Groupe Walfdjri/RTS : Ahmed Khalifa NIASSE en retard de 18 ans !

En jugeant utile de venir au secours de son frère cadet (évidemment, il s’en défend !) dans le débat technique et juridique lié aux droits de retransmission télévisuelle des événements sportifs qui oppose, de façon récurrente, le Groupe Walfadjri à la RTS, M. Ahmed Khalifa NIASSE s’est totalement trompé de ….RTS et d’époque. Peut-être, de bonne foi.

Autrement, il serait inquiétant que le Président du Présidium du Front des Alliances Patriotiques puisse confondre les deux statuts juridiques qu’a connus la RTS et qui induisent des modes de financement, de gestion et de fonctionnement différents.

En effet, la loi N° 92-02 du 06 Janvier 1992 a créé une Société Nationale dénommée « Radiodiffusion Télévision Sénégalaise » (RTS) qui s’est substituée à l’Établissement public à caractère administratif dénommée « Office de Radiodiffusion Télévision du Sénégal » (O.R.T.S) institué par la loi 73-51 du 04 Décembre 1973. La RTS a donc une autonomie de gestion qui implique, entre autres, les changements suivants :

Les personnels de la RTS, régis par le Code du travail à l’instar des privés et l’Accord d’entreprise du 25 mars 2005, ne sont plus des fonctionnaires, depuis 18 ans, qui émergeraient dans le budget de l’Etat. Ainsi, leurs salaires sont supportés par les ressources propres générées par l’activité commerciale ;

Les charges de fonctionnement (électricité, eau, téléphone, consommables, frais de déplacement, etc.) sont entièrement financées par des ressources propres.

S’il est admis que la RTS appartient à 100% à l’Etat du Sénégal, qui lui a confié une mission de service public au profit des populations, il devrait être aisé de comprendre et d’accepter que ce même Etat puisse lui apporter le soutien financier nécessaire à la réalisation de cette mission, notamment en ce qui concerne son budget d’investissement et sur des événementiels majeurs (événements sportifs et culturels internationaux, manifestations religieuses,  politiques…) ; encore que les évènements objet du différend avec le Groupe Walfadjri , notamment la Coupe d’Afrique des Nations de football et la Coupe du Monde de Football ont été dernièrement payés sur ressources propres de la RTS, suite à un emprunt bancaire .

En l’absence d’une redevance audiovisuelle payée par le citoyen et des ressources publiques assurant le financement du cycle d’exploitation, il est donc erroné de dire que la RTS est financée par le contribuable sénégalais.

A considérer  que ce fut le cas, pourquoi alors un groupe de presse privé comme Walfadjri devrait-il exploiter, à des fins personnelles, un bien public.

Adossée donc sur une perception erronée de la RTS, toute la contribution de M. Ahmed Khalifa Niasse ne pouvait produire que de fausses vérités : la RTS ne bénéficie d’aucune immunité ni de faveurs  - à fortiori - d’exemption de paiement  de ses factures d’eau, de téléphone, d’électricité, et encore moins de droits d’entrée.

Nous rêvons d’une RTS telle que décrite par le Président NIASSE ;  ce qui est du reste normatif pour un organisme public de radiodiffusion, mais malheureusement la réalité est toute autre.

La RTS est à 100% propriété de l’Etat avec des contraintes et obligations inhérentes à la mission de service publique qui lui est assignée et, paradoxalement, elle a les mêmes obligations administratives, fiscales et juridiques que n’importe quelle entreprise privée.

                                                        Dominique NDECKY                     

                                                 Responsable de la Communication