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Mali : maintien de la manifestation contre le président Keïta

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Mali : maintien de la manifestation contre le président Keïta
Le mouvement de contestation au Mali a annoncé jeudi soir le maintien de sa manifestation prévue pour vendredi contre le président Ibrahim Boubacar Keïta dont le discours d'apaisement la veille n'a pas calmé sa colère. Le mouvement du 5 juin, une coalition de responsables religieux et de personnalités de la société civile comme du monde politique, mène depuis plusieurs semaines les actions de protestation contre le président Keïta, soutenu par la communauté internationale et au pouvoir depuis 2013.

Ce mouvement de contestation suscite d'autant plus de craintes chez les partenaires internationaux du Mali qu'ils redoutent une plus grande déstabilisation de ce pays déjà en proie depuis 2012 à des attaques djihadistes auxquelles se sont mêlés des affrontements communautaires. Ces violences se sont propagées dans des Etats voisins. «Nous avons décidé de maintenir la manifestation», a déclaré jeudi soir à l'AFP Adama Ben Diarra, un responsable du mouvement du 5 juin. Le rassemblement est prévu pour après la grande prière autour de 14h00 (heures GMT et locale), sur la Place de l'Indépendance de Bamako, dans le centre-ville.


Ce mouvement de contestation, actif depuis plusieurs semaines, a fait descendre des milliers de Maliens dans les rues de la capitale à deux reprises en juin. Sa principale figure est l'influent imam Mahmoud Dicko, une personnalité très écoutée, qui ne réclame pas cependant la démission du président Keïta, contrairement aux autres composantes du mouvement. Le chef de l'Etat a mercredi soir tenté un nouveau geste d'apaisement en ouvrant la voie à un réexamen d'une décision rendue par la Cour constitutionnelle sur les résultats des législatives et considérée comme un déclencheur de la crise politique traversée par le Mali, un pays en guerre.

Il a évoqué ce qu'il a appelé un «remembrement» rapide de la Cour constitutionnelle, c'est-à-dire la nomination de nouveaux juges, dans un message télévisé. Au moins quatre des neuf juges ont annoncé leur démission depuis le début de la crise et un cinquième est mort, ce qui devrait favoriser une recomposition. Ibrahim Boubacar Keïta, surnommé IBK, ses initiales, a laissé entendre que la Cour nouvellement formée pourrait réexaminer la décision prise par cet organe après les législatives de mars-avril et invalidant une trentaine de résultats initialement proclamés. Une dizaine de ces résultats avaient été invalidés par la Cour constitutionnelle au profit de membres de la majorité présidentielle, à commencer par celui qui allait ensuite être élu à la présidence du Parlement.

IBK «n'a pas répondu à nos attentes»

Mais le nouveau geste d'apaisement du président Keïta n'a pas convaincu. «Nous invitons massivement les femmes (à manifester). Le président IBK n'a pas répondu à nos attentes», a déclaré jeudi Mme Fatoumara Oularé, une responsable de la section femmes de la contestation, au cours d'un point de presse. La star internationale de la musique Salif Keita, qui soutient ce mouvement, a également appelé à la mobilisation pour vendredi, sur Twitter. Le mouvement du 5 juin avait dit la semaine dernière vouloir laisser sa chance au dialogue et renoncer provisoirement à faire de la démission du chef de l'Etat un préalable à toute discussion.

Cependant, il réclamait la dissolution du Parlement, la formation d'un gouvernement de transition dont le mouvement désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir. Ibrahim Boubacar Keïta n'a pas accédé à l'exigence de dissolution du Parlement, mais il a, dans son discours mercredi soir, jugé «hautement probable que les solutions trouvées par la nouvelle Cour constitutionnelle résolvent la question de l'Assemblée nationale». De nouvelles élections pour la trentaine de sièges concernés faisaient partie des préconisations de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao) pour sortir de la crise. Ibrahim Boubacar Keïta, qui a déjà appelé à un gouvernement d'union nationale, a réaffirmé sa confiance au Premier ministre Boubou Cissé qu'il a maintenu dans ses fonctions après les législatives mais qui n'a toujours pas formé son équipe.  


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