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Sédhiou : Quand la pauvreté affecte plus les femmes

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Sédhiou : Quand la pauvreté affecte plus les femmes

En matière de financement de projets de lutte contre la pauvreté, la région de Sédhiou a englouti plusieurs milliards. Néanmoins, l’administration territoriale, la classe politique tout comme la société civile saisissent toutes les occasions officielles pour classer cette moyenne-Casamance parmi les régions les plus pauvres. Les femmes, qui constituent l’écrasante majorité de la population, sont malheureusement la cible la plus touchée. Pourtant, elles travaillent  plus que les hommes. Qu’est-ce qui justifie alors ce paradoxe ?

Selon Fatouma Doucouré, la présidente du groupement, ‘’Joko’’ (Espoir en manding), l’accès au crédit constitue un casse-tête chez les femmes. « Les lourdeurs administratives sont décourageantes », a-t-elle déploré. Quand par hasard le miracle se produit, une partie de ce financement est investi dans les rizières dans la location d’une main d’œuvre mécanique. « Mais, au moment des récoltes, les animaux en divagation dévastent tout sur le passage », constate amèrement Fatoumata Doucouré qui indique que « si chaque année on voit ses efforts anéantis sans que les autorités, censées nous protéger, prennent des mesures idoines, on ne peut verser que dans le pessimisme ».

Autre domaine qui renforce cet état de pauvreté chez les femmes, c’est l’accès difficile à la terre. Elles travaillent plus que les hommes mais sur des espaces très réduits pour ne pas dire insignifiants. Pourtant si elles disposaient de grandes surfaces, elles pourraient mieux développer le potager, le verger ou la ferme. « Nous voulons bien accéder à la terre mais nous ne savons pas par où passer. Notre ignorance et notre manque de formation nous handicapent beaucoup, a-t-elle avoué. Voilà pourquoi, nous sommes toutes sujettes à la pauvreté », en a-t-elle déduit.

Pour lever ce facteur bloquant du manque de formation, l’Ong «Londoo Looloo» a organisé, grâce au partenariat avec American Jewish World Service (Ajws), une grande mobilisation sociale le 13 janvier dernier pour un accès réel des femmes aux instances de décision. Le vœu secret de cette organisation qui œuvre pour l’épanouissement du genre humain, est de permettre aux femmes de maitriser les rouages aussi bien des financements que de l’accès à la terre.

Pour Mamadou Cissé dit Bène, le coordonnateur de «Londoo Looloo», il convient de lever les réalités socioculturelles qui bloquent l’accès des femmes au foncier. Il s’agit du refus d’instruire les femmes surtout dans les milieux maraboutiques, de la consécration de l’idée selon laquelle la place de la femme est au foyer ; que celle-ci doit vivre aux dépends de l’homme. Pour ce faire, les maires des collectivités locales cibles ont été invités à cet atelier pour que les femmes ne mènent pas en solo et en vain ce combat.

Mais pour l’opérateur économique, Balla Moussa Dramé dit Ballaké, les causes de cette pauvreté sont ailleurs. « La vérité, dit-il, c’est qu’il y a un détournement d’objectifs dans les projets de lutte contre la pauvreté ». Il cite le cas des fermes Natangue dont plusieurs fonctionnaires, ayant déjà de gros moyens, sont bénéficiaires. Il a aussi évoqué l’absence de formation qui a fait avorter plusieurs projets à Sédhiou. « Des femmes, n’ayant jamais géré une quelconque entreprise, ont, dans les années passées, bénéficié de financements à hauteur de millions. D’avance, cela était destiné à l’échec », a-t-il rappelé. Et de conclure : « On s’appauvrit davantage si l’on paie une dette après un investissement sans succès ».

Paul FAYE Correspondant Seneweb.Com

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2 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Janvier, 2018 (14:11 PM)
    Paul Faye, n'oublie pas qu'en moyenne Casamance nous sommes des balantes, des mandingues à majorité, on est discriminé parce qu'on a pas pris les armes comme l'ont fait ceux de la basse casamance, l'Etat n'a pas peur de nous. VOUS avez vu la ville de sédhiou? Vous avez vu la route du boudhié?
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Janvier, 2018 (18:34 PM)
    la majorité des maris n'a souvent pas de travail. il faut bien que les femmes qui sont soutiens de famille elles aussi s'activent dans une activité qui génère des revenus. le salaire seul du mari ne peut pas suffire aux besoins. elles sont braves. aussi comme la plupart de ces femmes n'ont pas pu faire les bancs, elles sont analphabètes. c'est nécessaire que les formations soient pratiques et adaptées à leur niveau et à leurs besoins.
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