C'est une première au Maroc. Dix femmes, ayant fait allégeance à l'organisation Etat islamique (EI) ont été arrêtées ce lundi matin par le Bureau Central d’Investigations Judiciaires (BCIJ).
Elles projetaient de commettre des attentats-suicides dans plusieurs villes du royaume, selon le communiqué du ministère de l'Intérieur, qui révèle qu'elle ont «essayé de se procurer des produits chimiques utilisés dans la fabrication de ceintures explosives».
Recruter et entraîner les femmes de l'Etat Islamique
Cette cellule féminine, étroitement liée à «plusieurs terroristes marocains affiliés à Daech» (acronyme de l'EI en arabe) et «basés à la frontière syro-irakienne», s'occupait également du recrutement et de l'entraînement de femmes pour l'organisation djihadiste.
Elle était active dans plusieurs localités du pays, notamment à Kénitra, Sidi Slimane, Salé et Tanger. Souvent présenté comme le tenant d'un islam modéré, le royaume du Maroc multiplie ces derniers mois les arrestations de recruteurs et les démantèlements de cellules djihadistes. 152 cellules terroristes ont été démantelées depuis 2002 selon les autorités marocaines, dont 31 depuis le début de 2013, ayant des liens étroits avec les groupes extrémistes opérant en Irak et en Syrie. Cette nouvelle interpellation rappelle l'affaire des bonbonnes de gaz près de la cathédrale Notre-Dame de Paris le 4 septembre dernier, impliquant trois femmes de 19, 23 et 39 ans.
Hors de son fief, analysait début septembre le procureur de la République deParis François Molins, l'Etat Islamique ne cantonnerait plus les femmes à des rôles de «support». «[L'EI] utilise [...] des femmes, de jeunes femmes, qui font connaissance et nouent leur projet de manière virtuelle», affirme-t-il. Actuellement, cinquante-neuf femmes sont mises en examen en France dans des dossiers de filières djihadistes ou de projets d'attentats.
Leparisien.fr avec AFP
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