Rarement dans l'histoire évolutive de la grammaire, l'homonymie et la synonymie n'ont aligné autant de symétrie. Le Sénégal, notre cher pays a perdu la voix et la voie. Comme un cerf volant détaché de sa ficelle, la patrie flotte aux quatre vents, soumise aux ambitions contraires, aux boulimies grossières, aux extravagances, à l'outrecuidance et à l'insouciance. On tire à hue et à dia dans les rues de la Sicap Baobab. En Casamance, plus de 25 soldats sont tombés sous des balles rebelles. En un mois d'attaques, de harcèlement et de guet-apens, le système de défense des Diambars a montré ses limites. Sur un autre front, les prix des denrées de première nécessité sautent comme des bombes. Dans le sillage des produits pétroliers, le riz et l'huile viennent porter l'estocade au Goorgoorlu agonisant. Sur le terrain des oppositions partisanes, le Sopi et le M23 surenchérissent. Il y a comme une accélération suicidaire. Les lames de fond touchent mortellement le Sénégal d'en bas. Une mère de famille a été violée et assassinée à Keur Massar. A Tivaouane, un bébé de 15 mois a été égorgé. Devant le spectacle affligeant de notre chute collective, Wade perd la voix. Son parti perd le Nord. Le Sopi a poussé la faute jusqu'à la transgression. Investir un candidat, un vendredi, à l'heure de la prière musulmane ? Il faut être maboul !
A l'heure où vous lirez ces lignes, Barthélémy Dias sera certainement dans les liens de la prévention, promis à un séjour tous frais payés à la prison centrale de Rebeuss. Les commanditaires de l'attaque contre la mairie de Mermoz-Sacré Cœur continueront à vaquer tranquillement à leurs occupations. Même les exécutants de cette sale besogne pourraient s'en tirer sans trop de dommages. Si la pression médiatique est forte, les vandales se retrouveront en prison le temps d'une grâce présidentielle. Malick Noël Seck fera une bonne monnaie d'échange. Les auteurs des saccages de l'As et 24 heures chrono avaient bénéficié de la même magnanimité. La libération du journaliste El Malick Seck, emprisonné pour diffusion de fausses nouvelles, avait servi d'emballage. Sous le prétexte de l'apaisement et de la réconciliation, le régime avait pu abréger la peine infligée en première instance. Le pouvoir exécutif ne s'encombre pas souvent des convenances en de pareilles circonstances. L'impunité lui permet de continuer à recruter des agresseurs à gage. L'intimidation et l'agression verbale ont connu un point de non-retour avec la mort de Ndiaga Diouf, le jeudi 22 décembre dernier. Avant, le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom et ses hommes avaient l'occasion de stopper la spirale de la violence. Mais ils ont fait preuve d'une grande négligence et d'un esprit partisan inacceptable à ce niveau de responsabilité. Des nervis avaient organisé la même expédition punitive contre les domiciles de Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng, principaux leaders de l'opposition. Au gouvernement, on a dû en rigoler et accueillir la désapprobation générale avec des haussements d'épaule. Voilà où peut mener la désinvolture. Barhélémy Dias pourra toujours convoquer l'excuse de la provocation. Mais il ne doit pas être le seul à se justifier. Wade n'est peut-être pas coupable, mais sa responsabilité est établie.
Le pape du Sopi a perdu la main. On peut épiloguer sur l'acharnement dont le pauvre est victime. Au congrès d'investiture de ses partisans, l'octogénaire a montré des signes d'affaiblissement pathétiques. Les leaders des partis membres du Fal 2012 ont de l'asphalte à la place du cœur. Mais, bon Dieu ! Laissez ce vieillard se reposer ! Au temps de sa verdure, ce monsieur avait une fulgurance d'esprit remarquable. Il n'aurait jamais commis la faute culturelle d'accepter une investiture à l'élection présidentielle, le vendredi à l'heure de la prière. Aucun musulman sincère ne lui pardonnera cette faute. Ses partisans ont perdu le Nord. Leur entêtement paraît insensé. Wade ne se présente pas à l'élection présidentielle. C'est un candidat remplaçant. Il veut chauffer le fauteuil pour son fils Karim Wade. C'est flagrant. Pour quelle logique mercenaire, un Iba Der Thiam, par exemple, s'investit dans un projet à ce point dégradant ?
9 Commentaires
Taf
En Décembre, 2011 (15:11 PM)Feulé
En Décembre, 2011 (15:17 PM)Laskha
En Décembre, 2011 (15:46 PM)Mew
En Décembre, 2011 (16:00 PM)Samy
En Décembre, 2011 (16:38 PM)Rafetal
En Décembre, 2011 (17:33 PM)Bolton
En Décembre, 2011 (21:17 PM)Baba
En Décembre, 2011 (21:22 PM)j'ai honte pour iba der.
Barka Et Diaz
En Décembre, 2011 (22:54 PM)YOUSSOU N'DOUR DOU SENE YALLAH
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