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Afrique

Maroc: tensions au sein du gouvernement à l’approche des législatives

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Mustapha Ramid, le ministre de la Justice

La campagne n’a pas encore commencé, mais le ton monte à l’approche des législatives du 7 octobre au Maroc, avec des tensions croissantes au sein du gouvernement de coalition entre islamistes et technocrates proches du palais royal.

Dimanche, le ministre de la Justice, l’islamiste Mustapha Ramid, s’est plaint sur Facebook de « ne pas être consulté » par le tout-puissant ministre de l’Intérieur Mohammed Hassad pour la préparation du scrutin, jugeant cela « bien étrange ».

Dès lors, a prévenu M. Ramid –l’un des poids lourds du Parti justice et prospérité (PJD)–, il ne pourra « assumer aucune responsabilité en cas de dérapages qui pourraient émailler le processus électoral ».

Cette charge du ministre de la Justice, contre son homologue de l’Intérieur sonne comme un nouvel épisode d’une sourde lutte politique qui se joue à la tête de l’exécutif marocain, de plus en plus exacerbée à mesure que se profilent les législatives.

M. Ramid réagissait à une manifestation anti-PJD organisée par des inconnus le jour-même à Casablanca pour dénoncer « l’islamisation de la société ».

La marche a finalement « tourné au fiasco », selon les médias locaux, quand il s’est avéré que beaucoup des participants, venus par bus spéciaux et apparemment encadrés par des agents de l’administration, s’étaient vus « promettre un mouton », de l’argent, ou ignoraient les raisons de leur présence sur le pavé.

Le ministre de l’Intérieur a rejeté toute implication, et réaffirmé sa volonté de « travailler en toute confiance » avec son collègue de la Justice.

Mais « les séquelles de ce week-end seront durables », a commenté le site d’infos LeDesk, exprimant le « haut-le-cœur ressenti par tant de gens, y compris dans les rangs des opposants au PJD, face aux méthodes de barbouzes employées pour barrer coûte que coûte la route » aux islamistes.

– « Guerre ouverte » –

Aux dernières législatives fin 2011, le PJD avait remporté un succès historique, dans le sillage des Printemps arabes, des contestations de rue au Maroc et d’une vaste réforme constitutionnelle voulue par le roi Mohammed VI.

Le parti islamiste est depuis lors à la tête d’un gouvernement de coalition comptant des libéraux, des communistes et des conservateurs.

Après cinq années aux affaires, les islamistes conservent une forte audience dans le pays.

Les législatives s’annoncent comme un duel serré entre le PJD du Premier ministre Abdelilah Benkirane, et le PAM, Parti authenticité et modernité, fondé en 2008 par un proche du roi, Fouad Ali El Himma, avec comme objectif affiché de contrer les islamistes.

L’avant-campagne a été marqué par un climat de défiance et d’accusations réciproques, le PJD et ses alliés dénonçant, de façon anonyme ou allusive, un « Etat profond » ou « parallèle » qui userait de « méthodes autoritaires » pour contrôler la vie politique, contrer les islamistes et assurer la victoire du PAM aux élections.

Mais le conflit s’est comme soudainement cristallisé ces derniers jours. « La confrontation, qui était latente, est devenue une guerre ouverte (…) », constate dans sa dernière édition l’hebdomadaire TelQuel.

« Et au fond la confrontation n’est pas avec le ministre Hassad, mais avec ceux qui décident en haut au nom du roi », analyse pour l’AFP l’historien Mohammed Ennaji, professeur à l’université Mohammed V de Rabat.

Fait rare, le cabinet royal s’est fendu le 13 septembre d’un sévère communiqué pour dénoncer les propos « dangereux » d’un ministre et chef d’un petit parti de gauche allié au PJD, qui s’en était pris à mot à peine couvert à M. El Himma, aujourd’hui conseiller du souverain.

« Il y a la peur d’un deuxième mandat » des islamistes, explique M. Ennaji. « Si le PJD a été sage en évitant jusque-là les conflits et en se pliant devant le roi, ces derniers temps le ton a changé, il devient plus offensif, moins retenu. Une telle attitude ne tombe pas du ciel, il y a comme un avant-goût des résultats » aux élections.

« La nouveauté ici, selon M. Ennaji, est qu’un grand ministère +de souveraineté+, le plus important, celui de l’Intérieur, n’a plus les choses totalement en main. On lui fait face désormais ».

maliactu.net avec AFP



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