Le premier vol-retour de La Mecque, après un retard de plus d'une demi-journée, a ramené samedi dernier, vers 21 heures, quelque 284 pèlerins. Ces derniers ont témoigné des difficultés qu'ils ont vécues et qui découlent de défaillances dans l'organisation.
C'est avec un retard de plus de 13 tours d’horloge sur l’heure initiale que le premier vol-retour du pèlerinage à La Mecque, édition 2010, s'est posé, avant-hier samedi, sur le tarmac de l'aéroport Léopold Sédar Senghor. Attendus le matin à 7h30, c'est finalement à 21 heures que les Hadjs ont été accueillis au hangar des pèlerins par l'ambassadeur Ibou Ndiaye, représentant le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Me Madické Niang et Boubacar Camara, Secrétaire général du département des Transports aériens du ministre d’Etat Karim Wade.
Épuisés par le long retard auquel se sont ajoutées les huit heures de vol, les pèlerins ont fustigé et décrié certaines défaillances dans l'organisation du pèlerinage. Et en bonne place figurent les difficultés liées au transport. «Nous avons bien effectué notre Haj malgré des conditions très difficiles liées au transport. Les pèlerins ont souffert cette année, il faut le dire. Ils ont marché de Arafat jusqu'à La Mecque, ils ont fait des choses vraiment impossibles. Et les femmes ont beaucoup plus souffert que les hommes de ces difficultés. Elles ont marché plusieurs kilomètres et pour des vieilles dames, c'est très pénible», a fulminé un pèlerin qui a requis l'anonymat, tout en réclamant des explications aux autorités quant à l'origine de ces manquements.
Les pèlerins dénoncent l’incompétence des missionnaires
Serigne Cheikh Diène, un autre pèlerin, confirmera sans ambages ces manquements criards dans leur acheminement aux lieux saints. «Nous avions de sérieux problèmes pour le transport. C'était difficile pour nous d'aller à Arafat. C'est comme si on nous avait pris en otage et l’on nous traitait comme du bétail. S'ils avaient des problèmes de véhicule, ils auraient dû en informer au préalable. Mais il y avait de terribles problèmes de communication», se désole M. Diène.
Aux difficultés liées au transport, s'ajoutent les manquements sérieux dans le travail des missionnaires, selon les pèlerins. «Les étapes les plus difficiles du pèlerinage, c'est de Mouna à Arafat, de Arafat à Mousdalifa où l'on ramasse des pierres pour retourner les jeter à Mouna, et continuer sur Tawafi. C'est là que les pèlerins se perdent et s'épuisent. Mais c'est là aussi que les missionnaires ont failli à leur mission. Ce sont les trajets les plus difficiles et on ne les a pas sentis, nos missionnaires, ils nous ont laissés à nous-mêmes», ajoute Serigne Cheikh Diène qui explique que c’est ce qui a beaucoup déstabilisé les pèlerins. «On a eu de réelles difficultés sur le trajet retour entre Arafat et Mousdalifa. On s'est perdus à plusieurs reprises et les quelques cars qui étaient là, il n'y avait pas de missionnaire dedans, alors que la majeure partie des pèlerins sont vieux», s’offusque-t-il.
Hadja Awa Gaye confirme la défaillance dans l’encadrement, l’inefficience des missionnaires et parle même d’un manque de compétence. «Les autorités doivent arrêter de politiser le Haj. Si les missionnaires ne font pas bien leur travail, c'est qu'il ne savent pas comment ce travail se fait. Ils ont été incapables de nous guider. Et en plus, ils ne parlent même pas arabe. Ce qui nous a posé d'énormes problèmes. D’ailleurs, je ne peux pas vous dire combien de fois nous nous sommes perdus», renseigne-t-elle avant que M. Diène ne renchérisse : «Il se trouve aussi que les chambres sont quelquefois surchargées. Parce qu’ils dépassent les quotas qui leur sont réservés. Ce qui a pesé sur notre confort».
3 Commentaires
Hum
En Novembre, 2010 (19:32 PM)Listo
En Novembre, 2010 (09:32 AM)C'est clair, net et précis!
Celui qui n'est pas musulman peut évidemment aller faire son pélerinage ou il veut: cela le concerne! Point,barre!
PËlerin 2009
En Novembre, 2010 (16:26 PM)Participer à la Discussion