Les habitants de la cité logée derrière Tobago ont encore un mois avant de voir leurs maisons détruites. Les huit propriétaires de logements qui tiennent encore savourent déjà les bienfaits du mois de ramadan. Ils ont un nouveau préavis qui court le temps du jeûne.
C’est un regain d’espoir pour les rescapés de la démolition des maisons logées derrière les cités Tobago et Alioune Sow. Après une audience, lundi dernier, avec le directeur de Cabinet du président de la République, Mouhamadou Makhtar Cissé, les habitants ont reçu du gouverneur de Dakar, une prorogation du préavis. Le ramadan, la fin de l’année scolaire et l’approche des examens ont donné aux huit familles installées dans les maisons encore un mois de sursis. Même s’ils n’ont pas encore reçu de notifications verbales, les habitants apprécient ce délai supplémentaire pour trouver des solutions. D’après le porte-parole du collectif de cette cité, Médoune Seck, «c’est une nouvelle qui a allégé les peines des habitants».
En attendant, le collectif garde une dynamique de dialogue et de concertation. Il se réunit et reçoit différentes personnalités politiques et religieuses venues leur témoigner leur sympathie et prendre l’engagement de plaider leur cause auprès du chef de l’Etat. L’archevêque de Dakar, Souleymane Ndéné Ndiaye, le porte-parole de la famille omarienne entre autres ont fait le déplacement. Cependant M. Seck, qui a perdu des millions dans cette histoire, déplore l’absence du président de la République face au «sinistre» vécu par les familles des 402 maisons terrassées dans cette opération de démolition. «402 familles ont eu un sinistre. Le Président devait être la première sphère qui devait venir rencontrer les populations et compatir pour essayer d’alléger leur peine. S’il pense que nous avons un différend avec l’Etat et que c’est très lourd pour lui de venir nous voir, il peut enlever la casquette de Président et être là en tant que chef de parti. Il a des militants ici, des gens qui ont voté pour lui. Au-delà de la casquette de politicien, il peut venir comme le Sénégalais lambda qui a un cœur et partager avec les sinistrés pour constater les dégâts. Nous sommes sûrs qu’il ne sait pas ce qui se passe ici», s’est-il désolé.
Me El Hadji Diouf, constitué par les habitants de la cité, a dénoncé «l’injustice» dont sont victimes ses clients. «C’est difficile dans un pays pauvre où les gens se battent pour avoir un toit, de voir leurs maisons démolies, c’est comme les exclure du pays. L’Etat régularise pour de gros bonnets, il n’y a pas de raisons pour qu’il ne le fasse pas pour des gens qui ont acquis des parcelles à partir de leurs économies de toute une vie. C’est inhumain. Le Président Macky Sall n’a pas été informé et il doit immédiatement rectifier le tir avant qu’il ne soit trop tard», a plaidé l’avocat et député. Comme stratégie, Me Diouf privilégie la négociation. «Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. Si on peut arranger le problème, réhabiliter les gens qui étaient là et les dédommager, ce n’est pas la peine d’aller en justice», a-t-il partagé. Cependant, si rien n’est fait pour régler le problème, dit-il, des actions judiciaires seront menées.
7 Commentaires
Difficile
En Juin, 2015 (15:52 PM)Diapsandiambour
En Juin, 2015 (16:46 PM)Flouboy
En Juin, 2015 (16:56 PM)Immigré
En Juin, 2015 (18:22 PM)Reuti
En Juin, 2015 (21:51 PM)Me El Hadj Diouf Toi Aussi !!!
En Juin, 2015 (22:40 PM)Dacosta
En Juin, 2015 (11:28 AM)Participer à la Discussion