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Des élus de Kati en visite à l’abattoir d’ânes de Sanankoroba : L’unité abat par jour 50 ânes

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Des élus de Kati en visite à l’abattoir d’ânes de Sanankoroba : L’unité abat par jour 50 ânes

C’est au mépris des dispositions légales de la loi vétérinaire, qui interdit l’abattage d’ânes, et du rôle économique et social de cet animal qu’un abattoir ultra moderne d’ânes a vu le jour à Sanankoroba, à 40 kilomètres de Bamako, sur la route nationale 7. Un véritable danger pour la petite population d’ânes à la reproduction lente.

«Fali nafa ka bo minèkodjoukouya ma» a-t-on coutume de dire, en traduction terre à terre, il faut protéger l’âne contre toute sortes d’abus et de mauvais traitements que certaines personnes sans scrupule lui inflige. Ce slogan ne semble pas être partagé par notre promoteur d’abattoir d’ânes à Sanankoroba, une première peut être dans l’histoire de notre pays.

Pour tenter de comprendre ce qui se passe dans cet abattoir et vérifier les folles rumeurs quant à la destination de cette viande, des élus de la localité (l’Honorable Bourama Tidiane Traoré et le maire de la commune rurale de Sanankoroba, Madou Zan Traoré), accompagnés de l’Honorable Mamadou Djikiné, élu en commune VI de Bamako et des services techniques de l’élevage y ont effectué, hier mercredi 18 mai, une visite de terrain. Le constat est terrible. La population d’ânes du Mali est sans doute menacée d’extermination si l’abattoir devrait continuer à fonctionner. Tenez-vous bien, jusqu’à sa suspension récente on y tuait par jour 50 têtes de cet animal précieux, selon le patron de l’unité d’abattage, Moussa Diawara, un Malien de la diaspora chinoise rentré au bercail depuis quelques années et patron de plusieurs autres sociétés. Sur les accusations de clandestinité, M. Diawara se défend et explique,  documents à l’appui, dont la décision N° 149 du 2 novembre 2015 portant autorisation d’implantation et d’exportation de la ferme d’embouche et d’aviculture de la Société Chinoise Malienne de Commercialisation des Produits Animaux (SCMPA-SARL) au capital 1 000 000 FCFA et autres rapports des services d’assainissement. Cette société a comme objectif l’achat, l’abattage et la commercialisation d’ânes et toutes sortes de produits animaux. De quels produits animaux s’agirait-il ? Sont-ce les produits des animaux comme le cheval, le chien ? Mystère.

L’article 4 de cette décision, signée de l’ex ministre en charge des investissements, Me Mamadou Gaoussou Diarra, dispose que la société est tenue de soumettre les produits aux contrôle des services compétents en la matière avant la mise en vente sur le marché. De quel marché s’agit-il ? Est-ce celui du Mali ou celui de la Chine ? Moussa Diawara, avec qui nous nous sommes entretenu, déclare mordicus que sa viande n’est pas destinée à la consommation nationale. «Nous ravitaillons l’abattoir avec des ânes que nous achetons en Mauritanie. La viande est congelée, mise en cartons et envoyées directement en Chine. Elle n’est pas destinée à la consommation nationale et nous ne sommes pas les premiers dans ce domaine. Il existe un abattoir comme celui-là au Burkina-Faso et au Niger. Nous sommes des musulmans. Si l’on estime que ce n’est pas normal, nous allons arrêter» a déclaré Moussa Diawara. Pourtant, sur la supposée consommation de la viande d’âne au Mali, des témoignages sur le terrain soutiennent le contraire des affirmations de M. Diawara. Des personnes que nous avons rencontrées dans la ville de Sanankoroba expliquent que des travailleurs de l’abattoir sortent souvent avec des foies et autres morceaux de la viande d’âne pour les vendre. C’est dire que cette viande est bien présente dans nos assiettes. Il urge donc pour les autorités de s’impliquer afin de redresser cette situation en protégeant les ânes. Cela, au regard du rôle et de la place qu’il joue dans notre société. C’est du moins le souhait des élus qui ont promis de tout mettre en œuvre pour vérifier la légalité des documents administratifs dont le sieur Diawara dispose. Tout en s’insurgeant contre l’installation de cet abattoir, le maire a dénoncé le fait que la mairie n’a pas été associée à sa mise en place. «On a fait comme si nous n’existions pas. Nous avons opté pour la décentralisation. Il faut que l’Etat ait un peu de considération pour les collectivités» a insisté Madou Zan Traoré.

Pour sa part, l’Honorable Bourama Tidiane Traoré a souligné que la démarche s’inscrit dans une logique de protection la population qui a élu les édiles. «Nous avons été élus par la population et c’est normal que nous cherchions à nous informer sur toute situation qui lui parait obscure. Nous ne sommes pas habitués à l’abattage d’ânes au Mali. C’est pourquoi beaucoup d’entre elle s’inquiète. Nous allons nous informer sur les dossiers que Diawara détient et s’il y a lieu qu’il ferme, nous allons nous battre dans ce sens» a rassuré l’Honorable Bourama Tidiane Traoré.



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