C’est toujours le statu quo à la Société africaine de raffinage. Après la énième rencontre du Conseil d’administration, l’entreprise continue de végéter dans l’impasse. Aucune décision majeure n’a été retenue dans la perspective de permettre à la société de retrouver son lustre d’antan. Pour les travailleurs, encore loin de sortir de l’auberge, il ne fait aucun doute que le redémarrage de l’entreprise n’est pas envisageable d’ici à janvier 2007. Les travailleurs en sont d’autant plus convaincus, qu’ils lâchent urbi et orbi, que les actionnaires en général, et Total (actionnaire principal à la raffinerie), en particulier, refusent d’ouvrir les vannes. «Aucune décision urgente n’a été prise dans la perspective de relancer la société. Le redémarrage de l’activité industrielle n’est pas envisageable d’ici à janvier 2007», se désole une source proche de la direction de l’entreprise. «Et ce n’est pas demain la veille de la fin du calvaire», confie notre interlocuteur.
C’est aussi le sentiment général des travailleurs. «Les actionnaires ne posent aucun acte allant dans le sens d’accompagner les efforts du gouvernement pour l’acquisition d’un ou de deux cargaisons de pétrole brut. Il est évident que le blocage vient des actionnaires pour des raisons occultes», assènent nos interlocuteurs. Les travailleurs rappellent qu’au sortir de la rencontre de Saly, l’Etat, pour sa part, a respecté certains engagements par rapport à la réglementation. Il s’agit notamment de la révision des structures des prix, du passage à un autre index, de la création d’un fonds de sécurisation des produits pétroliers et du soutien à la marge raffinage. Revenant sur ce qu’ils appellent «la rumeur faisant état d’un éventuel limogeage de Jean-Marie Seck et Camara Touré», respectivement directeur général et président du Conseil d’administration de la Sar, les travailleurs répètent que l’heure n’est pas à l’arbitraire. «Les rapports entre la direction, les délégués du personnel et les syndicalistes sont au beau fixe. Le dialogue social est de qualité. Il faut plutôt consolider ce beau climat social que de vouloir enfoncer davantage l’entreprise. Les priorités se résument aujourd’hui au redémarrage de l’activité industrielle, à la recapitalisation et aux investissements dans la perspective de moderniser les installations de la société pour faire de la Sar une référence en Afrique», recommandent les travailleurs.
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