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Religion

Pour le pape François, la Curie doit offrir des postes clefs aux laïcs et aux femmes

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Pour le pape François, la Curie doit offrir des postes clefs aux laïcs et aux femmes

Le pape François ne lâche pas sa réforme de fond du gouvernement de l’Église, la Curie, affirmant ce jeudi 22 qu'elle ne devait pas se limiter à un simple "lifting" mais consister par exemple à attribuer des postes clefs à des laïcs et des femmes. Le pontife "réformateur" adressait jeudi ses traditionnels vœux de Noël aux dirigeants de la Curie, un exercice pendant lequel il a pris l'habitude d'égratigner avec plus ou moins de virulence les cardinaux et évêques venus l'écouter dans le cadre très solennel de la Salle Clémentine du palais du Vatican.

En décembre 2014, dans un réquisitoire virulent, il avait ainsi énuméré 15 "maladies" affligent la Curie, comme "l’Alzheimer spirituel", "la fossilisation mentale", "la mondanité" ou "la corruption des mœurs". En décembre 2015, il s'était montré plus encourageant en proposant "des antibiotiques" à ces maladies et en énumérant des "vertus nécessaires" comme "l'honnêteté".

Pour l'édition 2016, le pape François a décliné 12 "critères" guidant la réforme. Parmi eux figure la "catholicité" (ou universalité) de l’Église, qui appelle à promouvoir "un personnel venant du monde entier, comprenant des diacres permanents et des fidèles laïcs hommes et femmes, en particulier dans les dicastères (ministères) où il peuvent être plus compétents" que les prêtres. "Il est d'une grande importance de valoriser le rôle des femmes et des laïcs dans la vie de l’Église et leur intégration dans des rôles moteurs des dicastères", a insisté François.

La très masculine curie compte actuellement deux Italiennes à des postes de responsabilité, une religieuse sous-secrétaire de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et une laïque sous-secrétaire du Conseil pontifical pour la justice et la paix. Dressant une liste de toutes les décisions réformatrices prises depuis le début de son pontificat, le pape a souligné le sérieux de la réforme, qui doit s'accompagner d'un "changement de mentalité". Pour le pontife argentin, "il faut amener les membres de la Curie à se renouveler spirituellement, humainement et professionnellement".

"La réforme n'a pas un objectif esthétique comme si on voulait rendre la Curie plus belle. Elle ne peut pas avoir la forme d'une sorte de lifting, d'un maquillage ou d'une astuce pour embellir le vieux corps de la Curie, encore moins celle d'une opération de chirurgie plastique pour enlever les rides", a lancé le pape. "Chers frères, ce ne sont pas les rides que l’Église doit redouter mais les taches!" a ajouté ce grand amateur de formules imagées.

Le pontife argentin a également pris acte des différents types de "résistances" que suscite la réforme, estimant d'ailleurs que certaines pouvaient être constructives car "l'absence de réaction est un signe de mort". Mais les "résistances cachées" naissent dans des cœurs "pétrifiés", nourris des paroles vides de ceux qui "se disent prêts au changement mais veulent que tout reste comme avant", a critiqué le pape.

Quant aux "résistances malveillantes", elles "germent dans des esprits déformés et se présentent quand le démon inspire des intentions méchantes". Elles naissent "sous couvert de paroles justificatrices et dans bien des cas accusatoires, se réfugiant les traditions, dans les apparences, dans la formalité", a-t-il fustigé. Le pape n'a pas évoqué directement une récente lettre explosive de quatre cardinaux exprimant des "doutes" sur son texte phare sur la famille. L'un des signataires, le cardinal américain Raymond Burke, s'est montré particulièrement incisif en déclarant qu'il pourrait demander au pape de "corriger son erreur".

A la fin de ses vœux, le pape a distribué à chacun le même cadeau de Noël, un livre d'un jésuite du XVIème siècle intitulé Guérir les maladies de l'âme... que le cardinal Burke a pris bien sagement. Pour introduire son cadeau, le pape a incidemment cité une conversation avec un autre des cardinaux frondeurs, l'Allemand Walter Brandmüller, qui lui avait soufflé le nom de l'auteur du livre lors de l'énumération des "maladies" de la Curie.



1 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Décembre, 2016 (23:34 PM)
    Si nos présidents avaient le courage d'en faire autant avec leurs gouvernements et leurs députés et conseillers!

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