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Finances publiques et Endettement : comment le gouvernement compte préserver la stabilité macroéconomique

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Finances publiques et Endettement : comment le gouvernement compte préserver la stabilité macroéconomique

Ecofinancesn (Dakar) – Le chef du gouvernement et son équipe cherchent à maîtriser les finances publiques et l'endettement afin de préserver la stabilité macroéconomique. Une lourde épreuve qui ne sera pas faite sans casser des œufs. Le gouvernement du Sénégal juge « nécessaire » le maintien d’un cadre macroéconomique stable pour impulser et entretenir dans la durée une croissance économique (elle est de 3,9 pour cent contre 2,6 pour cent en 2011) plus forte et porteuse de développement en 2013 et au-delà.

 Pour cela, il entend y contribuer par une meilleure gestion des ressources publiques et des réformes structurelles pour renforcer la compétitivité de l’économie. Il ambitionne aussi de maintenir l’inflation à un niveau faible et ramener le déficit budgétaire ramené à moins de 4 pour cent du produit intérieur brut (Pib) au plus tard en 2015, afin d’assurer la viabilité des finances publiques et contribuer au processus de convergence dans l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest africaine). Mais l’épreuve sera difficile compte tenu des circonstances exceptionnelles auxquelles font face les finances publiques en 2012. Pour l’équipe d’Abdoul Mbaye, la révision à la baisse de la croissance en 2012 est source de moins-values de recettes significatives (environ 20 milliards F Cfa). Par ailleurs, elle estime que la poursuite du gel des prix à la pompe dans un contexte de prix internationaux du pétrole élevés aurait elle aussi un impact négatif substantiel sur les recettes (environ 35 milliards F Cfa). 

D’après le ministre sénégalais de l’Economie et des Finances, ce niveau élevé des cours du pétrole a également entraîné une révision à la hausse de la compensation tarifaire électrique qui s’établirait à 105 milliards F Cfa en 2012. En conséquence, Amadou Kane juge-t-il très insuffisant le montant de 40 milliards F Cfa inscrit dans le budget pour faire face à cette charge. En outre, le gouvernement se trouve dans l’obligation d’assister le monde rural, confronté à des difficultés résultant de la mauvaise campagne agricole 2011/2012 suite à la sécheresse dans le sahel. Mais des mesures sont mises en œuvre pour atténuer l’impact de la sécheresse et préparer la prochaine campagne agricole. 

Le gouvernement a ainsi décidé de venir en aide aux populations vulnérables du monde rural en distribuant des vivres pendant la période de soudure. Le gouvernement a aussi décidé de subventionner les intrants (semences et engrais) pour relancer la production agricole. Le coût pour les finances publiques de l’ensemble de ces mesures dépasse 1% du Pib, selon M. Kane. Le gouvernement compte sur l’appui des principaux partenaires du Sénégal pour couvrir une fraction de ces coûts par des dons, y compris en nature. Dans la même lancée, des dispositions ont été prises pour réduire les prix des denrées de première nécessité (riz, sucre et huile). Cette mesure temporaire et ciblée, qui prend la forme de subventions (et non de baisse/suspension de taxes), devrait soulager les populations sénégalaises, en particulier dans les zones périurbaines. 

Elle devrait grever le budget de 0,1% du Pib, les commerçants et industriels ayant accepté de supporter une partie du coût. Dans cette même dynamique, le gouvernement s’engage à réduire substantiellement l’écart à la cible budgétaire en 2012 (voir les précédentes éditions). Pour atteindre cet objectif, mais aussi pour mettre en œuvre les engagements du président de la République, le gouvernement entend réduire de façon drastique et durable le train de vie de l’Etat. Ainsi, les dépenses de fonctionnement vont faire l’objet d’un réexamen systématique pour éliminer les dépenses insuffisamment productives. La réduction du nombre de ministères de 37 à 25, la rationalisation des agences et de la carte diplomatique, la réduction substantielle des achats de biens et services entrent dans ce cadre. 

A titre d’exemple, la facture de télécommunication de l’Etat pourrait être réduite de 40% à terme par la résiliation de toutes les lignes mobiles utilisées par les non-ayants droit, la restriction du nombre de bénéficiaires et la définition de plafonds d’utilisation pour les abonnements sur le fixe et le mobile. Des économies substantielles seront réalisées, de façon similaire, sur la location de bâtiments à usage de bureaux et de logements, et sur les dépenses liées au parc automobile de l’Etat. Un audit de la fonction publique est aussi envisagé et devra être entamé dans les prochains mois. Ces mesures n’auront cependant qu’un impact limité en 2012. Pour garantir des économies de 35 milliards F Cfa, un certain nombre de mesures spécifiques ont déjà été identifiées et seront accompagnées d’une forte compression des crédits de fonctionnement disponibles, à l’exception des dépenses prioritaires. 

Certaines dépenses d’investissement devront également être différées. Les économies (environ 91 milliards F Cfa) seront essentiellement dégagées sur les nouveaux projets financés exclusivement sur ressources internes non encore démarrés, les projets non prioritaires et ceux ayant un impact limité sur la croissance et la réduction de la pauvreté. 

