La croissance du Pib par habitant a-t-elle un impact sur la réduction de la pauvreté ? D’après les estimations avancées par le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, pour le Sénégal, chaque point de croissance se traduit par une réduction de la pauvreté de l’ordre de 1,5 %.
L’une des particularités du rapport du Fmi sur les perspectives économiques régionales pour l’Afrique sub-saharienne, c’est de s’intéresser à la corrélation entre croissance et réduction de la pauvreté. En effet, si le taux moyen de croissance du Pib de la région dépasse 5 % depuis 1995 – et a même atteint 5,5 % entre 2000 et 2010 – contre un peu plus de 2 % entre 1980 et 1995, « les progrès dans la réduction de la pauvreté apparaissent beaucoup plus limités », relève le rapport. Mais qu’est-ce qui explique cette « déconnexion » apparente entre la croissance et les résultats en matière de pauvreté en Afrique sub-saharienne ?
La réponse est loin de faire l’unanimité chez les économistes. Néanmoins, tous semblent admettre, comme le résume Hervé Joly, chef de mission du Fmi au Sénégal, qui s’exprimait, hier, lors d’une séance de présentation du rapport à Dakar, que si « la croissance joue un rôle crucial dans la réduction de la pauvreté, elle ne suffit pas ». Le rapport parle d’ailleurs de croissance « pas suffisamment solidaire ». Mais quoiqu’il en soit, pour l’économiste sénégalais, Moubarack Lô, il faut « célébrer la croissance, puisque sans elle, point de réduction de la pauvreté ! ».
A condition, toutefois, que cette croissance atteigne 9 ou 10 %, dit-il.Pour le Sénégal, si l’on se fie aux enquêtes sur les ménages de 1994-1995 et de 2005-2006, le taux de pauvreté est passé de 67,9 % à 50,8 % de la population, malgré un taux de croissance moins important que la moyenne régionale. Cette performance semble donc traduire une certaine qualité de la croissance du Sénégal puisque, d’après le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances, Abdoulaye Diop, chaque point de croissance du Pib se traduit par une réduction de la pauvreté de près de 1,5 % (1,47 % plus exactement)
.Recul de la pauvreté
Cependant, la croissance actuelle du Sénégal – qui dépasse à peine 4 % – n’a pas encore atteint la vitesse de croisière qui devrait permettre à notre pays de réduire significativement la pauvreté – pour cela, il faudra une croissance supérieure à 7 %. En outre, d’après un haut fonctionnaire du ministère de l’Economie et des Finances sénégalais, la pauvreté rurale est plus faible dans les zones irriguées ou à forte tradition d’émigration. Ce qui milite, dit-il, en faveur d’une agriculture irriguée. « On ne peut pas lutter contre la pauvreté si l’on n’a pas une politique ciblée », estime l’économiste et ancien ministre du Plan, El Hadji Ibrahima Sall.
Par exemple, il déplore l’absence d’une politique cohérente sur l’emploi.S’appuyant sur des données tirées d’enquêtes auprès des ménages (hausse de la consommation réelle par habitant), l’étude de cas présentée par le rapport et portant sur six pays (Cameroun, Ghana, Mozambique, Ouganda, Tanzanie et Zambie) révèle, toutefois, qu’« une forte croissance économique par habitant influe sensiblement sur le caractère solidaire ».Il est cependant difficile de tirer à partir de cet exemple une conclusion pour toute la région. Comme le fait remarquer Hervé Joly, l’impact de la croissance sur la pauvreté dépend de plusieurs facteurs : l’importance du taux de croissance, la qualité de cette croissance, les secteurs qui la sous-tendent, etc. Bref, au-delà de la croissance proprement dite, la réduction de la pauvreté dépend du modèle de développement.
17 Commentaires
Lepl
En Octobre, 2011 (08:47 AM)Tapha
En Octobre, 2011 (09:04 AM)Oumar13
En Octobre, 2011 (09:30 AM)Ibrahima Sene Pit/senegal
En Octobre, 2011 (10:04 AM)En effet, les politiques mises en oeuvvre par les Socialistes pour gérer l'après dévaluation avait permis à notre peuple, en plus d'une inflation ramenée de 32% à 0,8%, et la suppression du déficit budgétaire en 2000, à engranger une forte réduction de la pauvreté de 67,9% à 48,5% en 2001/2002, grâce aux taux de croissance moyen de 5% entre 1995 et 1999.
