Des chercheurs visent la pratique de la double culture du riz dans la vallée

Des chercheurs de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) et ceux du Centre du riz pour l’Afrique (Africa Rice) sont en train de développer des stratégies d’adaptation de la culture du riz en contre-saison dans la vallée du fleuve du Sénégal en vue de multiplier les quantités pour arriver à l’autosuffisance alimentaire en riz.

A Ndiaye, un village situé dans le département de Saint-Louis (Nord), les rizières sont en perte de vue. Dans ce site qui abrite le Centre du riz pour l’Afrique, des chercheurs travaillent sur différentes variétés pour permettre la pratique de la double culture dans la zone.

‘’Nous sommes en train de faire des recherches pour trouver des variétés tolérantes au froid, qui sont hautement productives et qui présentent des qualités nutritionnelles. (…) Nous pourrons faire des cultures en saison froide comme en saison sèche pour booster les rendements et arriver à cette autosuffisance en riz tant attendue’’, a expliqué Boubacar Mané, l’un des responsables d’Africa Rice.

Il prenait part à une visite de terrain dans le monde rural initiée par le gouvernement du Sénégal et la Banque mondiale dans le cadre de la mise en œuvre de la deuxième phase du Programme de productivité agricole en Afrique de l’ouest (PPAAO/WAAPP).

Y participent aussi des chercheurs de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), des représentants du Conseil ouest et centre-africain pour le développement agricole (CORAF), de l’Agence nationale de conseil agricole et rural (ANCAR) et du Fonds national de recherches agricoles et agroalimentaires (FNRAA).

L'Institut de technologie alimentaire (ITA) est représenté, des organisations paysannes aussi.

Responsable pour Africa Rice de la composante en riz dans plusieurs pays de la bande sahélo-sahélienne, Boubacar Mané estime que la pratique de la double culture permettra d’accélérer la cadence pour arriver à cet objectif d’autosuffisance en riz.

‘’Plus de 200.000 tonnes importées tous les ans, c’est trop. Nous sommes en train de travailler sur des variétés dont les rendements varient entre 8 et 10 tonnes à l’hectare. Imaginez dans ce cas, un paysan qui a deux fois ce même rendement dans l’année avec la pratique de la double culture’’, a-t-il souligné, un brin d’optimisme.

‘’Au niveau du centre de Ndiaye nous sommes en train de faire des essais avec sept nouvelles variétés qui puissent être cultivées aussi bien en hivernage qu'en contre-saison ou en période de froid’’, a ajouté Dr Thiaka Diouf à la tête d’un groupe de chercheurs qui travaillent sur ces variétés développées dans ledit centre.

‘’Entre les mois de décembre et janvier, on constate des températures bases en dessous de 12 degrés. Cette baisse des températures a pour effet d’allonger les cycles et même entraîner une stérilité des plantes. Ce sont des variétés qui présentent des caractéristiques pour faire la double culture’’, a expliqué le chercheur.