La passation de pouvoir entre le Premier ministre sortant et le nouveau Premier ministre de consensus s'est déroulée mercredi 6 juin. N'appartenant à aucun parti politique, Christian Ntsay, haut fonctionnaire, aura la lourde tâche d'organiser l'élection présidentielle, prévue ces prochains mois, mais dont la date n'a toujours pas été arrêtée.
Mais avant cela, il lui faut un gouvernement d'union nationale. Les négociations sur la répartition des portefeuilles ministériels entre les différents partis politiques vont bon train. Hier soir, le nouveau Premier ministre recevait à huis clos, les députés de l'opposition.
« On ne peut pas aller aux élections sans le retour à la paix, sans le renforcement de la sécurité. On ne peut pas aller aux élections si on n'améliore pas le système de gouvernance en place. »
Première interview pour Christian Ntsay, quelques minutes seulement après sa prise de fonction. Le nouveau Premier ministre promet le changement.
« Il faudrait absolument dans les jours, dans les semaines qui viennent qu'on puisse démontrer à la population malgache qu'il est possible de changer. Et nous voudrions matérialiser ça à travers le gouvernement que je mettrai en place, sous la responsabilité aussi du président de la République. Je suis ouvert au dialogue pour que le pays puisse sortir vainqueur de cette crise. »
Parole tenue. Dès hier soir, le Premier ministre recevait à huis clos pendant plus de 3h les députés de l'opposition. Ceux-là mêmes qui scandaient, quelques heures avant encore place du 13-Mai des messages tels que « les anciens ministres n'ont plus leur place dans le nouveau gouvernement ! »
L'objet des discussions de cette rencontre : la répartition des ministères entre les différentes factions politiques. « On veut que la distribution se fasse proportionnellement au résultat de l'élection législative de 2013 », explique un député Mapar joint par téléphone. « Il a été diplomate, poursuit le parlementaire. Il nous a dit qu'il allait négocier en notre faveur auprès du président de la République. »
La nomination du gouvernement par le chef de l'Etat devra avoir lieu au plus tard le 11 juin prochain, conformément à la décision de la Haute Cour constitutionnelle.
Du côté de la société civile, les attentes se font entendre. On réclame des élections pour une sortie rapide de la crise politique qui secoue le pays depuis près de deux mois. Sahondra Rabenarivo fait partie de l'observatoire de la vie publique. Les défis qui attendent le nouveau Premier ministre sont nombreux, dit-elle.
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