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Afrique

Présidentielle au Mali: la sécurité, l’un des enjeux du scrutin

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Quelque huit millions de Maliens sont appelés aux urnes ce 29 juillet (photo d'illustration: Bamako le 23 juillet 2018).

C'est aujourd'hui le premier tour de l'élection présidentielle malienne. Près de 8 millions d'électeurs sont attendus dans 23 000 bureaux de vote, dans tout le pays et à l'étranger. L'enjeu de ce scrutin est de taille alors que le pays est toujours miné par l'insécurité.

« Il faut que l'élection ait lieu, je ne peux même pas imaginer le contraire », confiait il y a quelques semaines Baba Moulaye, le président de la société civile de Tombouctou. Car ce qui se joue aujourd'hui, c'est l'unité même du Mali.

L'accord de paix d'Alger porteur d'espoir en 2015 alors qu'il met fin à trois années de conflit, est au point mort. Le désarmement n'a pas réellement commencé et le MOC, le Mécanisme opérationnel de coopération, connaît les plus grandes difficultés.

Aujourd'hui le nord du pays est sous la pression de groupes jihadistes dont les moyens et la capacité de nuisance continuent d'augmenter.

Cette insécurité a gagné le centre du pays, où la sécheresse fait rage, augmentant les conflits entre communautés sédentaires et nomades. Des tensions que savent parfaitement exploiter les groupes terroristes de la région. Régulièrement pris pour cibles, les représentants de l'Etat ont aussi déserté ces territoires.

Et puis il y a la question des réfugiés. D'après les Nations unies, ils sont aujourd'hui près de 140 000 entre la Mauritanie, le Niger et le Burkina à attendre de pouvoir rentrer chez eux.

? Plus de 25 000 membres des FDS sur le terrain

Dans un premier temps, le gouvernement malien avait annoncé la mobilisation 11 000 éléments des forces de sécurité et de défense pour sécuriser les opérations de votes, le matériel électoral et les électeurs. Ce chiffre a été rapidement revu à la hausse : plus de 25000 membres des FDS seront sur le terrain.

" Au moment du vote, ce qu'il faut sécuriser, ce sont surtout des populations qui depuis plusieurs mois, voire même plusieurs années sont dans des situations très inconfortables."
Jean-Hervé Jezequel, chercheur pour l'ICG, l'International Crisis Group.

« Une commission nationale » de sécurisation dirigée par le ministre de l'Administration a été créée. Dans les dix régions administratives et dans le district de Bamako, une structure décentralisée de sécurisation est en place. Les forces partenaires du Mali sont également en place. Il s'agit des casques bleus de l'ONU, les éléments de la force Barkhane, et des groupes armés du Nord, impliqués dans le processus de paix.

Dans le septentrion malien par exemple, plus précisément dans la région de Tombouctou, dans la nuit de ce samedi à dimanche, des hommes armés ont brièvement interpellé des agents électoraux, ainsi qu'une dizaine d'urnes.

? La crainte de l’abstention dans certains secteurs

Les Maliens vont-ils aller voter massivement pour ce premier tour de présidentielle ? La crainte jihadiste et le mécontentement lié à la crise sécuritaire qui est loin d'être réglée laisse craindre de l'abstention dans certains secteurs du Mali au nord et dans le centre.

" Nous sommes arrivés à la conclusions qu'à ce stade il est difficile de dire pour l'exécutif : dans tel coin il ne peut pas y avoir d'élections, dans tel autre il peut y avoir des élections."
Mahamat Saleh Annadif, le chef de la Minusma

Quand on demande officiellement au gouvernement malien quelles sont les localités où il risque de ne pas y avoir vote, la réponse jaillit : il faut attendre le déroulement du scrutin. Il appartient à la Cour constitutionnelle de faire le constat sur la base de procès-verbaux non signés par des membres de bureaux de vote. Mais un repère, lors des élections communales de 2016, à cause notamment des problèmes liés à l'insécurité, sur 15 communes du cercle de la région de Mopti au centre, le scrutin n'avait pas eu lieu dans dix.

La situation sécuritaire a-t-elle vraiment changé depuis ? Plusieurs élus du Centre interrogés sont formels : le vote est incertain dans de nombreuses communes rurales dans le delta intérieur du Niger, par exemple dans les localités de Nantaga et de Kobaka. D'autres villages situés tout au long du fleuve Niger seront observés à la loupe. Vote également incertain dans des communes rurales du cercle de Koro et de Téninkoun. Un peu plus au Nord, vers la frontière du Burkina Faso, les localités maliennes de Boni et de Mondoro, où de présumés jihadistes ont mené des opérations, seront observées à la loupe ce jour d'élection.

Dans le grand nord, c’est l’interrogation au sujet du vote, dans des communes rurales ou des localités où l’Etat est absent, un peu comme dans le Centre.

" On veut la paix, c'est notre grand souhait "
[Témoignages] Quel est l'état d'esprit des électeurs du Nord?



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