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Monnaie Unique - Meissa Babou, Economiste : « Une Grande Victoire Pour Bâtir Notre Politique Financière»

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Monnaie Unique - Meissa Babou, Economiste : « Une Grande Victoire Pour Bâtir Notre Politique Financière»

La mise en place d’une monnaie unique au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) serait d’un grand avantage pour bâtir une politique monétaire à même de développer les échanges intra-régionaux et, par ricochet, dynamiser la zone. C’est la conviction de l’économiste Meïssa Babou, interrogé sur le dernier mini-sommet d’Accra (Ghana) pour la création d’une monnaie unique Cedeao en 2020.
 
Réunis le 21 février dernier à Accra (Ghana), des membre du groupe d'intervention présidentiel chargé de la mise en place de la monnaie unique de la Cedeao, les présidents Nana Akufo-Addo (Ghana), Mahamadou Issoufou (Niger), Alassane Outtara (Côte d’Ivoire), le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria, Godwin Emefiele, et le repré- sentant du président Muhammadu Buhari, ont réaffirmé leur volonté de mettre en place une monnaie unique dès 2020, avec une réduction du nombre de critères de convergence et la création d'un Institut moné- taire de la Cedeao en 2018. Le Professeur Meïssa Babou, économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar magnifie cette volonté réaffirmée des chefs d’Etats qui, à ses yeux, nous libère de la servitude financière. «Je suis entièrement favorable à la création d’une monnaie unique de la Cedeao. Car, c’est une victoire pour l’autonomisation ou l’autonomie financière. Parce que, jusqu’ici, il a été toujours question de politique budgétaire pour nos Etats et non une politique financière. Ceci dit, même si nous sommes indé- pendant budgétairement, nous ne le sont pas financièrement. Parce que c’est la France qui gère. Et, de ce point de vue, je crois que c’est une grande victoire pour nous. Et, sous ce rapport, j’applaudis des deux mains», a clairement approuvé l’économiste. 
 
LES AVANTAGES D’UNE MONNAIE UNIQUE 
 
Sur ce point, le Professeur Meïssa Babou trouve que le fait d’être bâtisseur et gérant de sa propre monnaie donne plus de marge de manœuvre en termes de politique monétaire. Laquelle politique monétaire permet de disposer de sa monnaie, d’augmenter des intérêts quand c’est nécessaire et, lorsque le contraire se produit, on baisse les taux d’intérêts… S’y ajoute, comme avantage, «les réserves qu’il faut aller prendre en France avec une marge monétaire en réserve qui peut aller jusqu’à 30,40 voire 50%. Et, lorsqu’elles atteignent les 20% on pense à la dévaluation». 
 
GESTION MONETAIRE 
 
Aujourd’hui, bon nombre de pays gèrent leurs propres monnaies et s’en sortent; autant nous pouvons le faire. Parce que nous avons suffisamment d’experts notamment à l’Union économique et monétaire Ouest africaine (Uemoa, à la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac) et à l’Union africaine (Ua) qui sont sortis des meilleures universités et qui depuis 50 ans capitalisent l’expérience de la politique monétaire, explique-t-il. «Par exemple lorsque le prix du baril de pétrole chute, et autres produits, notre monnaie peut perdre de la valeur, mais pas de dévaluation. C’est tout le contraire avec la France; lorsque la monnaie perd de la valeur, systématiquement la France dévalue», a-t-il expliqué. 
 
LES MAQUETTES, L’IMPRESSION ET LA DECISION POLITIQUE SONT MOINS IMPORTANTES DANS LA MISE EN PLACE D’UNE MONNAIE UNIQUE 
 
Pour le Professeur Meïssa Babou, «l’appellation de la monnaie unique ne devrait nullement poser problème. Parce que c’est le moins important. Pour le design, le problème a été déjà réglé sur appel d’offre du vivant du président Mouammar Kadhafi, bailleur de ce projet. Les billets de 1000, 5000 et 10.000 et les pièces sont déjà là. Bref, les maquettes sont déjà. Par conséquent, aujourd’hui, ce qui reste, c’est la décision politique.» 
 
