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Agriculture

ETUDE - Exploitations familiales et les agrobusiness : Quête d’alternative pour la sécurité alimentaire

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ETUDE - Exploitations familiales et les agrobusiness : Quête d’alternative pour la sécurité alimentaire
Enda pronat croit en l’agriculture familiale. Face à l’implantation continue des agrobusiness  dans de vastes périmètres arables , cet Ong déroule un projet de recherche pour déterminer l’apport des exploitations familiales  à la sécurité alimentaire du pays, histoire de disposer d’arguments scientifiques à faire valoir face à la promotion de l’agro-industrie de plus en plus portée par les Etats.

Décrier une forme d’accaparement des terres par des agrobusiness ne peut pas constituer une fin en soi. Le défi est de proposer des alternatives de production agricoles aptes à assurer la sécurité alimentaire, dans un dans un contexte où le Sénégal a pris l’option de favoriser l’agriculture commerciale à travers le Plan Sénégal émergent (Pse), pour atteindre l’autosuffisance. Une étude sur les impacts réels des exploitations familiales s’avère nécessaire.

Enda pronat  a ainsi mis en œuvre depuis janvier 2015, le projet intitulé : «Recherche participative et plaidoyer sous régional pour un changement de politiques de développement en faveur de la sécurité alimentaire.» Elle a bouclé avant-hier, trois jours d’atelier d’échange qui a vu la participation d’acteurs de la société civile et de chercheurs venus de l’Afrique de l’Ouest. Parmi les objectifs spécifiques déclinés par El hadji Faye, le coordonnateur dudit projet,   figure une étude inclusive «pour mesurer les impacts socio-économiques et environnementaux des exploitations familiales et des exploitations agro-industrielles afin de nourrir le plaidoyer». Avec l’appui financier de Misereor, une organisation catholique allemande, l’équipe de recherche veut aboutir à un «argumentaire scientifique qui montre les limites de l’agro industrie et le potentiel des exploitations familiales facilement appropriable par les populations».


Recenser les agrobusiness

Une étude de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) reprise dans un rapport du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Cncr) et publié en 2014 révèle que l’agriculture familiale assure 70 % de l’alimentation des populations de l’Afrique de l’Ouest.   Durant sa phase consacrée au test de la méthodologie, Enda pronat a découvert que les exploitants de patate douce dans les terres aménagées par la compagnie West africain farms (Gnith) font 1 million 205 mille francs Cfa en termes de «chiffre d’affaire journalier» et emploie en moyenne  25 personnes. L’approche comparative avec les agrobusiness tient aussi quelques chiffres. 82 projets agro-industriels sont provisoirement recensés au Sénégal en 2015. Une cartographie de ces projets agricoles sera réalisée dans le cadre de ce projet.  344 villages sont impactés par cette forme d’agriculture dans la région de Thiès contre 289 pour ceux du Delta du fleuve Sénégal.  L’enquête cible la zone des Niayes où, à l’instar du nord du pays, vingt villages seront concernés, à raison de cinq exploitations familiales chacun. La méthodologie est loin d’être exhaustive.


Impact de l’Ape, caravane en mars 2016

 Durant l’atelier, les participants ont émis leurs craintes par rapport aux impacts de l’Accord de partenariat économique (Ape) sur la production nationale des différents pays signataires. Même si «l’Ape devra contribuer à une augmentation de la productivité, de la compétitivité et à la diversification de la production agricole», les menaces sur la durabilité des systèmes de productions des pays africaines sont plus compromettantes que les opportunités qu’il offre, selon Dr Aliou Niang, expert à Enda Cacid. Et le fond de compensation promis par l’Union européenne ne saurait être une recette de sauvetage efficace. Bref, la production agro-industrielle sénégalaise n’est pas assez puissante pour concurrencer celle de l’Europe. Pour mieux sensibiliser les populations sur de tels méfaits, des organisations de la Société civile envisage d’aller à la rencontre des petits producteurs des terroirs, à travers   une «caravane de sensibilisation», au mois de mars 2016. Une réunion de préparation devrait être tenue hier matin dans ce sens, au siège du Cncr.


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