Depuis quelques années, les inquiétudes se multiplient sur l’acharnement des étrangers sur les terres des pays africains. Avec les révélations d’Alioune Diack, ancien président du conseil rural de Mbane, tous portent à croire les petits ruraux seront bientôt des étrangers sur leurs propres terroirs.
« Des investisseurs étrangers profitent de la complicité des autorités pour s’accaparer des terres des populations rurales », selon Alioune Diack, ancien président du conseil rural de Mbane. Il a fait ses révélations lors d’un forum organisé par le Cesti, Oxfam et la fondation Konrad Adenauer.
Les discussions portaient sur le thème « regards croisés sur la gestion du foncier dans le développement local ». M. Diack en a profité pour attirer l’attention sur la problématique des terres en milieu rural. En effet, il a fait des révélations fracassantes en soutenant que « des investisseurs étrangers se sont octroyé des centaines d’hectares de terre qu’ils ont clôturés et ils commencent à exploiter en leur nom. Demain ils vont transformer ça en bail ou en titre foncier alors qu’ils n’en ont pas le droit ».
L’ancien PCR de Mbane ne s’y est pas pris par quatre chemins pour designer les responsables de ces forfaitures. « C’est le sous-préfet de Ndiaye et le président du conseil rural et quelques conseillers qu’on a peut-être convaincu avec de l’argent. Ce sont eux qui ont joué ce jeu pour permettre aux étrangers d’acquérir des terres ».
Non sans se limiter à ces révélations, il ajoute que « J’ai des documents qui attestent qu’on a donné des délibérations de terres qui peuvent se transformer en titre foncier. Ce qui est illégal et contre à la loi ». Il ajoute que « C'est l'Etat qui commence lui-même par enfreindre la loi sur le domaine nationale ».
Selon les panelistes, la terre est souvent une source de conflit à travers le monde. Beaucoup de conflits dans le monde ont eu pour soubassement le foncier. Ce qui montre l'importance de la terre. L’affectation de terre doit se faire dans le cadre de l'intérêt général.
13 Commentaires
Jean-yves
En Décembre, 2013 (05:45 AM)Thiessois
En Décembre, 2013 (06:35 AM)La seule solution c´est que les gens se defendent eux memes. Si on veut t´enlever le pain tu dois te defendre.
Réalité
En Décembre, 2013 (09:41 AM)Pourquoi opposes-tu l'un et l'autre? La Chine s'est développée uniquement de cette manière en attirant des investisseurs étrangers qui y ont monté des usines uniquement pour des questions d'intérêts, car un ouvrier chinois coutait moins cher qu'un ouvrier Américain ou Français et que ça leur permettait de réaliser plus de profits. Nous sommes en compétition au niveau mondial, si on veut attirer des investisseurs il faut leur faire la meilleure offre sinon ce sont nos concurrents qui obtiendront le contrat. Si on veut être honnête il faut dire "Ces investisseur viennent pour leurs intérêt et c'est comme ça qu'on développe l'Afrique." Ils viennent avec du matériel moderne, réalisant des travaux d'irrigation, opérant un transfert de technologie, embauchant des gens plus qualifiés et formant des locaux. Ces locaux qui devraient pouvoir par la suite utiliser ce qu'ils ont appris, racheter du matériel, etc... pour développer leur propre exploitation, seulement ils ne peuvent pas car ils n'ont pas le droit d'être officiellement propriétaire de leurs terres selon la loi sénégalaise sur le domaine national (Pas de propriété à hypothéquer signifie pas de garantie à offrir au banques ce qui veut dire aucune obtention de prêt possible). Il n'ont même pas le droit de la transmettre officiellement à leur enfants alors pourquoi se risqueraient-ils à y réaliser des investissements. Ils ne peuvent même pas racheter la propriété de la terre de leur voisin pour s'agrandir si ce dernier décide de faire autre chose que de l'agriculture. Il faut arrêter de dire que c'est la faute des étranger car tout ça n'es qu'un problème sénégalais qui n'est rendu possible que par cette loi dépassé sur le domaine national qui n'existe dans aucun pays développé.
Xeme
En Décembre, 2013 (09:51 AM)Saloumsaloum
En Décembre, 2013 (10:19 AM)ce que cet article semble ignorer c'est que la loi sur le domaine nationale c'est LE problème et non la solution. c'est cette loi, votée par le parlement sénégalais (on se demande s'ils ont réfléchi aux conséquences à l'époque) qui permet à l'état de faire ce qu'il veut des terres.
sans cette loi les agriculteurs sénégalais, qui seraient tous propriétaires de leurs terres, n'auraient qu'à dire NON
Bouki Sine
En Décembre, 2013 (11:56 AM)Le scandal de Mbane a fait son apparition sous Wade et toutes les personnalités impliquées ou ayant bénéficié de cette forfaiture sont connues pour avoir déjà été dénoncés sous l'ancien régime. La justice suit son cours en évitant tout acte qui pourrait être assimilé par l'opposition à de l'acharnement.
Bouki Sine
En Décembre, 2013 (12:07 PM)est-ce une simple erreur du journaliste ou un acte judicieux pour tromper sciemment le lecteur ?
Le Contre Pantin
En Décembre, 2013 (13:13 PM)Al Fulani
En Décembre, 2013 (13:27 PM)Soundjata
En Décembre, 2013 (14:27 PM)Ce système permet l’existence de marchés plus efficients pour la cession de la terre par exemple car ils réduisent les « coûts de transaction ». Les droits de propriété bien spécifiés sécurisent en effet les transactions : celui qui devient propriétaire en toute légalité une parcelle de terre peut jouir ou exploiter son bien comme il l’entend, sans que l’on puisse remettre en cause son droit de propriété (titre foncier). Il investi alors plus facilement pour moderniser son exploitation, au XIX la révolution agricole en Europe accompagne en effet la transition démographique et la Révolution Industrielle (qui fournit des machines à l'agriculture).
L’existence de tels marchés est favorable au développement économique notamment parce qu’elle assurerait la circulation de la terre de sorte à ce qu’elle soit exploitée à son maximum et par les agents les plus efficaces : ceux qui peuvent payer un prix élevé pour le droit de propriété d’une parcelle ou pour un bail sont aussi ceux qui sont capables d’exploiter la terre de la manière la plus productive. Les terres valent plus cher et les anciens agriculteurs qui les vendent légalement peuvent financer au mieux d'autres projets dans lesquels ils se spécialisent. Ils ne sont pas lésés et reçoivent une contrepartie financière qui correspond véritablement au prix du marché.
Tout ça pour dire que notre vieille loi de 1964 est à l'opposé des travaux de Douglas North pour lesquels il a eu le prix Nobel en 1993.
Jean-yves
En Décembre, 2013 (18:25 PM)Idiotie
En Décembre, 2013 (18:54 PM)Il suffit de répartir définitivement la propriété de terres cultivées aux agriculteurs qui les cultivent et on en parle plus.
C'est l'Etat qui les crée des problèmes avec sa Loi Sur Le Domaine National, c'est l'Etat qui vend les terres dans le dos des agriculteurs. La solution ne peut venir de l'Etat puisque dans ce cas de figure c'est l'Etat le problème. Redonnons la propriété de la terre aux agriculteurs et eux sauront ce qu'il faut faire de la terre de leurs ancêtres mieux que tous ces fonctionnaires réunis. Il n'y a qu'en Afrique qu'ils existent encore des législations aussi idiotes.
Thiessois
En Décembre, 2013 (21:06 PM)Participer à la Discussion