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Chronique

"Premier tour avant l'heure…" (Par Mamadou Ibra Kane)

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"Premier tour avant l'heure…" (Par Mamadou Ibra Kane)
Et si seulement l'affaire des terres de Ndingler était le premier tour, avant l'heure, de l'élection présidentielle de 2024 ? Difficile de ne pas voir un relent politique dans le dénouement provisoire arrêté par le gouvernement. Ndingler va cultiver ses champs le temps d'un hivernage, en attendant une solution définitive avec la SEDIMA de Babacar Ngom. Telle est la substance du compromis annoncé par le Ministre de l'Intérieur. Un pouvoir central qui a déjà le regard rivé sur l'échéance électorale prévue dans 4 ans et qui n'avait aucune envie de laisser un lopin de terre à une opposition, incarnée par les PASTEF d'Ousmane Sonko dans cette zone rurale ; laquelle opposition n'a pas hésité, à son tour, à faire des "terres promises" son cheval et son arme pour les batailles futures.

Avant même la Présidentielle, il y a l'étape des élections locales renvoyées aux calendes sénégalaises et qui se tiendront en principe en mars 2021 au plus tard. D'où l'enjeu politique des terres de Ndingler et de toutes les autres terres. Tant mieux si le succédané préconisé peut atténuer la tension faute de mieux. Mais attention, la solution peut décourager plus d'un investisseur. L'environnement des affaires est surveillé de très près la haute finance. Car, l'insécurité juridique est la porte ouverte à toutes les insécurités. Il y a un an disparaissait un grand capitaine d'industrie nommé Ameth Amar. Et nous voilà plongés dans une affaire qui concerne un autre capitaine d'industrie. Hasard de calendrier certes. Mais une coïncidence qui interpelle. Le premier appelé à la barre ne peut être que l'État.

Un constat s'impose : le Sénégal s'est désindustrialisé ces dernières années. Le risque est maintenant grand, à force de frustrations, d'assister à un désinvestissement, pire une fuite de capitaux de nos champions économiques. Cela doit faire réfléchir. Si les collectivités locales sont à administrer, un pays, lui, est à gouverner. Le pouvoir central ne doit pas avoir peur d'assumer ses responsabilités. La faiblesse d'un État peut entraîner sa faillite. N'allons pas loin. Il suffit de regarder autour de soi pour s'en convaincre.

Laissons nos terres en jachère pour traverser nos frontières. Le soleil se lève à l'est mais se couche à l'ouest. C'est une vérité astronomique. Le Mali est justement à l'ouest du Sénégal. Le Pays du Ndiatigui, comprenez pays de l'hospitalité et donc de la téranga – le Mali et le Sénégal ont la même devise et presque le même drapeau. Les deux pays n'avaient-ils pas appartenu à la même Fédération du Mali au début des indépendances ? L'ancien Soudan suscite cette semaine, un espoir sous régional. L'expédition diplomatique des présidents Macky Sall du Sénégal, Alassane Ouattara de la Côte d'Ivoire, Mahamadou Issoufou du Niger, Muhammadu Buhari du Nigeria et Nana Akufo-Addo du Ghana, sauvra-t-elle le Mali du chaos politique ?

Ce Big Five de la CEDEAO auprès de leur homologue malien, Ibrahima Boubacar Keïta et de son opposition et de la société civile regroupées au sein du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces patriotiques, a pour mission d'aider les acteurs politiques maliens à trouver une solution à la crise sociopolitique aigüe qui secoue le pays. Déjà tout part en vrille avec des groupes djihadistes qui tiennent Bamako en laisse depuis plusieurs années. Les termes de l'alternative sont simples pour le président IBK : former au plus vite un Gouvernement d'Union nationale moitié-moitié tout en restaurant la Cour constitutionnelle qu'il a maladroitement dissoute ou alors démissionner comme l'y pousse le M5-RFP en position de force, il faut l'avouer.

Un Mouvement du 5 juin qui n'a pas encore adhéré aux dernières recommandations de la Troïka de la CEDEAO, conduite la semaine dernière par l'ancien président nigérian Goodluck Jonathan envoyé en éclaireur en attendant l'arrivée des 5 majeurs que sont Sall, Ouattara, Issoufou, Addo et Buhari. Goodluck ? Auront-ils la chance ? Ce qui se joue au Mali va au-delà du Mali. L'enjeu est sous régional voire continental, avec l'œil intéressé des Occidentaux, particulièrement la France, incontournable au Sahel. En plus, chacun des 5 présidents de la Sous-région a un intérêt particulier, à la fois pour son pays et pour son régime. Pas besoin de dessin pour lire le tableau. Ça saute aux yeux !


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