L'ambassadeur des Etats-Unis au Sénégal, Lewis Lukens, a fait part vendredi de son optimisme au sujet du processus de paix en Casamance, soulignant toutefois qu'il demandait beaucoup de travail et de temps, du fait de la longue durée du conflit opposant le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) à l'Armée nationale."Je reste optimiste sur la situation en Casamance", a déclaré à la presse le diplomate américain qui s'apprête à quitter Dakar, au terme d'une mission de trois ans au Sénégal. M. Lukens était interrogé sur le cessez-le feu unilatéral décrété fin avril dernier par Sadio Sadio, l'un des chefs militaires du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC), la rébellion qui combat pour l'indépendance de cette région.
Le diplomate a fait remarquer que le processus de paix demande "beaucoup de travail et de temps". Cela est lié au fait, a-t-il dit, que le conflit dure "depuis plus de trente ans". Mais il a souligné qu'un travail important a été abattu avec le président de la République, Macky Sall, dans le sens de ramener définitivement la paix dans cette région naturelle formée des régions administratives de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor. Le diplomate américain a dans la foulée rappelé les efforts du gouvernement sénégalais et de la communauté Sant'Egidio qui travaillent à mettre fin à la crise. Interrogé sur la nomination par son pays d'un conseiller spécial pour la Casamance, il a précisé que ce dernier n'était pas "accrédité comme ambassadeur", mais qu'il venait en appui pour le règlement de la crise.
Cette fonction est occupée depuis le 25 janvier dernier par Mark Boulware, nommé en remplacement de James Bullington. M. Boulware, présenté par l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique au Sénégal comme "un diplomate émérite, avec une riche expérience dans la région ouest-africaine", a été ambassadeur de son pays en Mauritanie et au Tchad. Lewis Lukens a expliqué que, en tant qu'ambassadeur, il n'avait pas tout le temps qu'il faut pour s'occuper pleinement de la question, car devant aussi gérer d'autres dossiers. Il a rappelé que l'idée de faire venir un conseiller spécial a germé après l'investiture du Président Macky Sall. Néanmoins, il ne s'agit pas pour les Etats-Unis de "résoudre le conflit", mais juste d'apporter leur assistance, car c'est avant tout une affaire interne.
La Casamance est confrontée depuis 1982 à un conflit armé opposant l'Armée sénégalaise au MFDC, qui revendique son indépendance. Outre les nombreuses victimes civiles et militaires dans les rangs des deux parties, ce conflit a beaucoup entravé les activités socio-économiques de cette région aux nombreuses potentialités économiques et qui est considérée comme le dernier poumon vert du pays. En 2005, la rébellion et l'Etat sénégalais avaient signé un accord de paix ayant abouti à un cessez-le-feu, avant que les accrochages et les braquages ne reprennent quelque temps temps après. Mais une nette accalmie est notée à la faveur de l'arrivée au pouvoir du président Macky Sall qui affichait sa ferme volonté de mettre un terme au conflit. Et récemment, l'un des plus importants chefs du maquis, Salif Sadio, a décrété un cessez-le-feu unilatéral, afin de donner une chance au processus de paix engagé par le président Macky Sall.ASG/BK
5 Commentaires
Dioubo
En Mai, 2014 (13:43 PM)Xeme
En Mai, 2014 (13:48 PM)Haxatawir9t
En Mai, 2014 (14:04 PM)Pathianos123
En Mai, 2014 (14:33 PM)Un Passant
En Mai, 2014 (14:35 PM)Participer à la Discussion