La fin de la prière du vendredi dernier à la grande mosquée de Tamba a été marquée par une scène assez insolite. Le Quotidien d'informer que des imams, qui ne s’entendaient pas sur le partage des vingt et un (21) millions de francs Cfa offerts par le président de la République, Macky Sall, se sont donnés en spectacle dans l'enceinte même de la mosquée. Une enveloppe de 21 millions de francs leur a été, en effet, remise par le chef de l'État, selon une source, en guise de don, après avoir promis de terminer les travaux de la mosquée. Devant ces millions offerts par Macky Sall, ces imams ont perdu le sens de toute mesure et des bonnes manières.
Ils se sont ainsi livrés sans gêne à une âpre bataille pour le partage de cet argent. Juste après la prière, à peine le généreux donateur parti de la mosquée, la tension, accentuée par la forte canicule, a commencé à monter chez les imams. À l'origine, une polémique sur le montant exact donné par le chef de l'État, certains imams soutenant que la somme offerte par Macky Sall est de loin supérieure aux 21 millions annoncés. C'est sur ces entrefaites que la grande mosquée a été transformée pendant en bon bout de temps en une arène où aucune entente n’était possible. Certains ont même failli se donner des coups de poing tellement les nerfs étaient tendus. Il a fallu l'intervention de la police pour calmer les ardeurs et rappeler ces imams à l’ordre…
Pour rappel, le vendredi, 19 avril, c'étaient les imams de Kolda qui s'étaient donnés en spectacle devant la gouvernance de Kolda pour les dix (10) millions de francs Cfa que le président Macky Sall leur avait offerts. C'était également à l'occasion d'un Conseil des ministres décentralisé.
19 Commentaires
Diop
En Avril, 2013 (11:21 AM)Haha
En Avril, 2013 (11:22 AM)Msl
En Avril, 2013 (11:25 AM)Momo
En Avril, 2013 (11:28 AM)W
En Avril, 2013 (11:29 AM)Dof Bi
En Avril, 2013 (11:32 AM)Le Peuple
En Avril, 2013 (11:32 AM)Mmml
En Avril, 2013 (11:44 AM)Momo
En Avril, 2013 (11:54 AM)Khaliss
En Avril, 2013 (12:34 PM)Dom Rewimi
En Avril, 2013 (12:46 PM)Faux Prési
En Avril, 2013 (12:50 PM)Il faut que Macky Sall arrete de distribuer notre argent comme cela, c'est indecent; plutot que de disribuer l'argent à des personnes, il faut le donner à des personnes morales ou les mettre dans des projets qui profitent à tous
Collectif
En Avril, 2013 (13:22 PM)Boy Laobe
En Avril, 2013 (13:26 PM)Ndare
En Avril, 2013 (13:45 PM)Yatt
En Avril, 2013 (15:47 PM)CORPS DE L'ARTICLE : "Certains ont même failli se donner des coups de poing tellement les nerfs étaient tendus" : il n’y a pas eu de coup de poings !
Conclusion : le journal et le journaliste sont de fieffés affabulateurs et des escrocs !!!
Waaru
En Avril, 2013 (17:05 PM)Guelware
En Avril, 2013 (19:17 PM)Deugg Rekk
En Mai, 2013 (17:16 PM)Une politique bien réfléchie
D
epuis 1996, l’Etat du Sénégal s’est résolument engagé dans une politique ambitieuse de décentralisation, c’est-à-dire de transfert progressif de compétences aux trois ordres des collectivités locales décentralisées que sont la région, la commune et la communauté rurale, afin notamment de promouvoir le développement à la base.
Un détournement d’objectif intolérable
P
our appuyer les efforts de ces collectivités, l’Etat prévoit chaque année deux types de fonds de dotation. Le premier est destiné directement aux collectivités locales bénéficiaires et fait l’objet d’un transfert global du budget de l’Etat vers les budgets locaux. Chacune de ces collectivités réceptionne les FDD et les répartit suivant la procédure de l’Autorisation spéciale (AS) de recettes et de dépenses, avant de pouvoir exécuter les dépenses autorisées conformément à la répartition des fonds et aux règles de la comptabilité publique. Le second fonds de dotation est, quant à lui, géré par les représentants de l’Etat auprès des collectivités locales, à savoir le Gouverneur pour la Région, le Préfet pour la Commune et le Sous-préfet pour la Communauté rurale. Il est destiné à couvrir les charges occasionnées par la mise à disposition des services déconcentrés de l’Etat au profit des collectivités locales, dans le cadre des conventions-types (cf. Décret n°96-1123 du 27 décembre 1996 relatif à l’utilisation par les collectivités locales des services extérieurs de l’Etat dans la région). Ceux-ci sont signés chaque année sous la supervision des gouverneurs de région qui sont chargés d’en suivre l’exécution ; ils fixent, entre autres, la nature des prestations que les services déconcentrés devront assurer au profit des collectivités locales.
