Vendredi 29 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Afrique

Cinéma : à la surprise générale, « Moonlight » remporte l’Oscar du meilleur film

Single Post
Trevante Rhodes incarne le personnage de Chiro à l'âge adulte dans "Moonlight" de Barry Jenkins.

"Moonlight", l'odyssée poignante d'un jeune africain-américain pauvre, a décroché la lune aux Oscars dimanche en étant sacré meilleur film de l'année à la surprise générale.

À la suite d’un imbroglio, la plus prestigieuse récompense du cinéma américain a dans un premier temps été attribuée par erreur à « La La Land », lors d’une soirée retransmise en direct à la télévision. Warren Beatty, qui aux côtés de Faye Dunaway, était venu sur scène pour annoncer le résultat, a expliqué qu’on lui avait donné la mauvaise enveloppe à ouvrir…

« Moonlight » a aussi remporté la statuette de meilleur second rôle masculin pour Mahershala Ali dans le rôle d’un dealer qui devient figure paternelle de substitution. Et le réalisateur, Barry Jenkins, 37 ans, a aussi été primé pour le scénario, adaptation d’une pièce de Tarell McCraney.

Un homme noir qui pleure

Dans un drame à fleur de peau, Moonlight retrace le passage à l’âge adulte d’un jeune gay des ghettos africains-américains de Miami.

Ce sont des images très banales, et qu’on ne voit pourtant quasiment jamais au cinéma. Celles d’un homme noir qui pleure. Qui plus est une montagne de muscles, un dealer avec tous les accessoires : colliers massifs, montre XXXL, dents en or… du genre qui vous fait changer de trottoir. Ce personnage contrasté, redoutable et fragile, c’est Chiron, le héros de Moonlight, du réalisateur africain-américain Barry Jenkins.

Le long-métrage, découpé en trois actes (enfance, adolescence, âge adulte), raconte son parcours pour le moins mouvementé : pas de père, une mère dépendante au crack, un dealer pour mentor, harcelé dès le plus jeune âge, molesté plus tard parce que l’on suppose qu’il préfère les garçons.

Avec ce long-métrage, je montre quelque chose de presque inédit et pourtant totalement normal : un homme de couleur qui peut aussi être fragile.

Trop de pathos pour être touchant ou crédible ? Pourtant, le film, constamment sur le fil, amène tout avec finesse. Et l’histoire est vraie. Ce début de vie truffé d’épines, c’est celui qu’a connu le scénariste Tarell Alvin Mc Craney, qui a grandi dans la cité violente de Liberty City, à Miami. Sa mère accro est morte du sida. Et il a très tôt été rangé par la communauté noire de son quartier dans la catégorie « homos », comme si ses voisins, ses amis décidaient avant lui de son orientation sexuelle.

Un colosse fragile

Centré sur un héros gay, le film ne fait pourtant pas de la sexualité son sujet principal. Il cherche plutôt à comprendre pourquoi il est si difficile d’exprimer ses sentiments quand on est un homme noir. Face à sa mère, à son père de substitution, à l’homme qu’il aime, Chiron se mure le plus souvent dans le silence, incapable de confier ce qu’il ressent. « Les jeunes hommes noirs apparaissent constamment forts, hypermasculins, que ce soit dans les films, à la télé, dans les clips vidéo, constate le réalisateur Barry Jenkins.

Je me suis dit, c’est impossible que ce type bodybuildé réussisse à exprimer la sensibilité du personnage. Et en fait c’est moi qui étais dans le cliché !

On n’a pas le droit d’exprimer une autre forme de masculinité, d’être vulnérable ou sensible. Sur mon compte Twitter, il y a eu tout un débat à propos des larmes du personnage principal : peut-on pleurer, voire juste avouer que l’on pleure ? J’avais conscience qu’avec ce long-métrage je montrais quelque chose qui était presque inédit et pourtant totalement normal, un homme de couleur qui puisse aussi être fragile, qui puisse aussi, par exemple, cuisiner… et même cuisiner pour un autre homme ! »

Allier les contraire

Alternant les images de baraques délabrées du ghetto et celles des plages de Miami sous la lumière bleue de la lune, le rap hard-core et les envolées lyriques de violon, les séquences violentes et celles emplies de sérénité, Moonlight donne à voir un homme dans toute sa complexité, tremblant sous sa carapace de muscles, luttant pour assumer ce qu’il est. Dans le casting, impeccable et faisant appel à des acteurs exclusivement africains-américains, on remarque notamment Trevante Rhodes, qui incarne Chiron adulte. « Il est arrivé pour les auditions en courant, torse nu, taillé comme un dieu grec, se rappelle Barry Jenkins. Je me suis dit, c’est impossible que ce type bodybuildé réussisse à exprimer la sensibilité du personnage. Et en fait c’est moi qui étais dans le cliché ! Quand il a commencé à jouer, il a fait surgir le petit garçon qui était en lui. »

Moonlight, deuxième film de ce réalisateur de 37 ans, ayant bénéficié d’un tout petit budget, a déjà reçu une pluie de quelque 97 récompenses, dont le Golden Globe du meilleur film dramatique. De quoi donner des ailes à Barry Jenkins, qui a pour prochain projet d’adapter un roman de James Baldwin, If Beale Street Could Talk, une histoire d’amour à Harlem, toujours avec une équipe constituée uniquement d’acteurs noirs



4 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme Antipd

    En Février, 2017 (02:53 AM)
    incroyable comment ces pd st organise maintenant ils essaient de bien faire passer la pilule aux negros et au reste du monde en passant par hollywood la maudite. en plus ces kkons de seneweb qui st ft prendre par le derriere la ou ils st en occident font le travail de l'occident aux valeurs de mierda. triste ms ces gars st forts qd meme il faut le reconnaitre. un lavage de cerveau juska ce kkon accept leurs maladies dépravées :emoshoot:  :emoshoot: 
  2. Auteur

    Siley

    En Février, 2017 (03:58 AM)
    some gay shit again smdh
    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Février, 2017 (11:23 AM)
    Il y'a de cela quelques années (2014, 2015), les acteurs noirs avaient boycotté les Oscars, les jugeant trop WHITE! Les films des blancs gaganaient toujours et les acteurs blancs aussi parcequ'aucuns acteurs Blacks ou Asiatique n'avait plus été nominé depuis 1998. C'était cela le débat. Si aujourdhui un bon film d'acteurs Noirs gagne, je pense à cette lutte a bien attiré l'attention.

    Le contenu du film, est une affaire de spécialiste, et je dis bravo à ceux qui critique et à ceux qui changent par la critique aussi. Ainsi, ils font avancer ensemble, leur culture et leur domination du Monde.

    {comment_ads}
    Auteur

    Anonyme

    En Février, 2017 (12:09 PM)
    Ah ca, la communaute salace a fait un coup! Vigilance les Croyants. Soyons du cote de Loth et pas du Diable.
    {comment_ads}

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email