L'Union africaine (UA) va demander à l'ONU l'ajournement des procédures de la Cour pénale internationale (CPI) contre les président et vice-président kényans et contre le chef de l'Etat soudanais, a annoncé dans la nuit de vendredi 11 octobre à Addis le chef de la diplomatie éthiopienne.
L'UA estime que "les chefs d'Etat et de gouvernement en exercice ne devraient pas être poursuivis quand ils sont en fonction", a également déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, dont le pays occupe la présidence en exercice de l'UA, à l'issue d'une réunion extraordinaire des chefs des diplomaties africaines. "Nous avons décidé de parler d'une seule voix afin d'être sûrs que nos préoccupations soient clairement entendues", a-t-il ajouté.
Les ministres des affaires étrangères de l'UA ont "recommandé" la mise en place d'un "groupe de contact" avec le Conseil de sécurité de l'ONU, sur le sujet, a expliqué Tedros Adhanom Ghebreyesus. Ce "groupe de contact" devra convaincre le Conseil de sécurité "d'appuyer la requête [africaine] d'un ajournement des procédures contre le président [Uhuru Kenyatta] et le vice-président [William Ruto] du Kenya ainsi que le président du Soudan [Omar El-Béchir], conformément à l'article 16 du Statut de Rome" fondateur de la CPI, a-t-il détaillé.
PRINCIPE D'IMMUNITÉ DES CHEFS D'ÉTAT
L'article 16 (voir PDF p. 17) prévoit que le Conseil de sécurité peut demander à la CPI de suspendre toute enquête ou poursuite pour une durée d'un an, renouvelable de facto indéfiniment chaque année. Le projet de résolution, adopté tard vendredi par les ministres africains et qui doit être soumis samedi aux chefs d'Etat ne fait explicitement référence qu'aux cas des dirigeants kényans, accusés de crimes contre l'humanité pour leur rôle présumé dans les violences post-électorales de fin 2007 au Kenya.
L'UA "demande que les inculpations contre le président et le vice-président du Kenya soient ajournées conformément à l'article 16 du statut de Rome, afin de leur permettre de remplir leurs obligations constitutionnelles", selon le texte, qu'a pu consulter l'AFP.
La résolution réclame que cet ajournement soit décidé "avant le début du procès" du président kényan Uhuru Kenyatta, dont l'ouverture est prévue le 12 novembre à La Haye. Le procès de M. Ruto s'est ouvert en septembre. Le texte "réaffirme" également "le principe de l'immunité des chefs d'Etat et autres dirigeants internationaux durant leur mandat, dérivé des lois nationales et coutumes internationales".
"A cet égard, aucune inculpation ne saurait être lancée ou poursuivie par une quelconque cour ou tribunal international contre un quelconque chef d'Etat ou de gouvernement en exercice", poursuit l'UA dans ce projet de texte. Outre MM. Kenyatta et Ruto, qui ont promis de coopérer avec la CPI, celle-ci veut juger le président soudanais pour des crimes présumés commis au Darfour, dans l'ouest du Soudan.
6 Commentaires
L'africain
En Octobre, 2013 (12:05 PM)Sunusene
En Octobre, 2013 (11:00 AM)De grâce Macky, ni Senghor, Diouf et Wade ne se sont embourber dans ces turpitudes.
Vivafrica
En Octobre, 2013 (12:49 PM)Qui peut me dire quand El-Béchir quittera le pouvoir... ????????????????????
La CPI peut dans ce cas attendre longtemps... car il marchera sur le cadavre de tous les Soudanais avant de quitter le pouvoir !!!
D'autre part pendant qu'ils parlent inutilement des centaines de jeunes AFRICAINS sont dans des cercueils à Lampedusa et pas un mot, pas une pensée, pas une minute de silence... HONTE A EUX.
Leuz
En Octobre, 2013 (09:31 AM)Bouky
En Octobre, 2013 (17:06 PM)Jac
En Octobre, 2013 (18:12 PM)Participer à la Discussion