“Le maillon faible, rôle des institutions locales dans la gestion responsable des ressources naturelles”. Tel est le titre du rapport d’étude que vient de publier Oxfam. Réalisée par le Dr Aminata Niang Ndiaye de l’Initiative Prospective agriculture rurale, chercheuse associée, socioanthropologue travaillant sur les politiques de gouvernance et le développement durable, cette étude s’était donnée pour objectif de scruter à la loupe le secteur minier sénégalais. Ce, pour dénicher les problèmes dans la gouvernance du secteur et pouvoir améliorer le cadre de transparence, de redistribution des ressources tirées des industries extractives et lutter efficacement.
“Les ressources tirées de l’industrie extractive sont directement versées dans les caisses de l’Etat donc dans le trésor public. Il est difficile d’avoir une traçabilité des ressources issues des industries extractives et qui sont orientées vers les collectivités locales comme les fonds de dotation qui vont servir à financer les services sociaux de base au niveau local. Les collectivités locales, malgré la décentralisation, ne sont pas vraiment autonomes. Certes les ressources naturelles ne sont pas totalement transférées aux collectivités locales, mais il n’en demeure pas moins que les élus locaux et les populations locales devraient contribuer à la gestion de ces ressources, surtout de ces ressources tirées de l’Or, du pétrole ou du Gaz”, a souligné la chercheuse.
Les populations locales voient les ressources minières de leurs terres exploitées, mais ressentent très peu l’impact positif de l’industrie extractive: “Il est souhaité plus de revenus. Par exemple, Kédougou est l’une des régions les plus pauvres et pourtant c’est là-bas où se trouve la richesse aurifère du Sénégal. Donc il y a un plaidoyer à faire pour que les populations ressentent plus les impacts positifs de ces industries minières. Pour le moment, il y a ce paradoxe de l’abondance. Malgré ces richesses, les gens sont encore pauvres. Il y a aussi la question de la corruption, de la volatilité des assiettes fiscales, il y a encore des problèmes qui doivent être solutionnés”, explique l’auteur de l’étude.
Aussi, bien que les entreprises extractives versent des ressources dans les caisses de l’Etat, leur contribution aurait pu être plus élevée, signale Mme Ndiaye. “Le problème c’est qu’on aurait dû gagner plus. Dans le code minier, l’Etat avait opéré beaucoup d’exemption de taxes pour les sociétés minières et l’Etat a perdu beaucoup d’argent pour faciliter ces investissements”, a indiqué Mme Ndiaye.
Le rapport signale aussi que “la concentration du pouvoir au niveau de l’exécutif entrave l’autonomie des institutions qui doivent garantir le contrôle et la bonne gouvernance des ressources publiques et extractives”. “Il y a un manque de redevabilité par rapport à la définition des priorités budgétaires, c’est à dire que certaines décisions budgétaires sont prises et elles ne sont pas forcément des priorités par rapport aux besoins des populations. Ce qui amplifie la malgouvernance et l’inefficacité des investissements dans les secteurs prioritaires dans le développement local”, regrette-elle.
3 Commentaires
Deugittebay
En Mai, 2016 (22:23 PM)Mon Grain De Sel
En Mai, 2016 (00:53 AM)En même temps pour les "inciter", toutes les taxes qui devraient permettre aux collectivités locales d’être compenses.
Alors, pourquoi ne pas avoir donne l'opportunité aux sénégalais et aux autres africains de l'Ouest d'aller a la BVRM pour y chercher capital...Une fois qu'on a le Capital,on pourrais même aller chercher Kosmos ou quelqu'un d'autre pour faire l'exploitation sous un contrat de management?
Les retraites de l'IPRESS apprécieront quand leur argent a servi a acheter des terres sans valeur intrinsèque aucune,alors qu'ils auraient pu avoir de la plus value en investissant dans les gisements de Pétrole, de gaz ou de l'Or de Sabodala.
VOILA COMMENT LE MONDE D'AUJOURD'HUI MARCHE.....
Anonyme
En Mai, 2016 (09:17 AM)Participer à la Discussion