Par contre, sous Wade, malgré deux programmes de réduction de la pauvreté ( 2003/ 2005, et 2006/2011), le taux de pauvreté s'est aggravé pour atteindre 50,8% en 2009, avec une un taux de croissance moyen de 4% entre 2000 et 2009, un déficit budgétaire de 4,9% !
C'est cet échec patent que Ablaye Diop tente de masquer désespérément, en parlant de la pauvreté dans l'intervalle qui sépare le dévaluation à 2009, comme si, entre temps, deux régimes politiques ne se sont pas succédés au Sénégal ! Pire, il oublie qu'en 1991, soit deux ans avant la dévaluation, et après deux décennies d'ajustement structurel par les coûts, le taux de pauvreté était de 33%. Surtout, il tait le fait que ceux qui refusaient la dévaluation avaient prédit qu'elle allait aggraver la pauvreté, ce que des gens de son espèce récusaient avec fougue, rien que pour se mettre au diapason des exigences des Institutions de Bretton Woods qui exigeaient de passer par l'ajustement de monnaie, par une dévaluation de 50% du CFA. Le résultat est connu dés l'année de la dévaluation, avec un taux de pauvreté de 67,9% contre 33% en 1991.
Ablaye Diop et ses paires Sénégalais, à cause de leurs préoccupations politiciennes, sont donc disqualifiés pour apprécier objectivement les relations entre croissance et pauvreté. Surtout, ils ne peuvent pas reconnaître les relations entre croissance, réduction des inégalités sociales et réduction de la pauvreté.
En effet, une politique de croissance non accompagnée d'une politique volontaire de réduction des inégalités sociales, aggrave, mais ne réduit pas la pauvreté.
Au Sénégal, nous sommes donc victimes à la fois, de la dégradation de notre croissance économique ( de 5% à 4%), accompagnée d'une augmentation fulgurante des inégalités sociales, avec l'apparition des " milliardaires" que Wade se félicite d'avoir créé en dix ans de" règne.
Zyx
En Octobre, 2011 (10:25 AM)Diallo
En Octobre, 2011 (10:49 AM)Maths
En Octobre, 2011 (10:55 AM)CONTACT 30 105 98 54
Senenmut
En Octobre, 2011 (11:35 AM)Avec quoi ?
Un Etat qui compte juste sur les ressources douanières pour faire son budget?
Avec des entreprises françaises et étrangères en quasi monopole qui tiennent l'ensemble du secteur de l'économie sénégalaise et qui rapatrient ses revenus?
Mané hey ! Nous ne sommes que des profanes de l'économie mais avec notre pays c'est tellement facile.Ne nous prenez pas pour des enfants la wakh !
Gass
En Octobre, 2011 (12:27 PM)Karfall
En Octobre, 2011 (12:32 PM)Patisco
En Octobre, 2011 (12:36 PM)- La tentation est grande d'oublier la gratitude et de s’enorgueillir de biens matériels ou de bienfaits en se les appropriant et en les employant pour assouvir ses désirs et acquérir le prestige : « Deux loups affamés lâchés dans un troupeau ne sont guère plus dangereux que ne le sont pour votre religion votre empressement derrière l’argent et les honneurs. »
vive wade et ses alliés 75% au premier tour
wade dolignou yow lagnou gueum ya niou doy thia kaw thia kanam rek
Mbour
En Octobre, 2011 (12:37 PM)Le juste milieu est l’axe du détachement. Quand conserver est plus agréable que donner, l’avarice domine, il faut donc faire effort dans le don ; quand donner est plus agréable que retenir, la prodigalité domine, il faut donc s’efforcer à une certaine retenue jusqu’à trouver l’équilibre, point d’indifférence qui permet d’éprouver le don ou la retenue –selon l’exigence du moment- comme étant égal… dans la gratitude et la satisfaction de ce que Dieu nous accorde.
vive wade et ses alliés 75% au premier tour
wade dolignou yow lagnou gueum ya niou doy thia kaw thia kanam rek
Ndiaganiao
En Octobre, 2011 (12:38 PM)vive wade et ses alliés 75% au premier tour
wade dolignou yow lagnou gueum ya niou doy thia kaw thia kanam rek
Ret
En Octobre, 2011 (12:46 PM)Katal
En Octobre, 2011 (13:14 PM)Découverte
En Octobre, 2011 (22:40 PM)Mais ce qui semble être une découverte pour "Le Soleil" est connu de milliards d'habitants de la terre.
Amsa2012
En Octobre, 2011 (15:18 PM)Participer à la Discussion