C’est à ce niveau que la machine s’enraille, ou plutôt déraille, au profit PRINCIPALEMENT des gouverneurs et de leurs subordonnés (préfets et sous-préfets) qui, osons le dire, ne mettent jamais en exécution les conventions-types signés par les collectivités. Et pour cause ! Les fonds qui leur sont confiés sont engagés presque toujours en carburant et, une fois que les fournisseurs sont réglés par le Trésor, ceux-ci leur restituent l’argent en prélevant leur « part », c’est-à-dire entre cinq à dix pour cent du montant. Le reste de la cognotte est alors soit empochée par les représentants de l’Etat et leurs séides soit partagés entre eux et les comptables ayant effectués les paiements. Ainsi, ces fonds destinés à couvrir les frais de mission et le carburant des chefs de services chargés d’appuyer les collectivités locales dans la mise en exécution des conventions-types sont partagés dans la réalité des faits entre trois acteurs qui se sont érigés en véritables prédateurs de FDD : les représentants de l’Etat, les comptables publics et les fournisseurs de carburant. Quant aux collectivités locales, pour bénéficier de l’appui des chefs des services déconcentrés, elles sont obligées de procéder à d’autres engagements de dépenses sur leurs fonds propres, et ce depuis 1996.
Un manque à gagner colossal et un silence coupable
A
insi, à raison de 1.000.000 de francs par circonscription administrative – simple hypothèse de travail en sachant que la réalité est plus corsée – on aboutit 143.000.000 de francs par an, soit 2.431.000.000 de francs pour les dix sept années de décentralisation écoulées depuis 1996. Il s’agit là d’un décompte minimal effectué sur la base des 11 régions, 34 départements et 98 départements d’antan, leur nombre ayant sensiblement augmenté depuis.
Face à ce est un double détournement (détournement d’objectif et détournement de deniers publics), réitéré chaque année par des administratifs plus que véreux, tout le monde se tait et fait semblant de ne pas être au courant. Les représentants de l’Etat eux-mêmes parce qu’ils pourraient perdre une manne financière gracieusement offerte par l’Etat. Les comptables publics parce qu’ils empochent une partie de cette manne. Les organes exécutifs des collectivités, parce qu’ils n’osent pas contrarier les gouverneurs, préfets et autres sous-préfets. JUSQU'A QUAND ?
Une procédure de paiement à revoir
P
our que cette situation inacceptable ne perdure pas d’avantage, il urge de revoir la procédure de règlement des FDD. Dans cette perspective, le modeste citoyen qui soulève ce problème vous fait part ci-après de quelques propositions.
? Premièrement, que le paiement des FDD pour le compte de la gestion 2013 soit suspendu jusqu’à nouvel ordre ;
? Deuxièmement, que toute dépense y relatif ne puisse être mandatée qu’au nom des chefs de services déconcentrés ayant été mis à la disposition des collectivités locales et non plus au nom de fournisseurs de carburant comme c’est le cas actuellement ;
? Troisièmement, que les pièces à fournir soient :
- un ordre de mission ;
- un état de paiement calculé forfaitairement, puisque pour appuyer les collectivités locales certains chefs de services n’ont pas besoin de sortir de leur localité d’affectation tandis que d’autres sont obligés de se déplacer parfois sur de longues distances ;
- un rapport d’activités établi par le chef de service et contresigné par le Gouverneur de région et le président du conseil régional, municipal ou rural ;
- un PV de délibération du conseil local attestant que la convention-type a été exécuté conformément aux besoins exprimés par le dit conseil en début de gestion.
Dans un pays acquis à la cause du véritable changement, où le peuple exige désormais que la bonne gouvernance, la transparence et la probité morale soient des valeurs incarnées par chaque responsable public, il est indispensable que les pouvoirs publics se saisissent de cette question des FDD et qu’ils tranchent dans le sens des intérêts de la nation.
BONNE CHANCE ET COURAGE !
Participer à la Discussion