Sauf revirement de dernière minute, le président Macky Sall tiendra son référendum vers mai 2016 comme annoncé à la presse. Une consultation populaire dont l’unique et principal bénéficiaire reste le président Macky Sall lui-même. Seneweb vous explique pourquoi.
«On organise un référendum seulement quand on est sûr de le remporter», a-t-on l’habitude de dire. Mais, tout dépend du libellé de la question à laquelle les électeurs sont invités à répondre. Et tout semble indiquer que le pouvoir n’a plus le choix, après avoir hésité et renvoyé à 4 ans (de 2012 à 2016), pour des motivations politiciennes, une question qui aurait dû être traitée tout au début du mandat en cours.
Le travail de la Cnri ignoré, le président Sall invité à se renier
Il faut dire, d’une part, que la réforme des institutions annoncée par le gouvernement est loin de rassurer certains acteurs de la classe politique sénégalaise, qui suspectent le chef de l’Etat d’entretenir le doute sur la nature et la profondeur des réformes qu’il envisage de mettre en place. Déjà, près de 150 réformes ont été proposées par l’équipe du doyen et Professeur Amadou Makhtar Mbow, à la tête de la Cnri, la commission nationale de réforme des institutions, dont les travaux, reçus par le chef de l’Etat depuis belle lurette, servent pour le moment à meubler les tiroirs des bureaux du palais présidentiel.
D’autre part, le président Macky Sall lui-même et ses proches, continuent de rejeter un certain nombre de points contenus dans les propositions du Professeur Mbow, notamment le cumul des fonctions de président et de chef de parti. Il faut rappeler que l’objectif premier du référendum, dans l’entendement populaire, reste la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans, comme promis par le candidat Macky Sall dans l’entre deux-tours de 2012. Ce à quoi on peut ajouter la bonne gouvernance, la déclaration de patrimoine qui a déjà fait l’objet d’une loi, entre autres.
Ainsi, amener les électeurs, la classe politique à faire respecter au président de la République sa promesse de campagne, ne devrait pas être une tâche compliquée, si le président ne s’était pas laissé convaincre par ses conseils, d’envisager des réformes globales de la constitution, dans le cadre d’une consultation populaire qui risque d’être un fourre-tout, un piège tendu à des électeurs qui, quoique favorables à la réduction du mandat présidentiel, devront toutefois accepter voire cautionner d’autres points ou zones d'ombre contenus dans le texte et qu’ils ne partageraient pas. Et considérés comme des tares de la démocraties, rejetés par les Assises nationales que Macky Sall s’était bien gardé de signer, candidat, mais sur lesquelles il avait, plus tard, émis des réserves voire des critiques.
Dès lors, l’objectif du référendum est faussé, étant donné qu’une bonne partie des électeurs se rendront aux urnes, avec en tête l’idée de réduire le mandat présidentiel. Et le résultat peut être décevant car il faudra expliquer à l’opinion ce qui est envisagé comme réformes, dans le but d’espérer une adhésion populaire comme ce fut le cas lors du dernier référendum du 22 janvier 2001, sous l'ère Wade.
Couteau à double tranchant, Macky Sall gagnant à tous les coups
Et quelle que soit l’issue du référendum, le président Macky Sall est gagnant à tous les coups. Si le «oui» passe, le chef de l’Etat pourra en déduire que la population adhère à sa politique, ce qui n’est pas forcément le cas, étant donné qu’il serait illogique de souhaiter le départ du pouvoir ou la réduction du mandat d’un président dont on apprécie et soutient la politique.
Par contre, si les réformes sont rejetées, cela peut aussi être interprété par le pouvoir comme une adhésion des populations à sa politique dans laquelle se retrouvent ceux qu’on pourrait désigner par les défenseurs du «Non à la réduction du mandat», qui pullulent dans l’entourage présidentiel. Le cas échéant, le mandat présidentiel reste à 7 ans, ce que souhaitent le pouvoir et ses soutiens qui ne cessent de montrer leur hostilité à la réduction du mandat de leur mentor.
Mais il y a bien des risques que le référendum soit rejeté, si la classe politique et les électeurs ne sont pas convaincus de la pertinence des réformes proposées dans le texte constitutionnel. Et c'est justement ce que cherche le pouvoir.
31 Commentaires
Lol
En Avril, 2015 (13:30 PM)Passant
En Avril, 2015 (13:35 PM)Referendum Oui
En Avril, 2015 (13:38 PM)Sanar
En Avril, 2015 (13:38 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (13:40 PM)Sopargni
En Avril, 2015 (13:43 PM)Emmeda Diatta
En Avril, 2015 (13:51 PM)Anonyme Bour
En Avril, 2015 (13:58 PM)Arissoi
En Avril, 2015 (14:08 PM)Cane
En Avril, 2015 (14:09 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (14:09 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (14:17 PM)Ans
En Avril, 2015 (14:46 PM)Cooold
En Avril, 2015 (14:55 PM)Ba Mbao
En Avril, 2015 (15:08 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (15:16 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (15:24 PM)Allo Stop
En Avril, 2015 (16:23 PM)RÉfÉrendum De Tous Les Dangers
En Avril, 2015 (16:25 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (17:02 PM)Moi
En Avril, 2015 (17:06 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (17:25 PM)Bien
En Avril, 2015 (18:50 PM)Bien
En Avril, 2015 (18:55 PM)Anonyme
En Avril, 2015 (19:21 PM)Mounir Sy. Constitionnaliste
En Avril, 2015 (20:59 PM)Fontoo
En Avril, 2015 (23:38 PM)Anonymepout
En Avril, 2015 (00:18 AM)Leuz
En Avril, 2015 (08:31 AM)Ide Niass
En Avril, 2015 (12:35 PM)Titen
En Avril, 2015 (20:18 PM)Participer à la Discussion