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La Coupe d’ Afrique des nations 2015 revient de loin

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La Coupe d’ Afrique des nations 2015 revient de loin
Le chef de l'Etat équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, soulève le trophée décerné au vainqueur de la Coupe d'Afrique des nations, sous les yeux du président de la Confédération africaine de football, Issa Hayatou, le 3 décembre 2014 à Malabo.

La Coupe d’Afrique des nations 2015 de football aura lieu du 17 janvier au 8 février en Guinée équatoriale. Cette CAN 2015 devait avoir lieu au Maroc. Mais elle a été délocalisée suite à deux demandes de report formulée par des autorités marocaines. Celles-ci craignaient le virus Ebola. Retour sur un imbroglio qui aura duré un mois et menacé le plus grand événement sportif du continent.

La CAN 2015 de football devait être une Coupe d’Afrique des nations sans histoire, contrairement à certaines éditions passées. Et pour cause : la grande fête du sport africain était censée avoir lieu au Maroc, un des pays les plus stables, les plus sûrs et les mieux organisés du continent.

Toutes les conditions semblaient réunies pour que cette 30e phase finale soit aussi réussie que la CAN 2013 en Afrique du Sud – la ferveur populaire et médiatique en plus. Mais le virus Ebola, qui a fait des milliers de morts en Afrique de l’Ouest, a bouleversé la donne, trois mois avant le coup d’envoi de la CAN 2015. Au point de menacer la tenue du tournoi.

L’attitude paradoxale du Maroc

Tout commence le 12 août dernier. Ce jour-là, la Confédération africaine de football (CAF), l’organisation qui administre le football en Afrique, interdit que des matches aient lieu en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les trois pays les plus touchés par Ebola. La CAF suit les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui  préconise « d’éviter tout rassemblement de masse qui pourrait faciliter la propagation du virus ».

La CAF est alors loin de se douter que le Maroc, hôte de la CAN 2015, va se retourner contre elle pour les mêmes raisons. En effet, les autorités marocaines sont les seules à maintenir des liaisons aériennes régulières avec la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, pendant la crise sanitaire. Officiellement, au nom de la solidarité africaine.

Le Maroc propose également aux équipes nationales de football des pays touchés de venir jouer leurs matches des éliminatoires de la CAN 2015. En septembre, octobre et novembre, la sélection guinéenne dispute ainsi ses trois rencontres « à domicile » au stade Mohamed-V de Casablanca. Et ce même après la « bombe » lâchée par le ministère de la Santé marocain, le 10 octobre.

Un bras de fer entre la CAF et le Maroc

Ce soir-là, les autorités marocaines publient un communiqué alors que des matches des éliminatoires de la CAN 2015 battent leur plein. Le Maroc y demande officiellement le report de la phase finale, prévue du 17 janvier au 8 février, pour éviter « les rassemblements auxquels prennent part des pays touchés par le virus Ebola ».

Le Maroc assure dans la foulée qu’il veut toujours organiser le tournoi. Mais pas en janvier/février 2015. « Si l’on organise la Coupe d’Afrique, il faut s’attendre à la venue de centaines de milliers de spectateurs, assure le ministre de la Santé. Le Maroc est souverain pour protéger la santé de ses concitoyens ».

Au Caire, au siège de la Confédération africaine de football, la contre-attaque s’organise. Son Comité exécutif se montre ferme à plusieurs reprises. Le 3 novembre, la CAF démonte point par point les arguments du Maroc en faveur d’un report et lui lance un ultimatum : accueillir la Coupe d’Afrique aux dates prévues ou jeter l’éponge. Le 8 novembre, le Royaume chérifien persiste et signe pourtant : il réclame que le tournoi soit repoussé à janvier 2016.

La Guinée équatoriale se pose en sauveur

In fine, la CAF refuse que la CAN, qui constitue sa principale ressource financière, soit repoussée d’un an. Le 11 novembre, elle écarte donc le Maroc et remet en jeu l’organisation du tournoi. Elle promet au passage des sanctions disciplinaires et financières pour le Maroc.

Officiellement, plusieurs pays sont alors intéressés par cette CAN 2015. En coulisse, la CAF s’active pour convaincre d’anciens organisateurs de se porter candidat. L’Afrique du Sud, le Ghana, l’Algérie et le Soudan sont en lice. Des contacts sont également noués avec l’Angola, le Nigeria, l’Egypte, le Gabon et la Guinée équatoriale. Mais personne ne semble décidé à communiquer sur le sujet.

Il n’en faut pas plus pour alimenter toutes les spéculations. La presse évoque même une Coupe d’Afrique au Brésil ou au Qatar. Des rumeurs pas totalement infondées puisque le 13 novembre les autorités qatariennes se déclarent prêtes à accueillir la CAN si on leur demande de l’aide…

Le 14 novembre, la CAF met fin au suspense. La Guinée équatoriale est désignée pays hôte, à l’issue d’un entretien entre son président, Teodoro Obiang Nguema et celui de la Confédération, Issa Hayatou.

Course contre la montre

Une course la montre s’engage alors. La Guinée équatoriale a coorganisé la CAN 2012 avec le Gabon, mais elle n’a pas toutes les infrastructures nécessaires pour l’accueillir seule. Malabo, la capitale, et Bata, la deuxième ville du pays, sont les seules à disposer de stades dignes d’une compétition internationale et d’un nombre suffisant d’hôtels.

Les deux autres sites, Mongomo et Ebibeyin, situés à la frontière gabonaise, sont loin des standards habituels pour un grand tournoi. Le 3 décembre, après le tirage au sort des groupes, les huit équipes censés jouer leurs matches à Mongomo et à Ebibeyin font grise mine. Certains entraîneurs, comme Alain Giresse (Sénégal), blémissent en apprenant qu'ils vont aller à Mongomo. « Les conditions n’y sont pas catastrophiques contrairement à ce qu’on peut attendre », rétorque, dans un lapsus, le secrétaire générale de la CAF, Hicham El Amrani.

Tous les acteurs en conviennent toutefois : cette CAN 2015 ne ressemblera à aucune autre, faute de temps pour bien l'organiser. Pour vivre une édition banale, il faudra donc attendre la CAN 2017. Une 31e édition qui doit d’ailleurs aussi se trouver un nouveau pays hôte. En effet, la Libye s’est désistée pour des raisons de sécurité, le 23 août. Mais ça, c’est une autre histoire…


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