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Mark Zuckerberg fait exploser les ventes d'un livre qu'il a mal lu

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Mark Zuckerberg fait exploser les ventes d'un livre qu'il a mal lu
Pour débuter l’année, le PDG de Facebook recommande “The end of power”, dont les ventes se sont envolées. Mark Zuckerberg assure que cet essai montre comment les individus se réapproprient le pouvoir.

Oubliez Oprah Winfrey. La célèbre animatrice de télévision américaine qui pouvait propulser des livres en tête des ventes par sa simple recommandation cathodique a trouvé son nouveau maître 2.0 en la personne de Mark Zuckerberg.

Le fondateur de Facebook s’est lancé, samedi 3 janvier, comme défi pour 2015 de lire deux livres par mois et de partager ses lectures avec les 31 millions d’internautes qui le suivent sur son réseau social. La première œuvre qu’il a conseillée est “The end of power”, de l’ancien ministre vénézuélien du Développement Moises Naim. Résultat : les ventes de cet essai géopolitique ont explosé et il était, lundi 5 janvier, en rupture de stock (du moins dans sa version papier) sur Amazon.

“Vision typiquement américaine”

Basic Books, l’éditeur de l’ouvrage qui affirme n’avoir pas été averti à l’avance du choix de Mark Zuckerberg, a dû lancer en urgence une réimpression de “The end of power”, raconte le “New York Times”. Il a même reçu de multiples demandes d’adaptation dans plusieurs langues, selon le “Wall Street Journal”.

Moises Naim, également contributeur pour un nombre impressionnant de médias (“Financial Times”, “El Pais” ou encore Slate etc.), a bien compris l’effet bénéfique que pouvait avoir la recommandation de Mark Zuckerberg. Il a chaleureusement remercié, sur Twitter, le fondateur de Faceboook.

Il ne s’est, en revanche, pas attardé sur le résumé que le jeune multimilliardaire fait de son ouvrage. Pour justifier son choix, Mark Zuckerberg explique que “The end of power” montre “comment le monde change pour donner davantage de pouvoir aux individus aux dépens des grandes organisations comme les gouvernements ou l’armée”.

“C’est une vision typiquement américaine qui ne reflète pas vraiment le propos de l’ouvrage”, remarque David Chandler, professeur de relations internationales et directeur du Centre d’études sur la démocratie de l’Université de Westminster. Pour ce spécialiste, le livre de Moises Naim adopte moins le point de vue de l’individu triomphant que celui du gouvernant fragilisé. “Il démontre qu’avec la mondialisation et le développement rapide des technologies de l’information, il est plus facile de prendre le pouvoir que de s’y maintenir”, résume-t-il.

Un livre pro-Facebook

Il y a, d’après Moises Naim, une multiplication des “micro-pouvoirs” qui menace ceux qui sont au sommet. Les PDG font face à davantage de pression des concurrents, les entreprises dominantes doivent affronter un cycle de l'innovation de plus en plus rapide  et les sources de déstabilisation des partis au pouvoir se multiplient (partis contestataires, mouvements sociaux globaux comme “Occupy Wall Street” etc.). “Cet essai démontre qu’il est devenu beaucoup plus difficile d’agir efficacement pour rester au pouvoir car les menaces sont beaucoup plus variées”, résume David Chandler.

Il met aussi en garde contre la tentation de conclure de ce livre que les individus ont davantage de pouvoir, comme semble le faire Mark Zuckerberg. “Il ne faut pas croire que les changements apportés par la mondialisation entraînent une meilleure redistribution des cartes. Le livre souligne essentiellement un processus d’érosion du pouvoir”, résume David Chandler. “Il est intéressant de noter que Moises Naim semble plus inquiet qu’optimiste car ces changements impliquent, d’après lui, que le monde devient moins gouvernable”, note Costanza Caputi, une analyste de l’Institut pour les études sur la sécurité de l’Union européenne, dans une critique de “The end of power”.

On est donc très loin de la vision optimiste “typiquement américaine” de Mark Zuckerberg. Le PDG de Facebook serait-il complètement à côté de la plaque ? Pas forcément. C’est plutôt un choix malin de livre, d’après David Chandler. L’essai défend, notamment, la thèse selon laquelle “le véritable pouvoir n’est plus centralisé comme avant mais qu’il dépend davantage des liens sociaux”, comme ceux que permet de créer Facebook.


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