Oumar Guèye, ministre de la Pêche et de l’Economie maritime vient de procéder à la pose de la première pierre du siège de la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Sédhiou. Un joyau financé par le Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) à hauteur de deux cent millions de francs Cfa. Seneweb a profité de l’occasion pour rencontrer son président, le docteur Moussa Souané. Entretien.
Quel est le rôle d’une chambre de commerce?
C’est une institution au service des industriels, des agriculteurs, des pêcheurs, des commerçants et des prestataires de service de la région. C’est un établissement à caractère public en ce qu’il peut aider l’Etat à préserver ses intérêts ou à élaborer sa politique. Mais c’est aussi un établissement à caractère professionnel. Ce qui veut dire que les promoteurs et les opérateurs économiques disposent d’un instrument qui leur permette de faire des études, des propositions en direction du gouvernement ou de développer leurs affaires. C’est donc une passerelle, une interface entre les différents intervenants et l’Etat.
Quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontées votre institution ?
Il y a une méconnaissance du rôle des chambres de commerce aussi bien au niveau de l’administration qu’au niveau des acteurs eux-mêmes. Il faudrait que l’Etat jusque dans ses derniers niveaux de représentation s’approprie la mission des chambres consulaires. Les bénéficiaires également doivent savoir que ces chambres sont là pour eux, pour leurs intérêts et leur épanouissement professionnel.
La chambre de commerce de Sédhiou est aussi confrontée à un problème de moyens financiers. Avec trente millions de budget, nous ne pouvons ni assurer correctement le fonctionnement de l’établissement ni développer des activités économiques encore moins financer des études. Si à l’image de certains pays européens, la gestion des marchés ou de certaines infrastructures aéroportuaires était confiée aux chambres de commerce, nous pourrions sans doute assurer les moyens de notre politique. Donc, notre budget ne nous permet pas de prendre des initiatives dans ce domaine.
Son impact est-il sensible dans la vie économique de la région ?
Il nous est très difficile de changer quelque chose. Nous avons organisé des activités de sensibilisation pour expliquer aux populations le rôle et l’importance de la chambre de commerce. Nous avons également organisé des activités de formation pour accompagner ceux qui veulent se lancer dans l’agroalimentaire. Mais là aussi, nous avons été très limités car la plupart des bailleurs, qui financent ces formations, demandent une contrepartie à la chambre de commerce à hauteur de 25% or, nous n’avons pas de moyens. Nous avons aussi cherché des partenaires pour la construction d’infrastructures. Heureusement, l’Etat, à travers le conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) a accepté de financer la construction du siège de la chambre de Sédhiou.
Au-delà de tout cela nous avons un paquet de projets dont celui du fonds participatif de garantie qui nous permettrait de développer l'entrepreneuriat en rapport avec des institutions de crédit. Mais malheureusement les gens préfèrent octroyer directement les financements à des individus ce qui n’a jamais prospéré. Or, si la chambre de commerce était responsabilisée, elle pourrait en déposant cent millions dans une banque, bénéficier auprès cette institution financière cinq fois plus de crédit car elles sont prêtes à multiplier par cinq le fonds de garantie. Seulement, les gens morcellent les financements ce qui fait à l’arrivée, il n’y a aucune traçabilité. Sédhiou a bénéficié de beaucoup de financements mais il n’y a pas eu de mutualisation et cela n’a abouti qu’à l’échec.
Nous avons aussi comme idée la création d’un centre d’accueil pour les businessmen qui viendraient pour investir à Sédhiou. Enfin, la chambre de commerce prévoit la création d’un centre de formation et d’encadrement en agriculture durable et en agro transformation pour permettre aux populations d’avoir des notions dans ce domaine.
2 Commentaires
Commencement....
En Juin, 2015 (15:55 PM)Mal parti monsieur le président de la future chambre de commerce qui se perd dans son discours vide comme une coquille de noix, des paroles des paroles et après ? ACTION, ACTION MAIS SANS VOLER DANS LA CAISSE !
Moussa
En Juin, 2015 (16:55 PM)Pourquoi ce n'est pas le ministre de tutelle ( commerce) qui inaugure? Par que c'est Oumar Gueye qui est engraissé à coups de millions par Abdoulaye Diop, Dg du Cosec.
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