La loi sur la croissance et les possibilités offertes en Afrique (Agoa) permet de renforcer les échanges entre les Etats-Unis et l’Afrique subsaharienne. Ceux-ci ont atteint des ‘chiffres records’ de 71 milliards de dollars en 2006. Durant la même année, les exportations africaines aux Etats-Unis ont augmenté de 17 %. Les produits agricoles ont, pour leur part, augmenté de 33 % et atteint 360,8 millions de dollars. Néanmoins, ils ont représenté moins de 1 % de l’ensemble des exportations. Le pétrole et le gaz se taillent la plus grande part dans les exportations avec un taux de 80 %, dans le cadre de l’Agoa.
Au Sénégal, les procédures d’exportation ne sont pas encore maîtrisées par les candidats à l’exportation. Une conférence organisée hier à la Chambre de commerce de Dakar précède la tenue, aujourd’hui, d’un atelier de formation des transformateurs et agro-industriels sénégalais sur les exportations vers le marché américain. Le consultant Thomas Andrew O’Keefe estime que ‘l’environnement des affaires au Sénégal est difficile’. La formation des entreprises coûte cher et les procédures administratives sont longues, juge-t-il. A cela s’ajoute, note le consultant, le fait que ‘la majorité des acteurs opère dans le secteur informel’. Or, ce statut constitue un obstacle pour ceux qui veulent écouler leurs produits aux Etats-Unis. Les Pme non-formelles n’ont pas accès à un important prêt bancaire alors que le financement est nécessaire pour la production en quantité. Aussi le marché américain est-il exigeant en termes de respect des normes pré-établies. ‘L’informel est une contrainte à l’exportation’, en déduit M. O’Keefe qui propose que les nationaux collaborent avec les entreprises étrangères.
Pour le directeur du Centre ouest-africain de l’Agoa, Makhtar Thiam, l’un des problèmes de notre pays, spécialisé dans l’exportation de poisson, est que ‘le Sénégal n’a pas beaucoup de produits à exporter’. De plus, ‘les gens ne comprennent pas ce que c’est l’Agoa’, même si des centres de ressources de l’Agoa sont implantés dans tous les pays de la sous-région en vue d’accroître l’accès à l’information. Et pour imprégner les candidats sénégalais à l’exportation, M. Thiam indique que ces derniers vont être invités à des foires afin ‘qu’ils comprennent comment cela se passe’.
Par ailleurs, le directeur du centre sous-régional de l’Agoa qui coiffe vingt-deux pays, déplore le manque de cohérence de la politique de promotion en matière d’exportation au Sénégal. Enumérant la multitude d’agences créées pour favoriser l’entreprenariat et la promotion des exportations, Makhtar Thiam s’est posé la question de savoir si ‘on met en cohérence toutes ces agences’. ‘Le Sénégal n’a pas de stratégie Agoa’, relève-t-il, non sans souligner que l’absence de cette politique n’est pas due à un problème de financement.
0 Commentaires
Participer à la Discussion