La procédure d’adjudication des bons du Trésor au profit du Sénégal, lancée au début de l’année, récolte ses fruits. Ainsi, informe le site officiel de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao), «l’appel d’offres, lancé le 10 août 2009, selon un système d’enchères à taux multiples, a enregistré la participation de seize (16 investisseurs) de l’Union qui ont soumissionné pour un montant global de 44,1 milliards de FCfa». Le communiqué signé par Guillaume Sène, le Directeur de l’Agence principale, chargé de l’intérim, se félicite des résultats qui «traduisent la réussite totale de l’opération et reflètent la qualité de la signature du Trésor public ainsi que le dynamisme des intervenants du marché monétaire de l’Union».
Un aveu entre les lignes de l’apport décisif du privé de l’Uemoa. Mais ce que ne fait pas ce dernier, c’est une comparaison des chiffres. Le rapport avec l’opération d’emprunt obligataire en 2009 laisse en effet entrevoir, une chute du niveau de participation du privé sénégalais. En 2007, lors d’une opération financière du même genre avec l’objectif de mobiliser 70 milliards, les investisseurs locaux avaient «contribué au montant adjugé à hauteur de 48,2 Mds, soit 71,7 %». «Les offres retenues en provenance des autres Etats de l'UMOA ne (seront) que de 19 milliards, avec un pourcentage de 28,3 %».
Deux ans après l’emprunt obligataire, lancé le 21 août 2007, la participation des privés locaux s’affaisse de plus de 10 points, pour s’arrêter à 59,14%. C’est plutôt grâce au marché de l’Uemoa que le Sénégal a réussi à engranger 40 milliards FCfa. Les grandes sociétés locales, qui disposent de bonnes réserves, comme l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres), la Caisse de sécurité sociale (Css), plusieurs banques de la place et des sociétés d’assurances n’ont pas jugé utile de figurer sur la liste des sociétés qui prêtent. Cela est-il dû à un déficit de confiance quant aux capacités de l’Etat de tenir ses engagements ? Pas forcément, avise une source bien proche de la Banque centrale qui laisse entendre qu’il est tout à fait possible que cela soit lié aux difficultés que traversent les sociétés privées locales. Prenant l’exemple des banques, il met à l’index le manque de liquidités, indice des difficultés.
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