Une perspective de moyen terme

 Le gouvernement entend inscrire ses efforts de maîtrise des finances publiques dans une perspective de moyen terme. Il projette ainsi de ramener le déficit budgétaire sous la barre des 5 pour cent en 2013 et 4 pour cent au plus tard en 2015, conformément aux objectifs initiaux du programme. Afin que cet objectif de maîtrise des finances publiques soit partagé par le plus grand nombre, le gouvernement proposera au parlement une discussion sur les perspectives de moyen terme au cours de l’automne 2012, sur la base de documents diffusés avec le projet de loi de finances pour 2013. A cet effet, il procédera à la rationalisation des politiques de subventions à certains secteurs ou catégories de la population en vue d’améliorer leur ciblage et leur efficacité. 

Ainsi, le soutien aux prix de l’énergie (électricité, produits pétroliers y compris les prix alimentaire et de l’eau) qui a atteint un coût exorbitant pour les finances publiques (environ 150 milliards F Cfa en 2012) sera reconsidéré dans les prochains mois en vue de le remplacer par des mesures mieux ciblées sur les plus démunis (extension du filet de protection sociale par exemple). La baisse de la fiscalité sur les ménages devrait permettre aussi de soutenir le pouvoir d’achat en période de réduction des subventions. Avec l’appui de la Banque mondiale, le gouvernement compte rationaliser les dépenses dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de l’agriculture. Par exemple dans le domaine de l’éducation, il considère insoutenable l’attribution de bourses ou aides à tous les étudiants dans un pays pauvre comme le Sénégal. 

Il s’engage également à rationaliser le recrutement et la gestion du personnel de l’éducation. Le gouvernement veut aussi à accroître l’efficacité des dépenses dans le domaine de la santé et sur un meilleur ciblage des subventions agricoles. D’ailleurs, un atelier de discussions sur ces thèmes a été organisé en juin avec la Banque mondiale. S’agissant de la dette publique, il compte mener une politique d'emprunt prudente qui contribuera à préserver sa viabilité.

 Les ressources concessionnelles mobilisées auprès des bailleurs de fonds et le financement intérieur/régional par adjudications resteront ses principales sources de financement. Sur ce point, le gouvernement travaille à la mise en place d’une stratégie d’endettement à moyen terme dont la première mouture est attendue à mi-août 2012 et la version définitive au 30 septembre 2012, en vue de l’annexer au projet de loi de finances de l’année 2013



6 Commentaires

  1. Auteur

    Yaya

    En Juillet, 2012 (13:10 PM)
    bamou sotti rek
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  2. Auteur

    Néné Bop

    En Juillet, 2012 (14:03 PM)
    Je pense qu'il faut mettre les jeunes qui ont acquis les nouvelles compétences en finance dans le gouvernement. (renouveller les pratiques administratives)

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    Auteur

    Reaction

    En Juillet, 2012 (19:33 PM)
    C'est du déjà vu. Si ce programme est mis en oeuvre, Macky Sall ne fera qu' un mandat à la Présidence et les problèmes resteront les mêmes.
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    Auteur

    Sangomarien

    En Juillet, 2012 (20:34 PM)
    Mr Macky Sall et son equipe , et compagnie...:

    Il faut frener l'endettement excessif du gouvenement , cadrer ses actifs sur la dette que l'on contracte a des taux

    eleves , ne rime a rien. C'est comme faire de nouveaux trous sur la coque d' un navire qui prend de l'eau.

    Il faut revoir a la BAISSE , tous les salaires alloues aux ministres, aux conseillers , et surtout couper de deux les salaires des deputes , et meme couper leurs nombres , d' un tiers ; surtout abolir le senat, qui ne sert a rien du tout. Ayez pitie du peuple senegalais! L'etat senegalais vit au dessus de ses moyens.Assez c'est ASSEZ !!!

    On peut voir que votre equipe manque d'idees neuves, en faisant du " recyclage " de projets ou d'annonces de

    projets " neufs ". Faire semblant d'annoncer des coupures , c'est seulement de la basse politique!!!

    Avec le peu dont il dispose , le pays ne pourra jamais survivre ou se develloper , a long terme, avec une masse salariale TRES DISPROPORTIONEE, par rapport a L' AVOIR du Senegal. Vous entretenez un petit groupe de

    " suceurs de sang publiques " , au detriment de la majorite souffrante , pauvre, demunie et sans espoir d'un lendemain meilleur! En n'agissant pas vite dans des mesures de reduction du train de vie notoire des elus, vous enclenchez une forme de genocide economique de la majorite demunie!.....WASSALAM....
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    Auteur

    Changer De President

    En Juillet, 2012 (21:58 PM)
    Macky perdra toute la communaute estudiantine s'il touches aux aides!!
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    Auteur

    Bassam

    En Juillet, 2012 (22:27 PM)
    Cela semble de bonnes pistes mais le Gouvernement doit revoir les inefficacités politiques:Sénat,Fnpj,agence pour l'emploi des jeunes de la banlieue,Craes, etc.....
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