Le Grand Magal de Touba n'a pas encore fini d'affecter l’économie dakaroise. Pas plus tard que samedi dernier, Sandaga, le poumon de l’économie informel dakaroise, était au point mort.Les vendeurs de ces lieux étaient toujours à Touba et n'ont donc pas repris leur travail.Les Baol-Baol, comme on nomme ces acteurs, ont ainsi démontré tout leur poids sur le tissu économique de la capitale.Zoom sur des acteurs économiques pas comme les autres…
Samedi dernier, à Dakar, l'économie était encore au ralentit. Est-ce l'effet du début de week-end? La réponse s'annonce négative, car, dans la capitale sénégalaise, les samedis matin sont un peu comme les jours ordinaires pour les travailleurs, d'autant que certains ne trouvent du temps pour eux mêmes que durant la fin de la semaine pour faire des achats. La faute est donc à rechercher dans l’absence des tenants de l’économie informelle : les Baol-Baol. L'absence de ces acteurs économiques est la conséquence directe du Grand Magal de Touba, qui a été célébré jeudi dernier. La plupart des commerçants, partis célébrés l’anniversaire du départ en exil du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, n'étaient pas encore de retour, ou du moins n'ont pas repris leurs activités. En effet, quand nous nous sommes baladés dans les différents endroits de Dakar où le commerce bat son plein en temps normal, le décor était quasiment le même partout. Du marché Colobane à celui Sandaga, en passant par Tilène, le boulevard du Centenaire ou encore la gare de Petersen, tous les magasins étaient fermés. Les écritures aux frontons de ces boutiques, renseignent bien sur la raison principale. ‘Darou Khoudoss’, ‘Touba, Darou Salam’, etc.., étaient, entre autres, les inscriptions qu’on pouvait lire sur les murs de ces commerces.
Les effets du Magal de Touba sur l’économie informelle s’est d’abord fait ressentir dans la tenue des marchés hebdomadaires. A Castors, où le marché de la friperie qui s’y tenait chaque samedi attirait de grandes cohues, le rendez-vous a été faussé. Seulement quelques vendeurs étaient présents, mais sans les tentes dans lesquelles ils s'installaient habituellement. Moussa Diédhiou, un vendeur habitué des lieux, explique ‘le marché est vide parce que les vendeurs sont allés à Touba et la plupart d'entre eux sont des Baol-Baol’.
Au grand marché de Colobane, où deux cantines sur trois étaient fermées, le trottoir qui se trouve juste après la sortie de l'autoroute n'a pas aussi connu son animation habituel. En effet, les vendeurs se comptent, ici. Et, la raison de l'absence des autres est le même, ils ont rejoint la capitale du mouridisme pour célébrer la 117ème édition du Grand Magal de Touba.Cheikh Diop, vendeur au dit marché, souligne que la situation se justifie car la majorité des vendeurs de Colobane sont originaires de Touba quoi qu’on dénombre parmi eux des Saloum-Saloum, Ndiambour-Ndiambour et autres.
Un peu plus à l'intérieur, au marché Gambie du même lieu, un tailleur pense que la situation pourrait être pire mais, heureusement, que certains sont restés. Ailleurs, aux allés du Centenaire, plus précisément, les vendeurs qui s'installaient devant les boutiques des chinois n'étaient pas au rendez-vous. La raison, ils sont eux aussi à Touba. Même Tilène n'a pas échappé au phénomène. Les cordonneries qui longent le stadium Iba Mar Diop ont baissé les rideaux pour la même raison.
Si ces endroits étaient plus ou moins animés, Keur Serigne bi, fief mouride à Dakar, affichait, pour sa part, un décor inconnu. Les rabatteurs étaient peu nombreux, contrairement à l'accoutumée.A l'intérieur, Moustapha Khouma, l'un des rares Baol-Baol, qui est revenu de Touba pour reprendre ses activités, a laissé presque tous ses confrères dans la cité religieuse.Même constat au célèbre marché Sandaga. Ici aussi, on a déserté le milieu pour la cause connue, Touba. La rue Fleurus qui, elle, est connue pour ses articles de quincaillerie voyait les magasins, qui le jonchent, clos. A la gare de Petersen, aux environs des allées Papa Guèye Fall, Yaya, un chinois qui tient une boutique sur les lieux, potinait avec ses collègues devant son magasin, visiblement inoccupés. Il se plaint dans un Wolof laborieux, et lâche le mot, Touba.
