A l'appel des responsables féminins de l'opposition, des marches éclatées contre le troisième mandat du président Alassane Ouattara devaient se tenir à Abidjan et dans plusieurs autres localités de la Côte d'Ivoire.
Cependant, en application de la mesure d'interdiction des manifestations prise par le gouvernement ivoirien qui dure jusqu'au 15 septembre, la police est intervenue pour disperser les rassemblements.
Lors d'un point à la presse, Henriette Lorougnon, vice-président du Front populaire ivoirien (FPI tendance Laurent Gbagbo) a indiqué aux journalistes qu'au moins une vingtaine de personnes ont été arrêtée au cours de la journée.
Ces arrestations sont selon elle "une tentative visant à dissuader cette marche historique des femmes de Côte d'Ivoire".
"C'est étonnant ce déploiement de l'armée pour une simple marche des femmes aux mains nues alors que Monsieur Ouattara [le président ivoirien] nous dit que nous sommes dans une démocratie" s'est indigné Mme Lorougnon indiquant que 20 femmes arrêtés ont été libérées.
Contrairement aux premières marches anti-3ème mandat, le correspondant de BBC Afrique à Abidjan souligne qu'il y avait "beaucoup moins de blocages et de pneus brûlés que la semaine dernière".
Dans le quartier présidentiel de Cocody, ainsi qu'à Yopougon, commune réputée être le bastion de l'opposition des manifestants ont indiqué à BBC Afrique que des policiers ont été déployés à des carrefours stratégiques pour dissuader tout attroupement.
Cette marche avortée des femmes de l'opposition intervient la vieille de l'investiture du président Alassane Ouattara comme candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
L'opposition ivoirienne et la mouvance au pouvoir sont divisés sur la question du 3ème mandat d'Alassane Ouattara accentuant la tension dans un contexte pré-électoral marqué des violences.
L'ONG Amnesty International a dénoncé la répression des marches de l'opposition de la semaine dernière notamment la présence d'hommes armés de machettes aux côtés des forces de l'ordre.
"La répression des manifestations viole de manière flagrante les droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique" a indiqué Samira Daoud, directrice pour l'Afrique centrale et l'Afrique de l'Ouest à Amnesty International.
"Les autorités de la Côte d'Ivoire doivent protéger, et non sanctionner, les dirigeant·e·s de l'opposition, les personnes dissidentes, les journalistes et les défenseur·e·s des droits humains" a-t-elle précisé.
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