ADHESION A LA CARTE 
 
Et de souligner que «l’exemple du Maghreb est patent. Aucun de ces pays n’a la monnaie de l’autre et cela n’entrave en rien à ces pays de se développer. Mieux, le Ghana et le Nigéria ont chacun sa monnaie et sont plus développés que nous. Donc, avoir la politique de sa monnaie est une bonne chose et tout ce que nous voulons pour faire face à notre destin. Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire, en tant que locomotive de l’Uemoa, s’est résolue dès 2019 à utiliser la monnaie. Et le Séné- gal, en tant que deuxième pays économique de cette union, à côté de la Côte d’Ivoire, devrait suffisamment pouvoir rassurer les autres à adhérer progressivement à cette union économique.» 
 
FACILITER LA CIRCULATION INTRA-REGIONALE 
 
Aussi, selon le Professeur Meïssa Babou, «créer une monnaie unique dans l’espace Cedeao va sans doute régler grand-chose. D’abord, il sera plus facile d’y voyager avec une seule monnaie. Déjà que dans la zone Uemoa et la zone Cemac, il est extrêmement difficile de faire les échanges. Car, en convertibilité, si vous débarquez avec la monnaie d’Afrique centrale, vous perdez 25%. Mieux, il est plus facile d’échanger en dollar qu’en monnaie Cfa d’Afrique centrale. Tous ces paramètres peuvent être levés et permettre à la Cedeao d’avoir une économie plus dynamique», a soutenu le professeur.



7 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Février, 2018 (17:02 PM)
    il nous travailler ...on ne créé rien du tout..juste un société de consommation.. nous sommes forts en palabre surtout politique
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Février, 2018 (17:23 PM)
    le problème de nos universitaires c'est qu'ils sont 300% théorique aucune expérience du monde réel
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    Auteur

    Anonyme

    En Février, 2018 (17:36 PM)
    Ce serait très bon....à condition d'avoir une monnaie viable. Or ce n'est malheureusement pas le cas. Tous nos états son déficitaires et fortement endettés
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    Auteur

    Loft

    En Février, 2018 (18:44 PM)
    Je suis tres étonné par les arguments tres légers de ce Pr Meissa Babou sur la création prochaine création de une monnaie commune de la Cedeao.

    Le fait même qu'il y ait eu cette réunion le 21 février dernier a Accra montre bien qu'il y a une volonté politique manifeste des Africains de prendre leur destin en main et qui doit absolument passer par la maîtrise des leviers économiques de leur pays!

    A cette réunion étaient présents en dehors de Issoufou du Niger, pays à CFA , Allassane Ouattara de Cote d'Ivoire, économiste et surtout grand praticien de la politique monétaire et contrairement à ce que ses détracteurs politiciens, sait parfaitement où se trouve l'intérêt des Africains et la nécessité pour eux d'avoir leur monnaie commune !

    La question n'est donc plus la volonté politique mais de pousser ces leaders politiques a hater le processus, à respecter l'échéance, déjà qu'il est dit que les critères de convergences que chaque pays doit respecter et appliquer pour adhérer à cette monnaie dont les maquettes existent, la question est la communication, la vulgarisation de cette volonté qui doit se transformer en échéance impérative et auprès des populations africaines concernées et cela c'est le rôle des universitaires et des journalistes et or ce Pr Meissa Babou ne paraît du tout, bien au fait ou en retard, en tout cas pas très convaincant ou défenseur acharné du projet.

    Ce qu'il faut seulement savoir est notre interêt n'est celui d'autres pays qui ne souhaitent pas du la réalisation de ce projet et bien des te tentatives pour le saborder verront le jour prochainement !

    Le problème de cette nouvelle a créer de toute façon est une affaire qui ne concerne pas que nos dirigeants politiques mais chacun de nous, africains !

    Quand je vois que pendant ce temps , nos piètres politiciens de l'opposition comme du regime en place ne se sentent nullement concernés et ne s'en préoccupent , occupés qu'ils sont par les luttes de place, et d'accaparement du pouvoir.

    Dieu bénisse l'Afrique!
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    Auteur

    Khatior-bi

    En Février, 2018 (20:02 PM)
    Vous allez avoir la surprise du siecle. Cela va etre le cfa bis combinant les deux monnaies francaises locales.
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    Auteur

    Thior

    En Février, 2018 (21:48 PM)
    Très brouillon ce prétendu prof d'économie :looney: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Février, 2018 (14:02 PM)
    BIE' DIT MONSIEUR LE PROFESSEUR MAIS LE SEUL PROBLEME EST QUE LE FRANCE N'EST PAS PRET DE NOUS RENDRE NOS RESERVES DE CHANGE
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