même si un certain nombre de mesures ont été prises, "les Sénégalais
attendent des ruptures" profondes, a souligné l'enseignant-chercheur.
Il suggère de mettre les "gens compétents à la place qu’il faut" et
recommande au chef de l'Etat de "décoder" le message envoyé par les
électeurs, dimanche dernier.
M. Kah suggère "des ruptures au plan gouvernemental".
Politique
La désaffection pour les scrutins est liée au "manque de qualité de la classe politique" (chercheur)
Le peu d’engouement des électeurs
sénégalais à aller voter doit être analysé comme "la conséquence" d’un
déficit de qualité de la classe politique nationale, a estimé le
professeur Amadou Kah, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger
de Saint-Louis, dans un entretien au quotidien Le Populaire.
3 Commentaires
Dinge
En Juillet, 2014 (09:28 AM)Sago
En Juillet, 2014 (09:36 AM)Mjoul
En Juillet, 2014 (10:12 AM)Participer à la Discussion