Le sélectionneur de l'équipe de France de football, Laurent Blanc, a évoqué le scandale des binationaux pour la première fois depuis deux semaines, dans le journal télévisé de TF1, ce vendredi 13 mai 2011. Il s'est notamment excusé pour les propos tenus pendant la réunion du 8 novembre 2010 mais a également évoqué la violence des accusations de racisme dont il a été l'objet, affirmant qu'il avait songé à quitter son poste.
Laurent Blanc avait prévenu dans la semaine qu'il prendrait la parole ce vendredi 13 mai au journal de 20 heures de TF1 pour évoquer le scandale des quotas de joueurs binationaux qui touche le football français depuis deux semaines. Après avoir été mis hors de cause par l'enquête du ministère des Sports ainsi que par celle de la Fédération française de football, le sélectionneur de l'équipe de France, qui ne s'était plus exprimé depuis le 29 avril dernier, a présenté un profil humble pour répondre aux questions de Claire Chazal.
« On ne devient pas sélectionneur pour ça »
« Je tiens à m’excuser pour les propos tenus cette réunion, a-t-il notamment déclaré. C’est vrai que cette réunion a dérapé. Il y a beaucoup de colère vis à vis de moi-même. Il y a pu avoir un amalgame, qui a pu blesser certaines personnes. A ces personnes, je dis : excusez moi. » Le champion du monde de football 1998, soutenu par certains de ses anciens coéquipiers (Bixente Lizarazu, Christophe Dugarry, etc) mais également accablé par d'autres (Lilian Thuram, Patrick Vieira), n'a pas caché qu'il avait été particulièrement touché par les accusations de racisme à son encontre.
« J’ai très mal vécu cette affaire, je la vis encore très mal même si j’ai eu pas mal de témoignages de soutien, a avoué Laurent Blanc. On a touché l’homme. Dans ces moments-là vous vous posez un tas de questions. Vous vous demandez si vous êtes bien celui que vous pensiez être. » Cette remise en question, durant laquelle le sélectionneur séjournait en Italie, a failli le pousser à quitter sa fonction. « Ca m’a effleuré l’esprit (de démissionner, ndlr), a-t-il admis. On ne devient pas sélectionneur pour ça, on le devient pour le jeu, les joueurs, être compétitif au niveau international. Mais démissionner n’aurait pas été la bonne solution. Le moral et l’envie ont repris le dessus. Je l’ai fait pour moi, pour le football français. »
« Il faut discuter de la problématique des binationaux »
Sur le fond de la polémique (les joueurs évoluant en équipes de France de jeunes avant de partir dans la sélection de leur pays d'origine), Laurent Blanc a tout de même tenu à rappeler que le débat devait exister : « il y a deux positions : soit vous pensez que c'est un faux problème et il n’y a pas d’échange, le débat est clos. Ou alors vous admettez qu’il y a une problématique et il faut donc en discuter. » Pour le sélectionneur, cette volonté d'esquiver la question est due au contexte français : « le climat est très tendu. On le voit, même dans le sport il est difficile de débattre, d’échanger, de discuter sans que l’interprétation de vos mots soit différente de ce que vous pensez. C’est très violent, je ne souhaite ça à personne. »
La Fédération française de football a annoncé ce jeudi que des procédures disciplinaires seraient lancées à l'encontre des personnes impliquées directement dans l'affaire. Non concerné, Laurent Blanc continuera donc à s'asseoir sur le banc de l'équipe de France, qu'il retrouvera dès le 3 juin pour le match des éliminatoires de l'Euro 2012 contre la Biélorussie, à Minsk.
3 Commentaires
Geronimo
En Mai, 2011 (00:01 AM)Geronimo
En Mai, 2011 (00:03 AM)Undefined
En Mai, 2011 (00:08 AM)Participer à la Discussion