Avec les effets de leur absence sur l’économie dakaroise, il est ainsi de constater que les Baol-Baol ont fini de se positionner sur l’échiquier économique. Mieux, ils commencent même à secouer le baobab lybano-syrien qui jusqu’ici tient, en grande partie, les reines de l’économie dakaroise, voire nationale.
* Baol-Baol : terme générique wolof qui désigne tout commerçant du secteur informel du plus petit au plus grand.
29 Commentaires
Detectiv
En Janvier, 2012 (02:30 AM)Ouzdia
En Janvier, 2012 (02:42 AM)Girl
En Janvier, 2012 (02:57 AM)Girl
En Janvier, 2012 (03:02 AM)Sene Regal
En Janvier, 2012 (03:02 AM)Seet Seetoo
En Janvier, 2012 (03:05 AM)Amilcar Cabral
En Janvier, 2012 (03:11 AM)QU'ILS RESTENT A TOUBA ET QUE DAKAR RESPIRE UN BON COUP, MARRE DE SES VENDEURS MAFIEUX ET DE LEURS RAQUETTEURS. LES GENS SE REPOSENT ET DORMENT BIEN AVEC L'ABSENCE DES BRAILLEURS ET LES CRIS DES COLLECTEURS DE BOUTEILLES.
Dief D
En Janvier, 2012 (03:14 AM)Cabral Araon
En Janvier, 2012 (03:24 AM)FEEUURRRRE AU PÈLERImange MAGALE BOOLI TOUBA PIRE QUE LES HÉBREUX DANS LE SINAÎ AVEC LES CAILLES ILS AVAIENT TELLEMENT MANGÉ QUE LA VIANDE LEUR RESSORTAIT PAR LES NARINES.
Aoijoijdo
En Janvier, 2012 (03:31 AM)Nik Le Baol Baol
En Janvier, 2012 (04:10 AM)Nik Ta Mama
En Janvier, 2012 (04:16 AM)ahhhhhahahaahhahahahahahahahh
Amilcar Cabral
En Janvier, 2012 (04:32 AM)Dl
En Janvier, 2012 (04:41 AM)Esprit Libre
En Janvier, 2012 (04:48 AM)Moi
En Janvier, 2012 (05:02 AM)carravane passe. Fiere d etre baol baol
Wakh Dessè
En Janvier, 2012 (05:15 AM)Talibe Tiit Torokh
En Janvier, 2012 (07:17 AM)En revanche, si le gouvernement pesait de tout son poids pour inciter les Baol-Baol a delocaliser leurs activites economiques au Baol (notamment a Touba), les centaines de milliers de chomeurs Dakarois pourraient alors contribuer au developpement de notre pays. Au lieu d'aller quemander des prieres qui ne servent strictement a rien, nos ministres feraient mieux de justifier leurs salaires en s'occupant des veritables preoccupations des Senegalais (refection des hopitaux-mouroirs, electricite, violences, education etc..). Je dis bien prieres strictement inutiles car chaque croyant ne sera juge que sur SES ACTES, et non sur des choses recoltees via une priere.
Pensons tous au jour du jugement dernier.
Melastikou
En Janvier, 2012 (07:28 AM)Vérité vraie!
Dikh
En Janvier, 2012 (07:36 AM)Asdoula
En Janvier, 2012 (07:40 AM)Serigne Toubab
En Janvier, 2012 (07:43 AM)La mentalité de fainéant des sénégalais n'est plus a prouver !!! Toujours a saisir la moindre occasion pour ne rien foutre !!! Et vous vous étonné que le senegal n'avance pas !!! Et même..... il recul a grand pas dans tous les classements internationaux !!!!!
La culture senegalaise c'est la culture du "moins j'en fais, mieux je me porte !!!!"
Thieuuuy
En Janvier, 2012 (07:59 AM)