Décès de Cherif El Valid Seye : Encore un cas « flagrant » d’AVC

Le décès brutal de notre compatriote Cherif El Valid Sèye loin de son Sénégal natal a laisse plus d’un pantois, mais surtout désarçonné par cette soudaine disparition, causée parait-il par un Accident vasculaire cérébral ou AVC.

Une fois de plus, ce tueur silencieux a frappé sans distinction, et sans prévenir comme il l’avait fait avec Jules François Bocandé, Rasheedi Yekeni et tant d’autres aujourd’hui disparus.

Le Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Lamine Guèye, est formel : les Accident vasculaire cérébral sont au premier rang des affections neurologiques au Sénégal tant par leur gravité que par leur fréquence. Ils sont à l’origine de 75 % des décès en neurologie.

Devant ces chiffres, il ya de quoi avoir peur.

Pourquoi y’en a-t-il autant au Sénégal ? Est-ce a cause de notre alimentation ? Du climat ? Ou du stress quotidien que vit le Sénégalais lamda ?

Spécialiste en santé/environnement, pharmacien biologiste, le docteur Amadou Ndiaye estime que les Sénégalais ne se nourrissent pas bien. Ils ne consomment pas beaucoup de fruits alors que les fruits sont riches en vitamines. Ils ne consomment pas aussi beaucoup de foie, ni également de la graisse de poisson. En général, quand on achète le poisson, c’est la chair qu’on mange qui est riche en vitamines.

Le Pr Serigne Abdoul Bâ,  chef de service cardiologie de l’hôpital Aristide Le Dantec déclarait récemment, a l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation que  « Les Sénégalais mangent trop gras, trop salé, trop sucré. Pour eux, c’est cela bien manger et bien entendu ils ont de l’embonpoint. Et qui a trop de poids a trop de maladies », avait t-il recemment confié à APA . Le cardiologue impute cette alimentation « dangereuse à la façon de vivre » de ses concitoyens. Selon lui, la faute revient à un concept social qui, dit-il, laisse croire que « celui qui a réussi dans la vie mange beaucoup, est oisif, et est par conséquent gros ».

« Cette imagerie populaire a son corollaire de conséquences fâcheuses voire dramatiques pour les familles sénégalaises, puisque tout dans nos assiettes est là pour assurer une mort précoce.  Le développement des maladies chroniques, c’est-à-dire l’hypertension, les cardiopathies ischémiques, le diabète, ou AVC le démontrent » 

Quand au Dr Moustapha Ndiaye, neurologue au Centre hospitalier universitaire de Fann à Dakar, il a  lancé plusieurs appels à ses compatriotes, les invitant à modifier leur alimentation et à se mettre au sport pour réduire les risques de subir un accident vasculaire cérébral. Pour s’en prémunir, les Sénégalais doivent fondamentalement modifier leurs habitudes alimentaires en mangeant moins salé, moins gras et moins sucré, et bouger.

Qu’est que le AVC et comment diminuer au moins les risques  

5 facteurs de risques sont  identifiés

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une urgence : dès les premiers symptômes tels que la survenue soudaine d’une faiblesse d’un côté du corps, de difficultés à parler ou la diminution brutale de la vision d’un oeil, il faut vite appeler une ambulance.

Paralysie ou engourdissement brutaux d’un côté du corps, difficultés soudaines à parler ou à comprendre, diminution très brutale de la vision d’un oeil sont autant de signes qui doivent alerter, même s’ils régressent en quelques minutes.Appeler les urgences permet d’orienter très rapidement le patient dans une unité de soins spécialisés, limitant ainsi le risque de séquelles et de décès.

Chaque année, 1,4 million de personnes sont touchées par un AVC en Europe et 12 millions dans le monde. Le risque d’AVC progresse avec le vieillissement de la population. Il faut cependant savoir que 15 % surviennent chez des moins de 50 ans et 25 % chez les moins de 65 ans.Hypertension artérielle, tabagisme, antécédents familiaux d’accident cardio-vasculaire précoce (infarctus du coeur, mort subite ou AVC), excès de graisses sanguines (hypercholestérolémie), diabète, troubles du rythme cardiaque, embonpoint abdominal, stress sont des facteurs de risque

Les attaques cérébrales laissent souvent des séquelles de gravité très variable en fonction de l’étendue de l’hémorragie. La partie de cerveau qui n’est plus irriguée souffre et des neurones meurent. C’est ce qui provoque les troubles neurologiques, qui sont très différents en fonction de la zone du cerveau touchée.On estime que 60 % des victimes d’AVC gardent des séquelles : il peut s’agir d’une grande fatigabilité, de troubles de la mémoire, de difficultés pour parler… Certains patients restent paralysés. Les attaques cérébrales restent, par ailleurs, la seconde cause de démence par exemple en France.

La rééducation après un AVC

Paralysie, difficulté à s’exprimer, à se mouvoir, telles sont les séquelles les plus fréquentes après un AVC. Pour éviter qu’elles ne s’installent, les orthophonistes et kinésithérapeutes prennent en charge les patients rapidement, une rééducation presque au pied du lit.

Prévention de l’AVC

Certaines mesures de prévention sont communes à l’ensemble des pathologies cardio-vasculaires et figurent déjà dans d’autres programmes : augmenter l’activité physique, limiter la consommmation de sel, promouvoir la consommation de fruits et légumes, lutter contre le tabagisme, dépister et traiter l’hypertension… Un accent particulier doit être mis sur l’accès en urgence à l’imagerie, indispensable pour le diagnostic, stipule le plan qui veut favoriser le déploiement de systèmes de télémédecine.Il met aussi l’accent sur la rééducation et la réadaptation et prévoit une consultation systématique autour du sixième mois après un AVC.

Le sport

Si la pratique d’activités physiques et sportives minore les risques d’Accident Vasculaire Cérébral, les sportifs ne sont pas pourtant totalement épargnés. Certains sont même particulièrement exposés. C’est a ne rien y comprendre. Quoi qu’il en soit, plusieurs tests ont montre qu’en plus d’une bonne alimentation, le sport aide énormément.

Mister Aw

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