L’annonce faite par le chef de l’Etat, Macky Sall, de mettre en place un observatoire de suivi de l’évolution des prix des denrées semble bien être accueillie par les associations consuméristes. Ces dernières demandent, toutefois, aux autorités d’impliquer tous les acteurs concernés pour la réussite de cette mission.
« Nous ne pouvons qu’être preneur de cette décision du gouvernement de mettre en place un observatoire de suivi de l’évolution des prix de denrées de premières nécessités », s’est réjoui Jean-Pierre Dieng, président de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (Uncs). Le consumériste demande au gouvernement de tenir compte de l’existant. Car, explique t-il, il y a eu beaucoup de structures similaires qui ont été déjà créées. Il s’agit du Conseil national de la consommation (Cnc), du Comité de suivi des prix des denrées de première nécessité, rappelle-t-il. « Il faut une étude préalable avant de mettre en place cet observatoire », préconise M. Dieng. Pour ce défenseur des consommateurs, le Conseil des ministres est tellement sérieux qu’avant de penser un schéma quelconque, il faut faire des consultations et contacter tous les acteurs concernés. Sur un autre registre, le président de l’Uncs souligne que cette structure ne devra pas être là uniquement pour agir à court terme sur la variation des prix, elle doit aussi poursuivre ses actions à long terme. Pour M. Dieng, la stratégie à adopter pour réussir cette initiative est simple : « Il faut que le maillon faible - boutiquier ou autre détaillant - de la chaine de distribution soit impliqué dans la prise des décisions », soutient-il. Une fois que cela est fait, les associations consuméristes doivent être intégrées, car elles ont tout un répertoire de connaissances dans l’évolution des prix. Ces associations, vu leur ancienneté, indique-t-il, ont capitalisé beaucoup d’expériences qui seront utiles dans l’élaboration de cet observatoire sur le suivi et l’évaluation des prix des denrées. « Au-delà du rôle consultatif qu’il pourra jouer, cet organe doit être également doté d’un pouvoir décisionnaire », selon Jean Pierre Dieng.
Pour sa part, Momar Ndao, président de l’Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen), juge cette mesure « importante ». Car, explique-t-il, elle pourra aider à la maîtrise des prix. « Cet observatoire doit avoir une vision au-delà du recensement des prix. Autrement dit, il devra être en mesure de mener des investigations concernant l’application des prix », prône M. Ndao. Il demande un diagnostic de toutes les structures de prix des denrées de première nécessité. Ce qui permettra, à son avis, de déceler toutes les niches de spéculation pour faire face à la hausse des prix sans pour autant que l’Etat ne fasse des subventions. Comme ce fut le cas récemment quant il y a eu une volonté des huiliers d’augmenter le prix de l’huile, argumente-t-il. Cette structure, selon M. Ndao, devra, en outre, avoir un conseil de surveillance, dans lequel seront représentés les associations de consommateurs et les industriels.
Abdou DIAW
L’Unacois apprécie la mesure, mais attend de connaître le contenu de l’Observatoire
L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) apprécie positivement la décision du président de la République de demander au Premier ministre d’envisager la création d’un observatoire de suivi de l’évolution des prix des denrées et produits de première nécessité et des services. Les principaux produits concernés sont le riz, l’huile, le sucre, la farine, l’eau, électricité, les transports, le gaz, etc.
La création envisagée d’un observatoire de suivi de l’évolution des prix des denrées et produits de première nécessité et des services comme le riz, l’ huile, le sucre, la farine, l’eau, l’électricité, le transport, le gaz, etc. a été bien accueillie dans le milieu des opérateurs économiques. L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) apprécie positivement cette décision prise lors du dernier Conseil des ministres par le président de la République. Joint au téléphone, hier après-midi, le secrétaire général de l’Unacois/Def, Ibrahima Lô, pense que l’idée est pertinente. Selon M. Lô, son organisation a déjà discuté avec le gouvernement sur les moyens de faire respecter les prix et elle est déjà inscrite dans cette dynamique en mettant en place des magasins de référence pour maintenir un niveau de prix raisonnable sur les denrées et produits de première nécessité. «Nous avons commencé l’implantation de ces boutiques par Dakar, mais notre ambition est de couvrir progressivement tout le pays», affirme Ibrahima Lô. Aussi, indique le secrétaire général de l’Unacois, «si le gouvernement a pris cette mesure, cela ne peut que nous encourager et nous motiver à poursuivre dans cette voie ». Toutefois, il dit attendre de connaître le contenu de l’observatoire. «Nous attendons maintenant le décret présidentiel qui va nous dire ce que l’observatoire propose sur les prix aussi bien au niveau national qu’international », souligne, t-il.
A. MBODJ
Les transporteurs veulent être impliqués
Les transporteurs approuvent la création d’un observatoire de suivi de l’évolution des prix des denrées et produits de première nécessité et des services. Seulement, ils demandent à être impliqués dans le processus.
La création de l’observatoire de suivi de l’évolution des prix des denrées et produits de première nécessité et des services, annoncée par le chef de l’Etat lors du dernier Conseil des ministres, concerne également le gaz et les transports. Le président de l'Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu), Abdoulaye Guèye, et celui de l’Union nationale des transporteurs et chauffeurs propriétaires du Sénégal, Cheikh Ndiaye « Téranga », soutiennent que si elles sont impliquées, leurs structures sont prêtes à travailler avec les autorités dans le cadre de cet observatoire. Abdoulaye Guèye soutient que, dans tous les pays de l’espace de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), le Sénégal est le pays où les prix des transports sont les plus faibles et où le carburant coûte plus cher. Il cite, à cet effet, le cas du Mali qui prend son carburant à partir du Port autonome de Dakar (Pad) et le vend moins cher.
Cheikh Ndiaye « Téranga » salue la création de cet observatoire, « si c’est pour bien faire ». Il tient à souligner, tout de même, que réglementer les prix n’est pas synonyme de les augmenter. De son point de vue, le contrôle économique n’est plus actif et les denrées, produits et services de première nécessité ne sont contrôlés ni qualitativement encore moins quantitativement. Il donne l’exemple du carburant en soutenant que les clients ne sont pas en mesure de contrôler ce qu’on leur vend. Cheikh Ndiaye « Téranga » interpelle aussi les autorités sur la suppression de la vignette et de la patente. D’après lui, les répercussions de leurs prix sur le carburant vont pénaliser les plus grands clients, « parce que plus ils consomment, plus ils sont affectés par la mesure ».
Aly DIOUF
4 Commentaires
Brin
En Janvier, 2013 (14:07 PM)Zinzin
En Janvier, 2013 (14:50 PM)Buju Banton
En Janvier, 2013 (07:06 AM)Qu'en est-il des assocations de vendeurs et distributeurs ?
Ils pourront mettre ne place tous les observatoires imaginables, l'Etat ne fera qu'observer lol.
Les prix tant qu'ils sont denomines en CFA ne connaitront qu'une seule direction : LA HAUSSE. Macky et les membres d'observatoires continueront d'observer car il ne peut rien faire d'autre, et le peuple observera aussi une hausse des prix.
Rien de nouveau sous le soleile a part des creations de "structures" vides et de reorgsnisation de structures vides.
A bon entendeur
Mak
En Janvier, 2013 (08:07 AM)Participer à la Discussion